Cimetière San José, Grenade (Espagne) © wikicommons-cc-yhim

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La sépulture, le mystère de la résurrection et la dignité du corps humain

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Présentation de l’Instruction sur la sépulture par le p. Bonino OP

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La pratique de l’inhumation est liée au mystère de la résurrection et à l’enseignement du christianisme sur la dignité du corps humain, estime le père Serge-Thomas Bonino, O.P., secrétaire de la Commission théologique internationale: « La résurrection chrétienne n’est ni une réincarnation (…) ni une recréation ex nihilo ».
Il est intervenu lors de la présentation de l’Instruction de la Congrégation pour la doctrine de la foi intitulée « Ad resurgendum cum Christo » sur la sépulture des défunts et la conservation des cendres en cas de crémation, ce mardi 25 octobre 2015 au Vatican. Il a réaffirmé « les raisons doctrinales et pastorales pour la préférence de l’inhumation des corps », que l’Église « recommande vivement »: « Pour la foi chrétienne, a dit le père Bonino, le corps n’est pas toute la personne, mais est une partie intégrante, essentielle de son identité ».
Il s’est arrêté sur la « signification anthropologique, symbolique et cohérente » de l’inhumation, en notant son lien avec le mystère de la résurrection du Christ. « La résurrection de Jésus, a-t-il dit, est présentée dans l’Instruction comme « la vérité culminante de la foi chrétienne»: « Dans la résurrection, Dieu porte à son achèvement l’ensemble du travail de l’amour qui a commencé avec la création. »
Le père Bonino a expliqué « la discontinuité et la continuité » qui existait entre « Jésus pré-Pâques et Jésus ressuscité ». La discontinuité, parce que « le corps de Jésus après la résurrection est dans un nouvel état » : « au point que ni Marie-Madeleine, ni les disciples ne l’ont pas reconnu ».
« Mais, en même temps, a-t-il poursuivi, le corps de Jésus ressuscité est le corps qui est né de la Vierge Marie, a été crucifié et enseveli, et il porte les traces. » Donc, a-t-il résumé, « on ne peut pas nier une véritable continuité entre le corps enterré et le corps ressuscité, un signe que l’existence historique, si bien de Jésus comme la nôtre, n’est pas un jeu, n’est pas abolie dans l’eschatologie, mais est transfigurée. »
« La résurrection chrétienne n’est donc ni une réincarnation de l’âme dans un corps indifférent ni une recréation ex nihilo, a affirmé le père Bonino. Dans « le corps dans lequel nous vivons et mourons », nous ressusciterons «  au dernier jour »: c’est « la raison » pour laquelle le peuple chrétien « vénère les reliques des saints ».
« Même si la continuité matérielle devait être interrompue, a-t-il expliqué, comme c’est le cas dans la crémation, Dieu est très puissant pour reconstituer notre propre corps de notre propre âme immortelle, qui garantit la continuité de notre identité entre le moment de la mort et la résurrection. »
Mais « au niveau symbolique », a-t-il souligné, « la continuité est exprimée de manière plus adéquate par enterrement– « un grain de blé tombé en terre» (Jn 12, 24) – plutôt que par la crémation qui détruit le corps d’une manière brutale ».
En s’arrêtant sur l’enseignement du christianisme sur la dignité du corps humain, le père Bonino a dit que le « corps humain »  était une « partie intégrante de la personne dont le corps partage l’histoire ».
« Le corps est comme le sacrement de l’âme, a-t-il noté,  qui se manifeste en lui et par lui. En tant que tel, le corps participe à la dignité inhérente de la personne humaine et au respect qui lui est dû. »

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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