La peur « du Dieu présent dans l’Eucharistie » des communistes roumains

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Les martyrs « eucharistiques » de Roumanie

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ROME, Vendredi 7 octobre 2005 (ZENIT.org) – Les martyrs « eucharistiques » du communisme ont été évoqués par Mgr Lucian Muresan, archevêque métropolitain de Fagaras-Alba Iulia. Les communistes « avaient peur du Dieu présent dans l’Eucharistie ».

« Dans notre pays, la Roumanie, les communistes ont essayé de donner à l’homme seulement le pain matériel, et ils ont voulu chasser de la société et du cœur de la personne humaine le “pain de Dieu”. Aujourd’hui, nous nous rendons compte que, en mettant notre Église gréco-catholique hors la loi, ils avaient une très grande peur du Dieu présent dans l’Eucharistie », rappelait Mgr Muresan.

« Lavage de cerveau » dans les prisons de la Roumanie
Il racontait le martyre des chrétiens attachés à l’Eucharistie : « Afin que les prêtres ne puissent plus célébrer et parler de Dieu, ils ont été mis en prison pour la seule raison d’être catholiques. Les laïcs qui participaient à la Sainte Messe célébrée clandestinement ont subi le même sort. Au cours de la fameuse période de la “rééducation” et du “lavage de cerveau” dans les prisons de la Roumanie, afin de ridiculiser l’Eucharistie et détruire la dignité humaine, les persécuteurs ont obligé les prêtres, en les compromettant, à célébrer avec des excréments, mais ils ne sont pas parvenus à leur enlever la foi ».

La chambre noire, comme punition pour avoir prié
« Par ailleurs, combien de Saintes Messes ont été célébrées clandestinement dans une cuillère à la place du calice, et avec un vin fait de quelques grains de raisin trouvés sur la route; combien de chapelets ont été confectionnés avec un fil et quelques morceaux de pain; combien d’humiliations ont été subies lorsque, durant l’hiver à moins de 30 degrés, ils étaient déshabillés, complètement nus, pour la perquisition; combien de journées ont-ils passées dans la fameuse chambre noire, comme punition pour avoir été surpris en train de prier? Personne ne le saura jamais. Ces martyrs modernes, du XXe siècle, ont offert toute leur souffrance au Seigneur pour la dignité et la liberté de l’homme », soulignait l’évêque roumain.

L’archevêque soulignait l’importance de la pratique dominicale en Roumanie : « Nous vivons aujourd’hui la liberté des fils de Dieu vraiment “affamés de pain eucharistique”. Mon affirmation est confirmée par la participation à la Divine Liturgie de 80 % de nos fidèles; par les vocations à la vie sacerdotale et religieuse qui ne sont pas rares; par toutes les personnes appartenant au milieu des grands intellectuels qui sont très proches de l’Église ».

Reconstituer la conscience
Mais l’évêque soulignait aussi les difficultés sociales affrontées en Roumanie : « Malheureusement, après la chute du régime, de grandes calamités se sont abattues sur notre pays: l’avortement, l’abandon des enfants, la corruption, l’immigration. Le communisme a promis à l’homme le paradis sur la terre, et il a réussi à détruire la conscience de nos peuples de l’Europe de l’Est; maintenant, pour la reconstituer, il faut beaucoup de temps. L’Église catholique en Roumanie est minoritaire (12 %), et avec nos frères orthodoxes nous essayons, ensemble, de panser ces blessures ».

Et de conclure : « L’espérance ne fait pas défaut, et je pense en premier lieu au sentiment profondément religieux de notre peuple, à la grande dévotion avec laquelle il participe aux célébrations liturgiques et à l’Eucharistie, au sang de nos martyrs qui prient pour nous devant le Seigneur, et qui, de par leur sang, font naître de nouvelles générations de fidèles ».

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ZENIT Staff

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