Le card. Schönborn et le pape François, Capture CTV

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Continuité entre Jean-Paul II et le pape François: le discernement de Benoît XVI

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Entretien du card. Schönborn avec Antonio Spadaro s.j., extrait

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«L’amour est exigeant, mais il n’y a pas de plus grande joie que l’amour » : c’est sur ces paroles que s’achève l’entretien du cardinal archevêque de Vienne (Autriche) Christoph Schönborn et du jésuite italien Antonio Spadaro, publié ce 8 juillet 2016 par les éditions Parole et Silence. Des extraits seront publiés en italien par la revue des jésuites Civiltà Cattolica le 9 juillet.
Nous publions ci-dessous, avec l’aimable autorisation de l’éditeur, un extrait sur la continuité entre saint Jean-Paul II et le pape François établie par le discernement du pape émérite Benoît XVI lui-même dans un entretien avec le père Jacques Servais s.j.
Continuité entre saint Jean-Paul II et le pape François : le discernement du pape émérite Benoît XVI (pp. 28-29)
J’ai été frappé par l’entretien du pape émérite Benoît avec le Père Servais s.j. publié dans L’Osservatore romano (OR 12) juste avant la publication de Amoris laetitia. Le pape Benoît y manifeste la profonde continuité entre saint Jean-Paul II et le pape François dans la lecture de ce véritable signe des temps qu’est la dimension de plus en plus centrale de la miséricorde dans la conscience des croyants. Jean-Paul II a ouvert tout grand les portes au Christ. Le pape Benoît a refondé l’organicité de la foi dans la personne de Jésus. Le pape François nous pousse à passer la porte pour sortir à sa rencontre dans nos pauvretés. Tous les trois, chacun avec son style providentiel, mettent en œuvre ce processus de renouveau dans la fidélité qui caractérise le concile.
Oui, c’est une précieuse illustration de cette continuelle conversion pastorale que doit connaître l’exercice de la doctrine afin de continuer à exprimer la vérité salvifique dans une société qui change, un monde dans lequel les hommes et les femmes ne se perçoivent plus de la même manière qu’auparavant. – Ce n’est ni plus ni moins ce que fait Amoris laetitia.
On ne peut plus, par exemple, nous dit le pape émérite, parler du salut des incroyants comme avant : « il n’y a pas de doute que sur ce point, nous sommes face à une profonde évolution du dogme… la découverte du nouveau monde au début de l’ère moderne a changé de manière radicale les perspectives… » (OR édit. fr. 2016/12).
Nous touchons là à des questions profondes qui tournent autour de « l’herméneutique de la réforme dans la continuité ». Pour transmettre la doctrine, l’approfondir et la présenter d’une façon qui corresponde aux exigences de notre temps, il y a tout un effort pour la contextualiser en distinguant les vérités contenues dans le dépôt de la foi de la façon de les énoncer. Cela est particulièrement sensible dans le domaine de l’anthropologie et du rapport de l’Église avec le monde d’aujourd’hui où, au premier abord, il peut apparaître une certaine discontinuité. On peut trouver bien des exemples comme le prêt à intérêt, la liberté religieuse… au sujet desquels l’Église a revisité et parfois corrigé certaines décisions historiques pour, à travers cette apparente discontinuité, approfondir la vérité qui lui est confiée. « C’est précisément dans cet ensemble de continuité et de discontinuité, à divers niveaux que consiste la nature de la véritable réforme. » (Benoît XVI, 22 décembre 2005).
© Parole et Silence, 2016 Civiltà Cattolica

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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