La charité du Christ pour la famille des migrants

Assemblée plénière du Conseil pontifical pour les migrants

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ROME, Lundi 12 mai 2008 (ZENIT.org) – la famille migrante est au centre de l’assemblée plénière du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement, un « lieu » d’application de l’instruction de ce dicastère : « la charité du Christ envers les migrants » (« Erga migrantes caritas Christi » EMCC), d’il y a quatre ans, rappelle Mgr Marchetto au micro de Radio Vatican.

Cette 18e assemblée s’ouvre demain, mardi 13 mai et s’achèvera jeudi 15 mai, au palais San Callisto, siège de ce dicastère (cf. Zenit du 7 mai 2008).

Mgr Agostino Marchetto, secrétaire de ce dicastère a rappelé que « la situation des familles en général se reflète aussi sur les familles des migrants et des itinérants. En plus de tout ce qui vient d’en-dehors de la famille, et que l’on connaît bien, aussi grâce à l’instruction « Erga migrantes caritas Christi », un problème sérieux qui défie les familles aujourd’hui, part du cœur de l’homme et de la femme qui veulent former une famille ».

Il précisait : « Dans notre société ‘jetable’ on pense souvent que le mariage est un contrat qui peut se terminer dès que les termes ne satisfont plus les contractants. On ne pense plus que la famille n’est pas la somme de ses composantes, mais une réalité unique. Elle doit donc être maintenue une, avec toutes les joies et les satisfactions, mais aussi les douleurs, les sacrifices, et les peines qu’elle comporte. Il faudrait rappeler que la famille en somme est cette réalité sur la terre qui ressemble le plus à la vie de la trinité. Donc, on ne peut l’abandonner dès que surgit une difficulté (…) ».

« Ceci dit, ajoutait Mgr Marchetto, les familles des personnes en mobilité ont des difficultés particulières liées justement à leur état en mouvement. Avant tout, cela veut dire, en général, la séparation des membres, lorsque la famille ne quitte pas tout entière le pays d’origine, et de toute façon les malaises pour tout le noyau familial, s’ils partent ensemble, sont les difficultés dont les membres de la famille font l’expérience dans le pays d’arrivée qui souvent causent sa désagrégation ».

Pour les autres catégories de personnes en déplacement, l’archevêque ajoutait : « Même ceux qui travaillent dans le tourisme, ou sur les navires ressentent la séparation des familles même si ce n’est pas de façon permanente. Mais pour qui travaille dans les aéroports, les horaires de travail, longs et inhabituels, se répercutent sur la vie de famille. ».

Pour les réfugiés, il faisait observer que « les longues séparations – c’est aussi le cas des réfugiés et des populations déplacées – peuvent causer l’infidélité de la part des conjoints. Le parent absent perd l’autorité sur les enfants et peut-être leur affection. Qui reste avec eux est contraint d’assumer le rôle des deux parents, et les enfants ressentent le manque de la figure du parent qui a émigré. En terre étrangère, ils font l’expérience du fossé entre la culture des parents et la culture du pays où ils vivent ».

Pour ce qui concerne les propositions de l’Eglise, Mgr Marchetto faisait observer : « La première est la formation chrétienne continue des jeunes, qui seront ensuite ceux qui se marieront et des familles, parce qu’ils peuvent être ce vivier de chrétiens qui est leur vocation. S’ils doivent se montrer chrétiens où qu’ils soient, et en quelque situation que ce soit, ils peuvent affronter tous les problèmes qui assaillent les familles même s’ils ne peuvent pas tous les résoudre. La deuxième proposition possible est spécifiquement relative à la mobilité : l’accompagnement pastoral des familles en mobilité, comme on le fait déjà dans l’Eglise (cf. EMCC 21, 24, 32, 38, 49, 57, 77 e 100) ».

« Il s’agit maintenant, précisait Mgr Marchetto, de toujours diffuser cette pratique. Je me réfère aux aumôniers et aux opérateurs pastoraux qui opèrent dans les différents secteurs de la mobilité humaine : parmi les migrants, dans les camps de réfugiés, dans les ports et dans les aéroports, dans les lieux touristiques, parmi les gitans, les gens du cirque, et des foires, dans les  universités. Il s’agit d’être là où se trouvent ces familles pour pouvoir être auprès d’eux dans les moments de joie et surtout dans des situations douloureuses, pour les aider à découvrir finalement l’amour de Dieu dans toutes les circonstances de la vie. Si tout membre de la famille se sent réalisé, il est plus facile que la famille reste solide ».

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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