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Parole et Silence/Bernardins - Cover: Laudato si'

Justice et Paix: «Laudato si'» ne perd rien de son actualité

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Le rendez-vous de la COP22 au Maroc

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L’encyclique du pape François sur le soin de  la « maison commune », Laudato si’ , continue d’inspirer les gouvernements, constate Teobaldo Vinciguerra, officila du Conseil pontificl Justice et Paix, dans un entretien à Radio Vatican, en italien, à l’occasion de la conférence internationale sur le climat COP22, organisée au Maroc, à Marrakech (7-18 novembre 2016).
« Le Saint-Siège accompagne les travaux avec intérêt et bienveillance. La contribution du Saint-Siège pendant la « COP21 » à Paris a été beaucoup basée sur les enseignements de Laudato si’ : pas tellement l’intérêt pour les questions techniques – combien de degrés, d’où vient le financement – mais plutôt la dimension éthique, la dimension de la justice sociale. Cet engagement qui tient à cœur au Saint-Siège et qui, par exemple, se concrétise dans une juste transition des travailleurs : à savoir qu’il n’y ait pas une simple destruction du travail dans les secteurs les plus pollués mais aussi une création de travail dans d’autres secteurs. La préoccupation pour la solidarité et la justice intergénérationnelle : là aussi, quel monde laisserons-nous aux prochaines générations ? Laudato si’ reste certainement un facteur d’inspiration très fort pour les gouvernements, pour la société civile et même pour le monde privé. On voit que beaucoup d’agences, y compris de grandes multinationales, se sont senties provoquées par Laudato si’. Certainement donc, l’impact de l’encyclique durera encore longtemps. »
Il fait observer que l’accord signé à Paris lors de la COP21 doit maintenant se concrétiser: « L’Accord de Paris est un texte très général ; beaucoup de choses doivent encore être définies et c’est justement sur le « comment » que l’on réfléchira ces jours-ci à Marrakech. Les organisateurs de la Cop22 – le gouvernement marocain, pays d’accueil – gère une situation où une centaine de pays sont membres de la Convention cadre de l’Onu sur les changements climatiques et ont ratifié un accord en vigueur. Les autres pays, eux encore plus ou moins une centaine sont aussi membres de la Convention cadre de l’ONU mais n’ont pas ratifié l’accord. Un grand défi est donc celui de pouvoir travailler à deux vitesses sans perdre de morceaux, sans rien laisser sur la route. »
Il explique, toujorus à propos de l’accord de Paris », que « le mécanisme prévu est celui des « NDC » – « Contributions déterminées au niveau national » – que chaque pays se propose de mettre dans le pot commun »: « Ce sont des mesures qui concernent les évolutions technologiques, les modifications dans les transports, la diminution de la déforestation ou encore les progrès de la reforestation : toute une série de mesures que les pays présentent de leur propre initiative. Il est important de réaliser qu’il n’y a pas une recette ni un format unique pour ces « Ndc » : les questions sont de savoir comment faire en sorte que les « Ndc » soient réalisées mais aussi standardisées entre les pays ; mais aussi que l’on puisse le plus tôt possible avancer vers des objectifs plus ambitieux. »
Et à propos des « contributions volontaires », il ajoute: « Là aussi, ce n’est pas clair : comment elles seront mesurées, qui devra les payer et ce qui entrera vraiment en compte dans ces contributions. Nous allons vers des positions qui vont de la simple réduction de la dette à des investissements privés, affectations de fonds publics, transferts technologiques… Évidemment des pays plus riches, plus industrialisés ; les pays en voie de développement ont des positions un peu divergentes sur l’origine de ces fonds. »
Il salue l’action des ONG: « Le rôle des ONG est un peu celui d’un aiguillon : elles sont là pour stimuler les travaux à Marrakech comme le reste de l’année elles ont stimulé leurs gouvernements chez elles, par des manifestations mais aussi par une série d’événement latéraux, de conférences et séminaires, pour animer la réflexion autour de certains arguments. Par exemple, elles proposeront de réfléchir à la gestion des sols, la fertilité de la terre, l’agriculture. On attend aussi une certaine impulsion éthico-morale : c’est là qu’entrent en jeu les religions. »

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Constance Roques

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