Présidents de l'Union des provinces d'Italie © Vatican Media

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Italie : le pape encourage les provinces à "un développement vraiment durable"

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Pour une société harmonieuse, sans pauvreté ni exclusion

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Le pape François a encouragé les provinces italiennes à «un développement vraiment durable», en rencontrant les présidents de l’Union des provinces d’Italie, ce 27 avril 2019, au Vatican.
Voici notre traduction de ce discours.
Discours du pape François
Chers frères et sœurs, bonjour !
Je vous souhaite la bienvenue et je remercie le président pour les aimables paroles par lesquelles il a introduit cette rencontre. Je vous remercie aussi pour l’offrande généreuse que vous avez faite à l’Aumônerie apostolique, afin de soutenir tant de personnes nécessiteuses. Cela me donne l’occasion de commencer mon échange avec vous par cette perspective.
Notre époque se caractérise par le développement toujours plus rapide de technologies sophistiquées et du progrès de la recherche technique dans les domaines les plus divers. Cela pourrait laisser supposer que l’Eglise, la technique et la libre initiative des individus sont en mesure de donner une réponse efficace aux divers besoins de la personne et de la société et d’empêcher l’émergence de toute marginalité, en donnant vie à une société harmonieuse, sans poches de pauvreté ni d’exclusion.
La réalité en revanche reste plus complexe. Les opportunités augmentent en parallèle avec des besoins à satisfaire, avec des domaines où il faut intervenir avec sollicitude, avec des problématiques qui méritent notre considération et l’engagement d’énergies et de ressources considérables pour l’identification de solutions possibles.
A côté des bénéfices et des développement possibles qui s’enregistrent dans différentes secteurs, il reste – et parfois en augmentation – des déséquilibres et des marginalisations, qui ont besoin de l’engagement intelligent et solidaire de tous pour être affrontés efficacement. Il faut pour cela, aussi bien l’oeuvre de groupes et d’associations de la société civile, que l’action consciente et constante des différents niveaux où se constituent les pouvoirs publics.
Les Provinces sont l’un de ces niveaux dans lesquels se structurent les pouvoirs publics, et sont chargées d’histoire. Elles naissent en effet de l’agrégation de territoires ayant un tissu historique et culturel homogène, qui en explique la longévité et l’aptitude à représenter un pôle administratif nécessaire, y compris dans l’évolution des caractéristiques, des pouvoirs spécifiques et des diverses modalités de choix de ses administrateurs. En promouvant la protection des instances locales auprès du gouvernement, du Parlement et des forces économiques et sociales, elles constituent un élément de raccord et un stimulant pour une action plus incisive en faveur des besoins les plus connus des communautés locales.
Les environnements dans lesquels les Provinces déploient leurs compétences en Italie sont principalement celui de la défense du sol et de la consolidation des régions à risque, celui de la viabilité d’un réseau routier capillaire qui relie les petits et très petits centres aux plus grandes villes, et celui de la gestion des écoles secondaires supérieures, en leur assurant sécurité et fonctionnalité.
Il s’agit, à bien regarder, de missions qui, bien que s’exerçant dans des secteurs distincts, visent en définitive la même fin : assurer que les conditions environnementales du territoire comme celles des routes et des écoles ne se détériorent pas par négligence, par manque d’entretien nécessaire, par indolence dans l’adoption des mesures nécessaires pour éviter la dégradation environnementale ou structurelle et les dangers connexes.
Cette action globale présuppose une capacité conceptuelle, un engagement constant et une disponibilité adéquate des ressources nécessaires pour accomplir régulièrement ce qu’il y a à faire. Cependant, afin que cela puisse se réaliser, il faut promouvoir et diffuser une sensibilité environnementale plus aiguë et plus consciente. Il faut, aussi bien chez les citoyens individuels que chez leurs représentants au sein des institutions, que l’importance de la protection de la maison commune comprise dans tous ses aspects soit de plus en plus ressentie.
Cela permettra ainsi d’identifier de meilleurs moyens à destiner au soin du territoire et à l’entretien des édifices, en voyant en cela non seulement une charge à supporter, mais plutôt une occasion de développement concret et réel. Pour une amélioration effective de la qualité de la vie, pour éviter de potentiels drames et leurs coûts humains et économiques, conséquences de l’incurie ou de l’imprévoyance, et pour assurer des perspectives durables de développement économique, il est nécessaire de considérer l’oeuvre d’entretien et de sécurisation des écoles, des routes et de l’environnement comme une des questions centrales à laquelle réserver toute l’attention qu’elle médite et qu’elle exige.
Les Provinces, de par leur longue histoire et de par leur tendance à l’homogénéité de leurs territoires respectifs, et de par le profil des compétences dont elles disposent, sont particulièrement conscientes de tout cela.
Vous connaissez bien l’importance de la réalisation de projets et de politiques qui, au lieu de favoriser l’abandon ou le pillage du territoire, sont finalisées à en prendre soin avec attention et à mettre en lumière ses potentialités et ses caractéristiques spécifiques, sans causer des bouleversements environnementaux ou une exploitation aveugle de ressources paysagères, historiques et environnementales. Vous connaissez bien l’importance d’écoles et de routes sécurisées pour une marche régulière de la vie civile et comme toile de fond indispensable de tout développement ordonné. Vous savez que l’épargne peut être consistante, tout comme son bénéfice économique pour une communauté, si cette dernière trouve la sagesse d’investir de l’argent et des ressources humaines pour prévenir des défaillances, des dysfonctionnements et la dégradation.
C’est pourquoi je ne peux que vous souhaiter à tous de poursuivre avec courage et détermination dans votre travail, pour faire des Provinces une garnison et un centre moteur d’une mentalité qui sache se donner l’objectif d’un développement vraiment durable, en s’insérant en harmonie dans l’immense réseau de relations et de réalisations créées par la nature, par l’histoire, par le travail et par le talent des générations qui nous ont précédé.
Merci, merci à vous tous pour cette rencontre. Je prie pour vous, et vous n’oubliez pas de prier pour moi. Merci.
Traduction de Zenit, Anne Kurian

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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