Père Jacques Hamel © Paroisse Saint-Etienne-du-Rouvray

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France: réflexion du card. Tauran après le meurtre du père Hamel

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La coexistence fraternelle est possible

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Après le meurtre du père Jacques Hamel perpétré dans l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray (France) le 26 juillet 2016, le cardinal Jean-Louis Tauran réaffirme que la coexistence fraternelle entre les religions est possible. Dans une tribune publiée dans l’édition italienne de L’Osservatore Romano datée du 13 août, il encourage à « continuer à se rencontrer (…) pour que la haine ne prévale pas ».
Le président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, qui confie qu’il se trouvait en France le jour « où le père Jacques Hamel a été barbarement assassiné », évoque la réaction du pays, « effondré dans la consternation » : « J’ai eu l’impression que les Français se rappelaient que leur culture s’enracine dans le message chrétien. Le commentaire sur les lèvres de tous était : On ne tue pas un curé ! »
Face aux tragédies, il invite à « ouvrir de nouvelles voies plus raisonnables et plus courageuses ». Si « ces faits criminels minent la crédibilité du dialogue interreligieux », le cardinal Tauran réaffirme que « la coexistence fraternelle n’est pas seulement possible, mais est nécessaire et fructueuse ». Il encourage donc à « continuer à se rencontrer, à se parler, à travailler ensemble quand c’est possible, pour que la haine ne prévale pas ».
Il donne aussi les attitudes-clés du vivre ensemble : « regarder celui qui est différent de nous avec estime, curiosité bienveillante et désir de marcher ensemble ». Le cardinal Tauran prévient les accusations de syncrétisme : « Le dialogue interreligieux est l’antidote le plus efficace pour combattre le relativisme », assure-t-il, car il exige d’abord « de professer sa propre foi ».
Alors que « de nombreux problèmes sont dus à l’ignorance », insiste le cardinal, il est « urgent d’approfondir le contenu de nos religions par une catéchèse articulée ». Il s’agit aussi de « promouvoir l’instruction religieuse », dans une société qui parfois néglige « l’aspect spirituel de la vie de l’homme ».
« En tuant le père Jacques, celui qui a conçu cet acte ignoble avait un but bien précis, conclut le président du dicastère : démontrer que la coexistence entre musulmans et chrétiens n’est pas possible. Nous avons démontré, et nous croyons, que nous devons au contraire unir nos forces au nom de Dieu pour travailler ensemble pour l’harmonie et l’unité dans un esprit de sincérité et de confiance réciproque. »
Et le cardinal de citer les paroles de Jean-Paul II à Kaduna, au Nigeria, le 14 février 1982 : « Le christianisme et l’islam ont beaucoup de choses en commun : le privilège de la prière, le devoir de la justice accompagné de la compassion et de l’aumône, et surtout un respect sacré pour la dignité de l’homme (…) y compris le droit à la vie de l’enfant à naître. »

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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