Etudiants des Chartreux, Lyon, France © L'Osservatore Romano

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France: le pape encourage les étudiants des Chartreux à marquer l'histoire

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« Rester libres à l’égard de la fascination de l’argent »

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« Ayez à cœur, vous aussi, de laisser votre empreinte dans l’histoire ». C’est l’encouragement du pape devant quelque 80 étudiants des classes préparatoires aux grandes écoles économiques et commerciales, de l’Institution lyonnaise des « Chartreux », qu’ils a reçus dans la salle Clémentine du Vatican, le 19 octobre 2017.
Le pape leur a aussi recommandé de « rester libres à l’égard de la fascination de l’argent, de l’esclavage dans lequel l’argent enferme tous ceux qui lui vouent un culte » et de « ne pas obéir aveuglément à la main invisible du marché ». Il les a invités à devenir promoteurs et défenseurs d’une croissance dans l’équité, les artisans d’une administration juste et adéquate de notre maison commune, à savoir le monde ».
« Vous avez la capacité de décider de votre avenir ! » a-t-il insisté : « Je vous exhorte à devenir responsables de ce monde et de la vie de chaque homme… Et, même si ce monde attend de vous que vous soyez performants, donnez-vous les moyens et le temps de parcourir les chemins de la fraternité, de construire des ponts entre les hommes plutôt que des murs, d’apporter votre pierre à l’édification d’une société plus juste et plus humaine. »
Aujourd’hui groupe scolaire catholique rassemblant, de la maternelle aux classes supérieures, plus de 3 800 élèves, et plus de 300 professeurs, l’Institution des Chartreux est née en 1825 sous l’impulsion du cardinal Joseph Fesch, archevêque de Lyon, dans l’ancien monastère de la Chartreuse du Lys Saint-Esprit, filiale de la Grande Chartreuse. L’établissement veut « privilégier la formation de la personnalité en vue de responsabilités futures, la qualité intellectuelle permettant de réussir aux examens et dans la vie, la bienveillance entre des personnalités différentes », précise le site internet officiel. La société des prêtres, fondée par le cardinal Fesch, continue de porter la responsabilité de la gestion de l’ensemble, sous l’autorité de l’archevêque de Lyon.
AK
Discours du pape François
Chers frères et sœurs,
c’est avec joie que je vous accueille dans le cadre du séjour culturel et spirituel que vous accomplissez ici à Rome. Avec vous, je salue cordialement le Supérieur de l’Institution des Chartreux et les professeurs qui vous accompagnent, sans oublier tous ceux qui sont restés à Lyon, dont le cardinal Barbarin.
Vous êtes engagés dans un cursus d’études qui vous prépare à entrer dans des grandes écoles commerciales et qui, le moment venu, vous permettra d’exercer une profession dans le monde de la finance internationale. Je me réjouis de savoir que votre formation académique intègre une forte dimension humaine, philosophique et spirituelle, et j’en rends grâce à Dieu. Car il est essentiel que, dès à présent et dans votre vie professionnelle future, vous appreniez à rester libres à l’égard de la fascination de l’argent, de l’esclavage dans lequel l’argent enferme tous ceux qui lui vouent un culte. Et il est important aussi que vous puissiez acquérir aujourd’hui la force et le courage de ne pas obéir aveuglément à la main invisible du marché. C’est pourquoi je vous encourage à profiter de votre temps d’études, pour vous former à devenir promoteurs et défenseurs d’une croissance dans l’équité, les artisans d’une administration juste et adéquate de notre maison commune, à savoir le monde (cf. Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 204).
Ici, à Rome, vous vivez une forme de plongée dans l’histoire qui a si fortement marqué l’émergence des nations européennes. En admirant ce que le génie des hommes et les espérances qu’ils ont cultivées ont été capables de réaliser, ayez à cœur, vous aussi, de laisser votre empreinte dans l’histoire. Car vous avez la capacité de décider de votre avenir ! Je veux le redire : vous avez la capacité de décider de votre avenir. C’est pourquoi, je vous exhorte à devenir responsables de ce monde et de la vie de chaque homme. N’oubliez jamais que « chaque injustice contre un pauvre est une blessure ouverte, et [qu’elle] amoindrit [votre] dignité elle-même » (Catéchèse, 20 septembre 2017). Et, même si ce monde attend de vous que vous soyez performants, donnez-vous les moyens et le temps de parcourir les chemins de la fraternité, de construire des ponts entre les hommes plutôt que des murs, d’apporter votre pierre à l’édification d’une société plus juste et plus humaine.
Dans cette perspective, j’invite ceux qui, parmi vous, sont chrétiens à rester connectés au Seigneur Jésus par la prière, pour apprendre à remettre tout à Dieu et, ainsi, pour ne pas succomber à la tentation du découragement ou du désespoir. Je voudrais dire aussi, avec respect et affection, à ceux qui ne sont pas chrétiens : n’oubliez jamais dans le regard porté sur les autres et sur vous-mêmes que « l’homme passe infiniment l’homme » (Blaise Pascal, Pensées, fragment 122). Et je  vous encourage, tous, à œuvrer pour le bien, afin de devenir humblement la semence d’un monde nouveau.
Avec cette espérance, en confiant chacun de vous au Seigneur pour que vous puissiez faire grandir la culture de la rencontre et du partage au sein de l’unique famille humaine, j’appelle de grand cœur sur vous, sur les personnes qui vous accompagnent, ainsi que sur vos familles et sur l’Institution des Chartreux, la bénédiction du Seigneur. Merci beaucoup !
© Librairie éditrice du Vatican

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Rédaction

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