FFA2017, message du pape François, capture

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Forum pour l’avenir de l’agriculture: pour un engagement accru en faveur de l'activité agricole

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Lettre du card. Parolin au nom du pape François

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Le Saint-Siège plaide pour « un engagement accru en faveur de l’activité agricole », et pour que « le cœur de toute activité » soit « la personne »: « que ce soit un travailleur agricole, un agent économique ou un consommateur ». Le Saint-Siège affirme aussi « le droit de chaque être humain à une alimentation saine et suffisante, en fonction des besoins individuels ».
A l’occasion du Xème Forum pour l’avenir de l’agriculture (FFA2017), qui se déroule ce mardi  28 mars 2017 à Bruxelles, en Belgique, une lettre adressée aux participants au nom du pape François par le cardinal secrétaire d’État, Pietro Parolin.
Pour le cardinal italien, il faudrait « accorder une plus grande attention à la relation étroite entre l’agriculture, les soins et la protection de la création, la croissance économique, les niveaux de développement et les besoins présents et futur de la population mondiale ».
Il faudrait aussi avant tout « aider chaque pays à accroître ses propres ressources afin d’atteindre l’autosuffisance alimentaire ».
Voici notre traduction intégrale de la lettre publiée par le Saint-Siège en anglais et en italien.
AB
Lettre du card. Parolin 
À l’attention de M. Janez Potočnik,
Président du Forum pour l’avenir de l’agriculture
Les travaux du dixième Forum pour l’avenir de l’agriculture donnent à Sa Sainteté le Pape François l’occasion d’exprimer ses encouragements à tous ceux qui, avec leurs différents devoirs et responsabilités, sont appelés à apporter des solutions aux besoins du secteur agricole dans tous ses divers éléments. Un examen sommaire de la situation mondiale suffit à démontrer la nécessité d’un engagement accru en faveur de l’activité agricole. Il s’agirait non seulement d’améliorer les systèmes de production et de commerce, mais aussi et surtout de mettre l’accent sur le droit de chaque être humain à une alimentation saine et suffisante, en fonction des besoins individuels, et à un rôle intégral dans la mise en œuvre des décisions et des stratégies. Il est de plus en plus évident que le cœur de toute activité doit être la personne, que ce soit un travailleur agricole, un agent économique ou un consommateur.
Une telle approche, considérée comme un objectif commun et non pas simplement technique, permettra d’accorder une plus grande attention à la relation étroite entre l’agriculture, les soins et la protection de la création, la croissance économique, les niveaux de développement et les besoins présents et futur de la population mondiale. Les attentes liées aux objectifs de développement durable fixés pour l’ensemble de la communauté internationale doivent faire face à la situation de certains pays et régions où l’activité agricole reste déficitaire, car insuffisamment diversifiée et par conséquent incapable de répondre à l’environnement local et au changement climatique. À l’heure actuelle, nous assistons à de faibles niveaux d’emploi et donc des gains globaux, ainsi qu’à la malnutrition, parfois chronique, affectant des millions d’êtres humains. Il s’agit d’un mécanisme complexe qui touche surtout les secteurs les plus vulnérables.
Ceux-ci ne sont pas seulement exclus des processus de production, mais sont souvent forcés de quitter leurs terres et de chercher refuge à la recherche d’une vie meilleure. Cela ne veut pas dire que l’avenir de l’agriculture réside dans l’imposition d’un modèle de production qui profite grandement aux groupes limités et à une infime partie de la population mondiale. Il ne s’agit pas non plus de voir le travail agricole sur la base de résultats de laboratoire. Ces approches peuvent apporter des avantages immédiats à certains, mais avons-nous suffisamment considéré le préjudice qu’ils peuvent causer à d’autres? Tous les efforts devraient viser principalement à aider chaque pays à accroître ses propres ressources afin d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. Cela impliquera d’envisager de nouveaux modèles de développement et de consommation, de faciliter les formes de structures communautaires qui valorisent les petits producteurs et qui protègent les écosystèmes locaux et la biodiversité (voir Laudato Si ‘, 129, 180). Il faudra aussi adopter des politiques de coopération qui n’aggravent pas la situation des peuples moins développés et leur dépendance à l’égard d’autrui.
La distance entre l’énormité des problèmes et les résultats positifs obtenus à ce jour ne doit jamais être une raison de découragement ou de méfiance, mais plutôt une incitation à une plus grande responsabilité. A travers le dialogue promu par le Forum que vous présidez, puisse chaque participant être inspiré pour intensifier le travail déjà commencé et le rendre toujours plus créatif et mieux organisé. « En vérité, beaucoup peut être fait ! » (Ibid., 180).
Au nom du pape François, j’exprime l’espoir que cette rencontre se révélera très fructueuse. A vous et à tous ceux qui participent, j’adresse mes meilleurs vœux.
© Traduction de Zenit, Constance Roques

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Constance Roques

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