Journée mondiale pour l'alimentation 2017, FAO © L'Osservatore Romano

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FAO : le "rôle crucial" de l’agriculture dans le développement durable

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Intervention de Mgr Chica Arellano

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L’agriculture joue un « rôle crucial dans la dynamique du développement durable d’un pays, constituant un des principes catalyseurs à travers lesquels d’autres activités économiques et sociales peuvent trouver un élan effectif », a affirmé Mgr Fernando Chica Arellano, observateur permanent du Saint-Siège à la FAO.
Il est intervenu le 26 juin 2019 à la 41e session de la Conférence de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture – dont le siège est à Rome. Le prélat a développé le thème du débat général « Migration, agriculture et développement rural », soulignant qu’au centre de cette problématique, il n’y avait pas des chiffres ou des statistiques, mais des personnes humaines.
Mgr Chica Arellano a indiqué le rôle central de l’agriculture dans le développement durable d’un pays et a souligné l’importance d’investir dans l’agriculture durable. Dans cette perspective, a-t-il dit, il est nécessaire d’intégrer davantage les stratégies agricoles durables, y compris l’agro-écologie, dans les futures activités de planification de la FAO.
Il est important, a poursuivi l’observateur permanent, que l’organisation continue de travailler pour promouvoir la transformation des zones rurales à travers « la création d’infrastructures adéquates, l’usage de la technologie et de l’innovation, la valorisation des ressources locales et du développement de stratégies qui aient un impact positif sur les populations ».
Les activités visant au développement agricole, a ajouté Mgr Chica Arellano, pourront être considérées comme une contribution pour mettre en œuvre le droit à rester sur sa terre. Souvent, a-t-il rappelé, les migrants « se voient forcés d’abandonner leurs terres et leur foyer pour échapper à la pauvreté, aux conflits, à la persécution, aux effets néfastes du changement climatique et aux catastrophes naturelles ».
Il n’est donc pas possible de se soustraire à l’obligation d’ « accueillir, de protéger et d’intégrer ceux qui arrivent tous les jours de pays en voie de développement en quête d’une existence plus digne et sereine ». Malheureusement, a-t-il fait observer, leur nombre ne cesse d’augmenter. Ils se mettent en chemin non pas de leur plein gré, mais par désespoir, dans l’impossibilité « d’avoir ce pain quotidien qui fait partie intégrale du droit fondamental à la vie ».
La faim : « une situation dramatique et scandaleuse »
Dix ans avant la date limite établie par l’Agenda 2030 – avec ses objectifs à travers lesquels la communauté internationale s’est engagée à créer un monde où personne ne souffre de la faim – le nombre de personnes qui n’ont pas à manger continue d’augmenter. Il s’agit, a souligné le prélat, d’ « une situation dramatique et scandaleuse, devant laquelle nos consciences ne peuvent rester insensibles et indifférentes ; au contraire, il est indispensable de laisser de côté la rhétorique et de passer à la mise en œuvre de mesures urgentes, coordonnées et précises ».
La délégation du Saint-Siège, a expliqué Mgr Chica Arellano, ne prétend pas « présenter des solutions techniques », mais plutôt « offrir une orientation qui contribue à imprimer des initiatives efficaces qui tiennent compte des nécessités de la personne humaine, surtout si cette dernière se trouve menacée par des conditions de vie qui compromettent sa dignité est son existence ».
Industrie de la pêche : « la traite des êtres humains »
Des situations d’exploitation et d’abus, a souligné le représentant du Saint-Siège, sont identifiées, aussi, dans le domaine de la pêche, y compris « un nombre important de cas de traite des êtres humains ». Les victimes sont souvent de jeunes migrants provenant de régions très pauvres du monde et qui se transfèrent dans d’autres parties de la planète pour des raisons dictées par l’industrie de la pêche.
Il ne faut pas oublier, a ajouté l’observateur permanent, les personnes qui migrent d’un point à un autre de leur pays et qui, en réalité, représentent la majorité des migrants. Il s’agit d’hommes et de femmes qui se déplacent souvent des zones rurales vers les zones urbaines. Faute de formation ou de compétences professionnelles particulières, ils restent dans le cercle vicieux de la pauvreté et de l’exploitation.
En concluant, Mgr Arellano a évoqué la situation des jeunes de communautés indigènes. Ils sont souvent contraints de quitter leurs terres, a-t-il dit : une triste réalité qui les pousse à vivre complètement déracinés de leurs origines.
Avec une traduction d’Hélène Ginabat

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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