"Dieu est un événement. Il n'est pas une idée à moi"

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Réflexion sur le mystère de la richesse de Dieu

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Mgr Massimo Camisasca

Traduction d’Océane Le Gall

ROME, mardi 18 septembre 2012 (ZENIT.org) – « Dieu est un événement. Il n’est pas une idée à moi, quelque chose d’abstrait et de loin. Il apparaît durant ma rencontre avec les personnes qu’il met à mes côtés, pour qu’éclate l’étincelle de la rencontre avec Lui », souligne Mgr Massimo Camisasca, le supérieur général de la Fraternité sacerdotale des missionnaires de saint Charles Borromée, dans une réflexion sur le mystère de la richesse de Dieu.

Dans son article,  Mgr Camisasca, qui vit à Rome, livre quelques pistes pour « rencontrer l’autre »  et ainsi percevoir « le signe » de la présence de Dieu, « Son mystère » présent dans la vie de chacun.  

Zenit propose à ses lecteurs cette réflexion, diffusée sur le site de la congrégation.

« Tout part de ma rencontre avec l’autre ou les autres, qui m’apportent l’annonce et le signe de sa présence. Et ce début évolue ensuite toute la vie avec les personnes qui me sont le plus proche et me rappellent le plus le Christ. Ce souvenir, cette mémoire, sa présence, est faite de joie et de douleur, elle est faite de proximité et de distance, de correspondance et d’incompréhension. Mais les deux chemins portent concrètement à Dieu dans la mesure où nous les empruntons et les suivons.

Dans la joie peut naitre l’oubli et dans la douleur le désespoir. Mais, à l’opposé, joie et douleur deviennent des chemins de l’accomplissement de notre vie si nous les faisons nôtres en vivant la joie comme une anticipation de la vie définitive, comme don de sa résurrection, et la douleur comme une participation à sa croix et une demande de changer notre regard sur l’autre, notre jugement sur l’autre.

La présence des autres, dans leur manière de se donner ou dans leurs limites, dans leur grandeur ou faiblesses, devient une occasion de plénitude déjà dans le présent, devient la voie pour aller vers Dieu, pour reconnaître son mystère présent dans la vie, et pour épouser la vérité.

L’autre est différent de moi, et sa diversité nait du fait que la communion n’est pas une uniformité, mais est faite de tant de couleurs, d’une pluralité de visages et de nuances. Aucun visage n’est égal à l’autre, aucune empreinte n’est égale à l’autre. Ces aspects superficiels de notre diversité, qui nous font parfois souffrir, nous introduisent en réalité à l’infinitude de Dieu. Aucune fleur n’est égale à une autre, ni un brin d’herbe égal à un autre. En acceptant la diversité de l’autre je commence à faire l’expérience positive que la vie est toujours une vie nouvelle car Dieu est infini. A travers la rencontre avec les autres, à travers la réalité inattendue de « l’instant » qui arrive, à travers la surprise qu’Il suscite continuellement dans la vie, Dieu enrichit mon chemin qui le conduit à Lui et mon chant de louanges pour son infinie nouveauté.

Et ainsi, grâce à la diversité de l’autre, j’entre dans l’expérience de la richesse de Dieu. Certes, la diversité constitue parfois un obstacle, est cause d’efforts et parfois d’incompréhension. Mais, au fond, tous ces chemins, si on les accepte, nous amènent toutefois à découvrir quelque chose que nous ne vivons pas encore.

La richesse de Dieu est une richesse mystérieuse. L’aspect le plus bouleversant de sa richesse c’est que pour Lui, Dieu, la vie inclut aussi la mort, le bien inclut aussi le sacrifice, l’effort. Arriver à la résurrection signifie passer par la croix: le dernier mot n’est pas la diversité de l’autre en tant que présence dérangeante ou autre que moi, mais l’unité comme richesse de forme et de couleur.

Aujourd’hui il y a beaucoup de confusion sur un aspect particulier de la richesse de Dieu : sa faiblesse. Dieu n’est pas faible, il est fort, pour recueillir l’homme dans sa faiblesse, pour descendre à notre niveau, pour nous communiquer sa force. Saint Paul dit qu’Il était riche et qu’Il est devenu pauvre pour que nous devenions riches par sa pauvreté (cf. 2Cor 8,9). Dieu est devenu faible pour prendre sur lui notre faiblesse et nous communiquer sa force.

Aujourd’hui nous assistons à une apologie de la faiblesse qui est très nocive, dont la plus haute expression est une soi-disant « pensée faible ». Or Dieu est fort et veut nous transmettre sa force. Et sa miséricorde est le signe de sa force, qui sait comprendre chaque distance et chaque éloignement, chaque expérience de faiblesse. Comme dit saint Paul : lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort (2Cor 12,10). Car ma force ce n’est pas moi, mais c’est le Christ.

Ma faiblesse ouvre le chemin à la force de Dieu. C’est pourquoi Dieu choisit les faibles : pour confondre les forts, car les forts sont plein de leur force et ne sentent pas le besoin de s’ouvrir à Dieu. Et c’est la raison pour laquelle Dieu choisit les enfants qui n’ont pas d’expérience, pas d’expérience évoluée, érudite. Seuls les mots qu’ils entendent de Dieu à travers leurs parents et amis, les enrichissent. Ils n’ont donc de cette façon d’autres paroles que celles qu’ils ont écoutées, et c’est la force de Dieu qui les rend forts ».

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ZENIT Staff

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