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Comment s’y prendre pour savoir s’il y a un Dieu, plusieurs ou pas du tout?

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Les indices pensables. Episode 84, par Brunor

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Résumé : Des lycéens de terminales scientifiques et littéraires rencontrés la semaine dernière à Melun, nous demandent si l’intelligence humaine peut avancer dans une enquête honnête sur l’existence de Dieu : Cet Univers dans lequel nous sommes nés, a-t-il un auteur, plusieurs ou pas du tout ?
Pour répondre à ce questionnement typique de l’être humain, sommes-nous contraints d’avoir recours à la tactique du pari chère à ce cher Pascal ou disposons-nous de quelques éléments pour alimenter une authentique réflexion ? Allons-nous déclarer comme on le fait si souvent que la grande question de Dieu est tout à fait irrationnelle, sans aucun appui vérifiable, ou au contraire, trouverons-nous des indices dignes de ce nom ?
Un premier livre (sans bd), Rendre au hasard ce qui est au hasard, nous a montré que plus les sciences expérimentales progressent, plus il devient difficile de tenir le hasard pour responsable de l’apparition de la vie sur notre planète.
Les sept albums de la série Les indices pensables ont approfondi cette question et l’enquête nous conduit ainsi à constater que la théorie d’Aristote (qui pouvait encore prêter à sourire au siècle dernier), est devenue aujourd’hui une hypothèse rationnelle : il semble qu’une intelligence soit nécessaire dans l’Univers pour qu’une telle organisation soit possible, mais nous ne savons ni qui elle est, ni où elle est.
Mais ce n’est pas tout, car d’autres éléments viennent alimenter la réflexion et plaider en faveur d’une intelligence organisatrice : la découverte du second Principe de la thermodynamique.
Cette loi  incontournable, soulève un problème qui demeure encore insurmontable de nos jours : où se trouvent l’intelligence et l’énergie nécessaires pour que des compositions comme les organismes vivants existent, alors que cette loi de la nature (le second Principe) tend à détruire et décomposer tout ce qui est composé et à  faire retourner chaque cellule à son état le plus probable qui est la dispersion, la poussière… Ce qui fait que tout s’use et meurt un jour ou l’autre, quoi que vous fassiez pour en retarder l’échéance.
Si donc tout tend à retourner à son état le plus probable, la poussière, comment des compositions sont- elles sorties de cet état le plus probable, (le plus normal, le plus courant) : la poussière ?
On en revient à Aristote et à sa théorie d’une intelligence à l’œuvre, théorie qui est partagée par les hébreux bibliques et les chrétiens qui l’ont adoptée.
Pouvons-nous avancer davantage dans une enquête rationnelle sur cette intelligence, au cas où elle existerait? Si l’hypothèse d’Aristote et des hébreux était vraie : si une ou plusieurs intelligences créatrices et organisatrices étaient à l’œuvre dans l’Univers, serait-il possible de la (ou de les) connaître ? Serait-ce envisageable ? Comment s’y prendre ?
Les philosophies et les religions se sont penchées sur le ou les dieux et s’en sont tellement emparées que nos contemporains sont nombreux à penser que cette question est tout à fait irrationnelle. Ils y voient une question de croyance ou de « foi », sans grand appui dans le domaine de la rationalité qui est d’ailleurs devenue suspecte dans certains courants religieux ou philosophiques.
Pourtant, avant d’être une affaire de religion, cette question n’appartient-elle pas au registre de l’intelligence normale qui cherche tout simplement à savoir si ce Monde a un auteur, plusieurs ou pas du tout ?
L’une des trois réponses est forcément vraie et les deux autres forcément fausses, car elles s’excluent mutuellement et il n’y a pas d’autre solution possible. Mais si vous en trouvez d’autres, n’hésitez pas à nous écrire.
De quels moyens rationnels disposons-nous pour avancer ?
Travaillons sur l’hypothèse d’une intelligence créatrice.
Si cette hypothèse était vraie, nous pourrions peut-être trouver dans l’histoire de l’humanité, des traces de relation entre cette intelligence et les êtres intelligents créés par elle… Il nous faut donc chercher. Que trouvons-nous dès l’Antiquité ?
Sur toute la surface de la Terre, de nombreux courants religieux ou philosophiques qui prétendent tous savoir quelque chose sur ce ou ces créateurs.
Si le témoignage des différentes civilisations était unanime, s’ils nous décrivaient tous le même
« dieu », ce serait simple, nous l’aurions trouvé sans doute. Mais ce n’est pas le cas, puisque chaque courant religieux nous décrit un dieu différent du voisin, avec certains points communs certes, mais aussi avec des contradictions irréductibles. Si l’un de ces «dieux» est le vrai, comment le sortir du lot ? Comment le reconnaître ? Nous voilà bien avancés dans le grand mercato des divinités créatrices.
A cette étape, on est alors tenté d’abandonner tout espoir de réflexion rationnelle, puisqu’on ne peut comparer les religions/philosophies aux sciences dont les ordres de  connaissance sont si différents qu’il est hors de question de confondre ou de hiérarchiser. Les  sciences ne sont pas supérieures à la philosophie, à la métaphysique et à la théologie, elles sont dans un domaine différent qu’il ne faut surtout pas confondre.
C’est alors qu’on réalise qu’il va pouvoir être possible dans cette enquête, de s’appuyer sur les représentations du Monde (paradigmes) exprimées par tous les philosophes et religieux de l’Antiquité. Car les paradigmes, eux, quand ils nous donnent leur description et leur interprétation du monde physique, s’exposent à être un jour ou l’autre,  confrontés au réel que les sciences expérimentales étudient de très près.
Nous avons donc recours à cette méthode rationnelle pour analyser non pas des religions, mais des représentations du Monde et les confronter au réel, sans ménagement, comme nous l’avons fait dans les 83 chapitres précédents.
Nous verrons ce qu’il en sort et poursuivrons notre enquête en fonction de ces résultats.
(à suivre!)

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