Le rabbin Skorka présente une nouvelle édition de la Torah © L'Osservatore Romano

Le rabbin Skorka présente une nouvelle édition de la Torah (fév. 2017) © L'Osservatore Romano

"Dieu vaincra les forces de l’oppression", écrit le rabbin Skorka dans L'Osservatore Romano

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En Une du quotidien du Vatican

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« La conviction commune que Dieu peut vaincre et qu’il vaincra les forces de l’oppression et de la mort et qu’il ouvrira des chemins vers la liberté et la vie nouvelle », tel est « le dénominateur commun des deux fêtes », la fête juive de Pessa’h et la Pâque chrétienne, « au-delà des divergences entre nos traditions », affirme le rabbin argentin Abraham Skorka, ami du pape François.
Il a voulu transmettre ses réflexions comme « des vœux sincères de la part de ceux qui célèbrent Pessa’h à tous ceux qui célèbrent Pâques », dans un texte publié à la Une de L’Osservatore Romano en italien du 17 avril 2019.
En comparant les deux fêtes, le rabbin souligne que « le message pascal a été le commencement d’Israël en tant que peuple » tandis que « la Pâque a été le début du christianisme en tant que foi de nombreuses personnes dans le monde ». « Le point final pour l’un et l’autre, poursuit-il, est l’accomplissement de la vision d’Isaïe (2,4), quand Dieu réalisera la fin des temps et que nous ferons tous l’expérience de la vie, la vie en abondance. »
« Le dernier repas de Jésus, note le rabbin, pourrait avoir été un séder (l’ordre du dîner pascal) de la Pâque juive. Ce dernier repas a ensuite été célébré dans l’Église comme l’Eucharistie. » « Parmi les premiers chrétiens, rappelle-t-il, il y avait un sens profond de Pessa’h et de ses symboles, comme lorsque Paul exhorte les gentils de Corinthe à ne pas pêcher, en disant : ‘Purifiez-vous donc des vieux ferments, et vous serez une pâte nouvelle, vous qui êtes le pain de la Pâque, celui qui n’a pas fermenté. Car notre agneau pascal a été immolé : c’est le Christ.’ (1 Cor 5,7-8). »
Abraham Skorka explique que « la priorité de la liberté, la dignité de l’individu et la spiritualité de la culture juive sont fortement enracinées dans la célébration du ‘passage au-delà’ qui, en langue hébraïque, se dit Pessa’h ».
C’est « le texte biblique lui-même » qui prescrit aux juifs de « recréer chaque année le repas que leurs ancêtres ont consommé en Égypte la veille de leur libération ». Ainsi, « les parents transmettent à leurs enfants cette histoire et son enseignement moral sur la dignité humaine, que chaque personne doit promouvoir et garder ».
« L’Haggadah, à savoir le texte qui sert de guide pour la transmission du récit de Pessa’h, fait référence à beaucoup d’autres moments distinctifs de l’histoire du peuple juif, explique aussi le rabbin. Le dernier d’entre eux, qui doit être rappelé dans le séder … est la révolte du Ghetto de Varsovie, qui a eu lieu la veille de Pessa’h 1943. Malgré toute les tragédies et la souffrance, le passé éclaire le présent et la perception de la présence libératrice du Créateur est renouvelée à partir d’il y a longtemps. »
Avec une traduction d’Hélène Ginabat

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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