Les "protomartyrs" du Brésil

Les "protomartyrs" du Brésil

Causes des saints: canonisation de martyrs du Brésil – dont un Français – et d'enfants du Mexique

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Martyrisés aux XVIe et XVIIe s., ils ont été béatifiés par Jean-Paul II

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Des martyrs du Brésil – une trentaine, dont un Français – (XVIIe s.) et du Mexique – trois enfants – (XVIe s.) vont être canonisés, annonce le Vatican, sans la reconnaissance préalable de nouveaux miracles.
Lors d’une audience accordée, ce 23 mars 2017, au cardinal Agelo Amato, SDB, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, au Vatican, le pape François a approuvé la “les votes favorables” de la session ordinaire des cardinaux et évêques membres de ce dicastère pour la canonisation de martyrs brésiliens et de martyrs mexicains.
Les martyrs du Brésil
Il s’agit de 30 martyrs du Brésil, du XVIIe s. : André de Soveral et Ambrosio Francisco Ferro, prêtres diocésains, et Mateus Moreira, laïc, ainsi que leur 27 compagnons, martyrs, tués « en haine de la foi » au Brésil, le 16 juillet 1645 et le 3 octobre 1645. Ils sont connus comme les protomartyrs « do Rio Grande do Norte », tués lors d’un massacre provoqué par des soldats protestants calvinistes hollandais, à l’époque du Brésil colonial.
Sur les trente martyrs, un seul était Portugais, un autre Espagnol, un autre Français, et 27 des Brésiliens de naissance: ce sont les 27 premiers martyrs du pays. Le nombre des personnes tuées était plus élevé: des vieillards, des familles tout entières et beaucoup d’enfants en bas âge. Mais on n’a pu réunir une documentation sérieuse que pour ces 30 martyrs.
Le P. André de Soveral était Brésilien, de Sao Vicente, et le P. Ambroise-François Ferro était Portugais.
Un premier massacre eut lieu à Cunhau (où périt le P. André de Soveral), le 16 juillet 1645, sur ordre de Jaco Rabe, d’origine allemlande, à la solde des conquérants hollandais, pendant la messe dominicale célébrée par le P. André qui exhorta les fidèles à demander pardon à Dieu de leurs péchés avant de mourir. On fête pour cela le père André le 16 juillet.
Le massacre de Natal (où périt le P. Ambroise-François) eut lieu le 3 octobre, à l’instigation du même Jaco Rabe, les soldats hollandais étant appuyés par les Indiens Tapuias et Potiguares. Le prêtre et les colons furent encerclés et massacrés.
L’un d’eux, Matias Moreira, à qui l’on arrachait le coeur, s’exclama: « Loué soit le Très Saint Sacrement », en témoignage à la foi eucharistique.
Le bienheureux pape Jean-Paul II a cité son exemple héroïque lors de sa deuxième visite au Brésil, dont c’est aujourd’hui l’anniversaire -le 3 octobre 1991 -, à l’occasion de la messe de conclusion du congrès eucharistique international.
Ils ont été béatifiés ensemble au cours du Grand Jubilé de l’An 2000, également année du 500e anniversaire de l’évangélisation du Brésil.
Les enfants de Tlaxcala
Et de trois jeunes du Mexique, martyrs au XVIe s. : Cristobal – appelé pour sa jeunesse « Cristobalito » -, mort en 1527, Antonio et Juan, morts en 1529, tous les trois assassinés « en haine de la foi » et 1529, et connus comme « les enfants martyrs de Tlaxcala ». Ils avaient été évangélisés par les franciscains et les dominicains et ils avaient renoncé aux idoles païennes. Ils ont été béatifiés par Jean-Paul II en 1990, au sanctuaire de Notre Dame de Guadalupe, en même temps que Juan Diego.
Benoît XVI les a présentés en modèles aux enfants du Mexique, le 24 mars 2012, à Guadajuato, en disant: « Vous n’êtes pas seuls, mes chers petits amis. Comptez sur l’aide du Christ et de son Église pour mener un style de vie chrétien. Participez à la messe du dimanche, à la catéchèse, à quelque groupe d’apostolat, cherchant des lieux de prière, de fraternité et de charité. C’est ainsi qu’ont vécu les bienheureux Cristobal, Antonio et Juan, les petits martyrs de Tlaxcala, qui, connaissant Jésus, au temps de la première évangélisation du Mexique, ont découvert qu’il n’existait pas de trésor plus grand que lui. Ils étaient petits comme vous, et d’eux, nous pouvons apprendre qu’il n’y a pas d’âge pour aimer et servir. »

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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