ROME, Mercredi 30 mai 2007 (ZENIT.org) – Benoît XVI a salué les frères de Saint-Jean-Baptiste de La Salle présents à Rome pour leur 44e chapitre général, et présents ce matin place Saint-Pierre à l’audience générale. Le pape a spécialement salué le Fr. Álvaro Rodríguez Echeverría réélu lundi 28 mai comme supérieur général.
« Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les Frères membres du Chapitre général de l’Institut des Frères des Ecoles chrétiennes. Prenant appui sur les authentiques valeurs culturelles, je vous invite tous à témoigner pacifiquement de la joyeuse espérance qui est en vous », disait le pape.
Depuis plus de deux cents ans, les Frères des Écoles chrétiennes sont le groupe le plus important en France à maintenir l’idéal éducatif de leur fondateur. Et, comme l’explique le Frère Jean-Louis Schneider sur le site des Lasalliens en France (cf. www.lasalle-fec.org), saint Jean-Baptiste de La Salle est un « maître spirituel » pour les enseignants.
Ce 44e chapitre général s’est ouvert le 30 avril et s’achèvera le 2 juin (cf. http://www.lasalle.org/44gc/french/news.php).
« Le F. Álvaro Rodríguez Echeverría a été réélu avec enthousiasme par les Capitulants hier lundi 28 mai 2007 », écrit le Fr. Lorenzo González Kipper, secrétaire général.
Le chapitre a également été l’occasion d’élire comme Frère vicaire général Thomas Johnson, et le 29 mai, les 5 conseillers généraux pour les régions, dont le Fr. Jacques d’Huiteau (RELEM) et les 3 conseillers généraux résidents à Rome.
Le Frère Jean-Louis Schneider cite différentes méditations du saint fondateur, notamment cette Méditation 205, 2ème point, où il exprime clairement que l’École est un lieu de vie, où s’accomplit la vocation chrétienne à la sainteté de l’éducateur : « Avez-vous regardé jusqu’à présent le salut de vos élèves comme votre propre affaire, pendant tout le temps qu’ils ont été sous votre conduite ?… Et en le faisant, vous attirerez sur eux les grâces nécessaires pour contribuer à leur salut, vous assurant que si vous en usez ainsi, Dieu se chargera lui-même du vôtre. »
Le fondateur écrit encore : « La foi dont vous devez être animés, vous doit faire honorer Jésus-Christ en leurs personnes, et vous les doit faire préférer aux plus riches de la terre, parce qu’ils sont les vives images de Jésus-Christ notre divin maître. Faites voir, par les soins que vous en aurez, que véritablement ils vous sont chers… » (Méditation 80, 3ème point, saint Nicolas).
S. Jean-Baptiste de La Salle interroge : « Avez-vous une foi qui soit telle, qu’elle soit capable de toucher les cœurs de vos élèves et de leur inspirer l’esprit chrétien ? C’est le plus grand miracle que vous puissiez faire et celui que Dieu demande de vous, puisque c’est la fin de votre emploi. » (Méditation 139, 3ème Point, saint Pierre).
Car le fondateur sait que le métier d’enseignant tient du miracle. Il écrit encore : « Vous pouvez faire plusieurs miracles, et à votre égard et dans votre emploi… Dans votre emploi, en touchant les coeurs des enfants libertins qui sont confiés à vos soins, et les rendant dociles et fidèles aux maximes du saint Évangile, et à leur pratique; pieux et modestes dans l’église et dans les prières, et appliqués à leur devoir dans l’école et dans leurs maisons. Ce sont là les miracles que Dieu vous donne pouvoir de faire, et qu’il demande de vous. » (Méditation 180, .3ème Point, saint Hilarion).
Pour lui, la prière « une conversation qui vient du cœur », comme le rappelle son « catéchisme », « les Devoirs d’un chrétien » : « La prière de coeur se nomme ordinairement prière ou oraison mentale… C’est celle par laquelle nous rendons à Dieu nos devoirs, et nous lui demandons nos besoins, en parlant de coeur seulement » (Les Devoirs d’un chrétien 405, 1).
Dans le 1er Point de la Méditation 196, Jean-Baptiste de La Salle précise encore le contenu de cette prière de l’éducateur, écrit le Frère Jean-Louis Schneider : « Lorsqu’il arrivera que vous trouverez quelque difficulté dans la conduite de vos disciples, qu’il y en aura qui ne profiteront pas de vos instructions, et en qui vous remarquerez un certain esprit de libertinage, vous recourrez sans doute à Dieu, et vous demanderez très instamment à Jésus-Christ qu’il vous anime de son Esprit puisqu’il vous a choisis pour faire son ouvrage… /…Vous devez donc beaucoup vous appliquer à la prière pour réussir dans votre ministère, représentant sans cesse à Jésus-Christ les besoins de vos disciples, lui exposant les difficultés que vous avez trouvées dans leur conduite. »
Jean-Baptiste de La Salle est né à Reims le 30 avril 1651. Fils de bonne famille, très tôt destiné au sacerdoce et il reçoit la tonsure dès l’âge de onze ans.
En 1679, jeune chanoine de 28 ans, Jean-Baptiste de La Salle rencontre Adrien Nyel, venu à Reims pour y développer des écoles gratuites de garçons.
Jean-Baptiste de La Salle va être le premier à offrir un enseignement populaire et accessible à tous, spécialement les enfants pauvres et abandonnés.
Ayant partagé ses biens et renoncé à ses fonctions de chanoine, il fonde la société des Frères des École chrétiennes en 1684.
Entre 1691 et 1712, les calomnies et les reniements viennent ébranler la jeune fondation qui tient bon. Mais il passe aussi par une nuit intérieure jusqu’en 1714.
Il s’endort en Dieu un vendredi saint, le 7 avril 1719, après avoir dit : « J’adore en toutes choses la conduite de Dieu à mon égard. »