Jorge Mario Bergoglio jeune jésuite, photo: Compañía de Jesús

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Albano dans le Latium: visite du pape François le 21 septembre 2019

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Anniversaire de son appel au sacerdoce

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Le pape François effectuera une nouvelle visite pastorale dans un petit diocèse italien le 21 septembre 2019, à Albano, dans el Latium, et dont l’évêque, Mgr Marcello Semeraro, est aussi le secrétaire du Conseil des cardinaux. Une date importante pour le pape François: ce sera le 66e anniversaire son appel au sacerdoce.
Mgr Semeraro a en effet invité à venir célébrer la messe dans son diocèse, comme il l’annonce dans une lettre à ses diocésains publié sur le site du diocèse, en italien: elle sera lue dans le diocèse aux messes de dimanche prochain, 14 juillet: « Je communique aux fidèles cette nouvelle avec une gratitude envers François. Les détails de l’évènement, qui marquera aussi l’ouverture officielle de la nouvelle année pastorale, seront communiqués par la suite. Mais dès maintenant, j’invite à se préparer à la rencontre avec le Pape, en en anticipant la joie par la prière et par l’engagement renouvelé à vivre en enfants fidèles de la Sainte Mère Église ».
Le diocèse d’Albano Laziale, se déploie autour d’une ville de 40 000 habitants, toute proche de Castel Gandolfo: c’est l’un des diocèses « suburbicaires » entourant Rome.
Le pape Benoît XVI était lui-même venu à Albano 11 ans plus tôt, jour pour jour, à l’occasion de la dédicace du nouvel autel de la cathédrale Saint-Pancrace alors en cours de restauration. Il avait aussi longuement reçu les prêtres d’Albano et Mgr Semeraro lors d’un de ses séjours à Castelgandolfo, le 31 août 2006 (cf. ses recommandations publiées par Zenit en plusieurs fois le 31 août (1); (2); (3).
Rappelons que le 21 septembre, jour de la fête de saint Matthieu, apôtre et évangéliste, c’est l’anniversaire de l’expérience décisive faite par Jorge Mario Bergoglio, alors âgé de 16 ans, lors d’une confession, le 21 septembre 1953, au p. Carlos B. Duarte Ibarra dans la basilique Saint-Joseph du quartier de Flores, à Buenos Aires.
Il a raconté: « Je suis entré, je sentais qu’il fallait que j’entre – ces choses que tu sens en toi sans savoir ce que c’est. »
Voici le récit qu’il en a lui-même fait, et cité par Austen Ivereigh  dans sa biographie du Pape François – « François, le réformateur, de Buenos Aires à Rome » (éd. Emmanuel, 2017) : « J’ai regardé, il faisait noir, c’était un matin de septembre, peut-être 9 heures, et j’ai vu un prêtre qui marchait, je ne le connaissais pas, il ne faisait pas partie des prêtres de la paroisse. Et il s’assoit dans l’un des confessionnaux, le dernier sur la gauche quand on regarde l’autel. Je ne sais même pas ce qui s’est passé ensuite. J’avais l’impression que quelqu’un m’avait poussé à entrer dans le confessionnal. Evidemment, je lui ai raconté des choses, je me suis confessé… mais je ne sais pas ce qui s’est passé.
« Quand j’ai eu fini de me confesser, j’ai demandé au prêtre d’où il venait, parce que je ne le connaissais pas, et il m’a dit : « Je viens de Corrientes et je vis ici tout près, au foyer. Je viens célébrer la messe ici de temps en temps ». Il avait un cancer – la leucémie – et il est mort l’année suivante.
« Là, j’ai su que je devenais prêtre. J’en étais sûr et certain. Au lei de sortir avec les autres, je suis revenu à la maison parce que j’étais submergé. Après, j’ai poursuivi mes études et tout le reste, mais je savais maintenant où j’allais. »
Mais chez lui, Jorge Mario n’en dit mot à personne pendant plus d’un an. Il a les idées claires. Il confiera à Oscar Crespo, du laboratoire de chimie où il travaille : « Je vais finir le lycée professionnel avec vous, les gars. Mais je ne serai pas chimiste. Je serai prêtre. Mais pas prêtre dans une basilique. Je serai Jésuite parce que je veux sortir dans les quartiers, dans les villas, pour être avec les gens. »
Les mots fondamentaux de la mission de Bergoglio y sont déjà: « sortir », « avec les gens ».
Il a raconté avoir fait « l’expérience de la miséricorde divine », et s’être senti « appelé », à l’instar de saint Matthieu et de saint Ignace de Loyola.
L’Evangile de la fête de saint Matthieu évoque l’appel de Jésus et son regard: « Jésus sortit de Capharnaüm et vit, en passant, un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de collecteur d’impôts. Il lui dit : « Suis-moi. » L’homme se leva et le suivit. » Le pape est fasciné par le regard du Christ qui se pose sur Lévi, sur lui-même, sur chacun. Il invite souvent à se laisser regarder par le Christ, à agir sous le regard du Christ.
Sa devise épiscopale et papale s’explique ainsi: « Eligendo atque miserando », l’élection, l’appel du Christ qui fait miséricorde, pour que son disciple fasse de même.
Et lorsqu’il venait à Rome et logeait dans la Maison du clergé de la Via della Scrofa, près de Saint-Louis-des-Français, il aimait à venir contempler la toile du Caravage (1571-1610), « La Vocation de saint Matthieu », réalisée entre 1599 et 1600 pour la chapelle Contarelli de l’église Saint-Louis-des-Français où elle est conservée jusqu’à aujourd’hui.

La vocation de saint Matthieu, Le Caravage, WIKIMEDIA COMMONS

La vocation de saint Matthieu, Le Caravage, wikimedia commons

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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