Pèlerinage à Notre-Dame-de-Guérison, courtoisie du pèlerinage

Pèlerinage à Notre-Dame-de-Guérison, courtoisie du pèlerinage

Notre-Dame de Guérison : un pèlerinage marial en montagne, le 19 août

Entretien avec le p. Yves Sarrasin

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Au pied du Mont-Blanc, sur le versant italien mais non-loin de la Suisse et de la France, s’élève le petit sanctuaire de Notre-Dame de Guérison. Le lieu regorge d’ex-voto laissés aussi bien par des milliers d’anonymes que par plusieurs grands saints italiens et quelques papes dont saint Jean-Paul II.
Chaque année au mois d’août, un pèlerinage emprunte un des chemins traditionnels pour rallier ce sanctuaire: celui qui part de la petite chapelle de Notre-Dame des Neiges (Val Ferret, Suisse) et passe par la montagne pour rejoindre Courmayeur (Italie). La messe finale réunit régulièrement quelques 300 personnes aux pieds de Marie.
Le père Yves Sarrasin évoque le pèlerinage du 15 août pour les lecteurs de ZENIT.
Le père Yves est originaire d’Orsières en Valais (Suisse). Il fait partie du Tiers-Ordre de La Fraternité Eucharistein. Ordonné prêtre en 2011, il est aumônier de l’Ecole Catholique du Chablais. Son ministère auprès de la jeunesse est important. Il donne aussi des cours de religion dans les classes primaires et prépare les enfants, adolescents et adultes à recevoir les sacrements. Il est l’initiateur de ce pèlerinage annuel de Notre-Dame des Neiges à Notre-Dame de Guérison.
ZENIT – Chaque année en août un pèlerinage est organisé à la chapelle Notre-Dame de Guérison (http://pelerinagendg.weebly.com/): pour reprendre une expression chère au Pape François quelle est la « grâce à demander » lors de cette marche de montagne ?
P.Yves Sarrasin  Chaque pèlerin participant à ce pèlerinage fait d’abord une démarche personnelle même s’il est rattaché à un groupe de personnes marchant sous le regard de Marie nous conduisant à Jésus. Chacun s’engage sur le chemin avec ses propres attentes, mais il y a un désir commun à tous, c’est celui de déposer ce qui encombre le cœur et l’esprit pour laisser la « Parole » nous atteindre au plus profond de nous. Marche silencieuse, vie communautaire, vue de paysages magnifiques, moments d’entraide le tout rythmé par des prières conduisent le pèlerin à être « vrai » à faire tomber le « masque » qu’il a su si bien se fabriquer dans sa vie quotidienne. Chacun aura sûrement à cœur de demander cette grâce de pouvoir déposer dans les mains de Marie tout ce qui l’empêche d’aller à Jésus.
Que dire à un jeune qui ne comprend pas la place de Marie dans la foi chrétienne?
Marie a vécu toutes étapes de la vie de Jésus, de la conception à la mort sur la croix et la résurrection. Jésus, comme tout fils, a dû avoir un lien particulier avec sa mère. C’est bien pour cela qu’Il nous l’a donnée pour « mère » à la croix : « Femme, voici ton fils ». Marie est donc notre « maman » et elle nous précède en chemin. Elle a répondu la première à l’amour total de Dieu, et ainsi, elle sait nous aider à faire de même. Elle a été discrète, silencieuse et toujours pleine de confiance en Dieu. Elle méditait tous les événements qui égrenaient sa vie. Marie est celle qui conduit à Jésus, qui nous apprend à le prier, à entrer peu à peu dans son intimité et à l’aimer. Elle est vraiment notre médiatrice.
L’an dernier à Cracovie, le pape a invité les jeunes à chausser leurs crampons, et souvent, il invite à « marcher ensemble » soulignant que c’est ainsi que se construit l’unité: un pèlerinage en montagne c’est aussi cela?
La montagne est un lieu où on ne triche pas. La fatigue de la marche, le froid, le vent, les ampoules aux pieds, la « Parole » d’Evangile qui révèle nos pauvretés, tout cela conjugué désencombre le cœur du pèlerin et le révèle à lui d’abord et aussi à ceux à qui il veut bien se confier. C’est alors que des miracles ont lieu ! La solidarité, l’écoute, le bon conseil, l’adoration du Saint-Sacrement viennent dilater les cœurs; et alors Jésus peut être entendu. Alors, la joie, la vraie, pas celle qu’on feint d’avoir, vient habiter les cœurs et on assiste à de vraies « résurrections ». Et puis tout cela sera encore offert à Jésus par Marie sur l’autel lors de la Messe à la chapelle de Notre-Dame de Guérison. Finalement ces pèlerins ne sont rien moins qu’une image de notre Eglise en marche vers la Cité céleste.
Le pape a convoqué pour octobre 2018  un synode pour les jeunes et tous les jeunes, pas seulement les catholiques engagés, sont appelés à répondre au questionnaire en ligne: qu’est-ce que cette ouverture à TOUS les jeunes change aussi pour les mouvements de jeunes cathos?
Les jeunes c’est l’Eglise de demain. La Bonne Nouvelle de Jésus doit être entendue et comprise de tous. Comme le dit le Pape François dans la prière composée pour cette occasion : les jeunes « aspirent aux choses les plus belles et les plus profondes ». Pour les jeunes catholiques, c’est aussi une manière de témoigner de leur foi et de leur espérance dans un monde en déliquescence. Les jeunes ouvriront certainement des chemins de réflexion qui ne sont pas ceux de leurs aînés. Le Pape François a encouragé les jeunes à ne pas être des «jeunes-divans» étourdis et abrutis végétant devant l’ordinateur, mais des jeunes en marche et libres de décider de leur propre avenir. Faisons confiance à Jésus et prions l’Esprit-Saint pour qu’il inspire ces jeunes à être « comme le Disciple aimé, aussi au pied de la Croix pour accueillir ta Mère, la recevant de Toi en don. Qu’ils soient les témoins de ta Résurrection et qu’ils sachent te reconnaître, vivant à leurs côtés, annonçant avec joie que Tu es le Seigneur. » (Prière du Pape François pour le synode des jeunes)
Qu’est-ce que ce pèlerinage offre de plus qu’un autre pèlerinage alpin ?
Il n’y a pas de concurrence entre les pèlerinages. Chacun a sa couleur ! Le pèlerinage de Notre-Dame des Neiges (Val Ferret Suisse) et Notre-Dame de Guérison a cette particularité de nous faire cheminer avec Marie.
Tout est à l’image de Marie. La chapelle de Notre-Dame des Neiges est d’une rare simplicité, elle a été construite avec les matériaux du lieu. Elle n’éblouit pas par son faste : simples bancs de bois, autel baroque, colonnes de tuf.
« Marie partit et se rendit en hâte vers la région montagneuse, dans une ville de Juda. » (Lc 1, 39) Marie se manifeste sur la montagne, dans des endroits retirés, par exemple La Salette. Marie part en hâte pour aider Elisabeth. Et c’est encore comme ça aujourd’hui, Marie vient en hâte nous aider quand nous avons des difficultés et que nous l’invoquons.
Et puis, il faut quitter le dernier lieu habité pour se diriger vers le col Ferret à 2490 m d’altitude. Il faut laisser nos certitudes, nos assurances pour emprunter des sentiers étroits et prendre de l’altitude. On pourrait emprunter le passage de la « Prière du pèlerin de la montagne » du chanoine Volluz pour montrer le défi qui nous attend : « … Sans cesse tenté de vivre tranquille, Tu me demandes de risquer ma vie, comme Abraham, dans un acte de foi. Sans cesse tenté de m’installer, Tu me demandes de marcher en espérance vers Toi le plus haut sommet dans la gloire du Père. » Mais Marie, notre maman, est près de nous ; elle marche à nos côtés. Cela nous donne de l’assurance. Elle ne s’est pas fait attendre, elle s’est hâtée d’être là. Toujours, elle sera là pour nous aider.
En prenant de la hauteur, Marie nous dévoile le mystère de son Fils, qui a donné sa vie pour nous, pauvres pécheurs. Toi, qui a été à l’écoute de Dieu, tu nous dis comme aux serviteurs à Cana : « Faites tout ce qu’il vous dira. »
Ensuite, le pèlerin passe dans un autre pays, l’Italie. Tout au loin dans la vallée, il sait qu’il y a cet autre lieu saint, la chapelle de Notre Dame de Guérison. Il faut qu’il fasse ce chemin avec Marie. « La première en chemin, Marie tu nous entraînes A risquer notre « oui » aux imprévus de Dieu».
Et puis, c’est l’aboutissement : l’arrivée au sanctuaire. Ce lieu qu’aimait fréquenter St Jean-Paul II. Marie nous a conduits à Jésus. En effet, ce pèlerinage se termine par la Messe.
Date du prochain pèlerinage : 19 août 2017
Pour plus d’infos : http://www.pelerinagendg.weebly.com

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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