CITE DU VATICAN, Vendredi 14 novembre 2003 (ZENIT.org) – Un « vademecum » des centres culturels catholiques devrait contribuer à surmonter le divorce entre Evangile et culture : ils sont 1200 dans le monde et 341 en Italie. Ils opèrent dans différents domaines de la vie culturelle.
Le « Vademecum pour les Centres culturels catholiques » a été présenté vendredi par le cardinal Paul Poupard, président du conseil pontifical de la Culture, et par Mgr Giuseppe Betori, Secrétaire général de la conférence épiscopale italienne, une conférence épiscopale à l’origine d’un vaste « projet culturel » en Italie.
Le nouvel annuaire comprend les adresses des centres culturels catholiques ainsi que « les orientations générales, les initiatives principales et les services offerts par ces structures ».
Ce manuel, expliquait le cardinal Poupard, est le fruit des rencontres internationales des Centres culturels catholiques « d’aires géographiques et culturelles homogènes », commencées en 1993.
Il s’agit, expliquait-il, de « postes frontières » entre croyants, non-croyants, disciples d’autres religions, toujours à l’enseigne du dialogue. Il est nécessaire, expliquait-il, de confronter la foi et la culture de notre temps pour ne pas confiner l’Eglise dans un ghetto silencieux : « on ne peut annoncer l’Evangile et vivre la foi en Jésus en faisant abstraction de la réalité qui l’entoure ».
« A chaque occasion, outre notre contribution à la promotion et au développement de ces centres, nous avons enregistré attentivement les messages du milieu et exploité les questions posées, les besoins et attentes de chacun. La première attente pleinement exaucée a été la constitution d’un instrument de communication en vue de créer un véritable réseau en la matière ».
« Le Conseil pontifical pour la Culture a publié une liste internationale des Centres culturels catholiques », que l’on peut consulter sur le site Internet du dicastère, précisait le cardinal Poupard. Celui des centres italiens sera publié séparément.
La dénomination de « centre culturel catholique » regroupe, a précisé le ministre de la Culture de Jean-Paul II, des « réalités très variées, se caractérisant par une multiplicité d’activités et de buts ». Mais c’est le rapport entre foi et culture qui constitue l’axe essentiel suivi par ces « Centres culturels catholiques ».
Le cardinal Poupard expliquait ainsi leur mission de « combler le fossé entre Foi et culture, entre Evangile et vie quotidienne, entre annonce du Christ, l’indifférence ou l’athéisme pratique de tant de nos contemporains ».
Dans ce domaine, disait-il, « l’Eglise a réalisé de grands progrès, surtout depuis le Concile Vatican II et l’appel de Paul VI qui a dénoncé, dans Evangelii Nuntiandi, cette fracture comme un véritable drame de notre temps ».
Or maintenant, après les interventions du Magistère, il faut développer, recommandait le cardinal Poupard, « une action capillaire » et « articulée », sachant mettre en valeur les traditions culturelles locales, et correspondant aux besoins de chaque population ».
Mgr Betori a pour sa part souligné l’importance d’un « projet culturel de marque chrétienne », rappelant que l’Eglise italienne met en place « depuis près de huit ans un projet tendant à conjuguer Evangile et culture ».
« Le premier évêque de Rome, saint Pierre, dans sa première lettre, disait le cardinal Poupard à Radio Vatican, nous dit que nous devons être toujours prêts à répondre avec respect et douceur à ceux qui demandent raison de notre espérance. Nous voyons auprès de nous tant de gens désorientés; et puis il y a les églises, les paroisses, évidemment, il y a tant de personnes qui ont besoin d’un contact plus informel, plus simple qui permette de répondre à tant de questions posées par les défis et par les occasions du moment, et de présenter en somme aux gens tout le patrimoine culturel de la foi ».
Mais entre intégrisme et aplatissement, le cardinal Poupard précisait : « Je dirais que ces centres ont justement la vocation d’empêcher de tomber dans ces deux tentations opposées, grâce à leur flexibilité. Il s’agit de centres, de cercles, d’académies, de maisons de formation avec des orientations différentes, théologique, scientifique, éducative, artistique. Cela veut dire qu’il existe un binôme fondamental : il y a toujours une identité claire, nous sommes en effet des centres catholiques et ensemble nous sommes en dialogue constant avec les cultures du monde ».
Mais, « comment redonner force et beauté à une culture qui puise ses valeurs de l’Evangile ? »
« En le vivant. Et cela à travers le témoignage des communautés chrétiennes et aussi à travers la créativité culturelle. En effet, c’est justement cela que visent les Centres culturels catholiques. Nous sommes, par exemple, dans le grand débat sur la Constitution de l’Europe, mais la réponse au débat vient du témoignage vivant, et c’est très important que nous soyons présents dans ce domaine très vaste, fatigant, complexe, mais nécessaire de la culture ».