Allemagne : Le card. Lehmann répond aux critiques après la suspension du P. Hasenhüttl

L’Eglise ne pouvait pas faire autrement, estime-t-il

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ROME, Jeudi 24 juillet 2003 (ZENIT.org) – La décision de l’évêque de Trier, de suspendre le théologien Gotthold Hasenhüttl pour avoir donné la communion à des non catholiques dans le cadre du « Kirchentag » de Berlin, a soulevé de fortes critiques en Allemagne. Le président allemand, Johannes Rau, a été particulièrement dur envers l’Eglise catholique. Le cardinal Lehmann, président de la conférence épiscopale allemande et évêque de Maxence, a accordé ce week-end un entretien à l’agence KNA dans lequel il répond à ces critiques.

Le cardinal allemand explique que l’Eglise aurait bien évidemment souhaité pouvoir régler ce problème autrement, par « un accord » ou une « réconciliation » mais l’issue de cette affaire était selon lui « entre les mains du professeur Hasenhüttl ». Celui-ci ne doit donc pas « s’étonner du dénouement », estime le cardinal Lehmann. « C’est le professeur Hasenhüttl qui a refusé l’invitation au dialogue de l’archevêque de Berlin », explique-t-il.

Le cardinal qualifie de « provocatrice » la décision du théologien d’inviter « tout le monde, indifféremment » à participer à la communion.

Le président de la conférence épiscopale allemande rappelle par ailleurs que l’Eglise catholique a demandé explicitement aux organisateurs du Kirchentag de « respecter les règles en vigueur dans l’Eglise, et en ce qui concerne l’Eucharistie et la communion dans un milieu à sensibilité œcuménique, de voir les choses ensemble ».

« Le pape a expliqué clairement dans son encyclique du 17 avril 2003 sur l’Eucharistie et l’Eglise quel était l’enseignement de l’Eglise », ajoute-t-il.

Le cardinal explique que lorsqu’un prêtre qui a, de plus, transmis l’enseignement de l’Eglise à des étudiants pendant des décennies, continue à s’opposer à ces principes, malgré des demandes pressantes et des avertissements, « il ne peut y avoir d’autres conséquences ».

« L’Eglise est en effet une communauté qui engage ses membres et qui possède des normes que tous doivent respecter, et une loyauté, et elle le restera », a-t-il poursuivi.

Le président de la Conférence épiscopale allemande répond également aux accusations du Pr. Hasenhüttl qui reproche à l’Eglise de faire de l’Eucharistie un moyen de séparation.

« L’Eucharistie est certes le signe le plus fort, le plus expressif et le plus efficace de l’unité de l’Eglise ». « En ce sens elle est le contraire de la délimitation au sens négatif ». « C’est justement parce que nous n’avons pas encore cette unité de l’Eglise qu’une célébration commune de l’Eucharistie n’est pas possible », a-t-il expliqué.

L’évêque de Mayence réagit également aux critiques lancées par le président allemand, Johannes Rau. « Comme les autres évêques allemands j’ai été étonné de la dureté des critiques du président. Tout le monde a le droit de critiquer dans cette République, mais le président de la République a un rôle qui ne lui permet pas de critiquer de cette manière. En ce sens, je ne comprends pas ces critiques, d’autant plus qu’aucun argument n’a été évoqué à part son appartenance à l’Eglise évangélique ».

En ce qui concerne les relations avec l’Eglise évangéliste, le cardinal estime que « les dégâts sont limités ». « Nous avons entre-temps établi beaucoup de contacts, acquis de l’expérience dans la gestion des conflits et bien sûr aussi une solide confiance personnelle », explique-t-il.

« Il ne reste qu’une panacée : la poursuite infatigable et intensive du travail pour surmonter les différences théologiques qui subsistent encore », déclare le cardinal allemand. « En quelques décennies nous avons fait beaucoup. Je suis persuadé que nous allons encore bien avancer », conclut-il.

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ZENIT Staff

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