ROME, lundi 21 juillet 2003 (ZENIT.org) – Le 25 juillet on fêtera les 25 ans de la rédaction de l’encyclique « Humanae vitae » de Paul VI, le document dans lequel l’évêque de Rome a repris l’enseignement de l’Eglise sur le recours aux méthodes artificielles de contrôle des naissances.
Bernardo Colombo, professeur émérite de démographie à l’Université de Padoue, frère de Carlo Colombo (1909-1991), évêque et théologien de confiance de Paul VI dans les années du Concile Vatican II, vient de publier, dans la revue « Teologia » de la Faculté de Théologie de Milan, un article dans lequel il raconte l’histoire de la rédaction de ce document.
Après la publication de l’encyclique, des milieux qui s’opposaient au « non » à la pilule contraceptive, ont affirmé que le pape Giovanni Battista Montini avait publié ce document en s’opposant au « oui » à la pilule de la majorité des membres de la Commission préparatoire.
En avril 1967 un article favorable à la pilule, publié en France dans « Le Monde », en Grande Bretagne dans « The Tablet », aux Etats-Unis dans le « National Catholic Reporter », affirmait que, dans cette Commission, les membres favorables étaient au nombre de 70 alors que ceux qui s’opposaient n’étaient que 4.
Après avoir fait des recherches, Bernardo Colombo a conclu que ces chiffres étaient faux et que l’article avait été publié dans le but de faire pression.
Selon une enquête réalisée par Zenit qui a rencontré des personnes ayant participé aux travaux de rédaction du document, le pape avait en réalité créé, non pas une, mais trois commissions.
La première Commission était composée de laïcs, pères et mères de familles, et de démographes. Toujours selon ces sources, cette première Commission était proche du rédemptoriste Bernhard Häring, spécialiste en théologie morale, qui considérait qu’il n’existait aucun enseignement du Magistère interdisant la contraception.
Au n. 6 de « Humanae Vitae » Paul VI explique que « les conclusions auxquelles était parvenue la Commission ne pouvaient être considérées comme définitives » parce que « le plein accord n’avait pas été réalisé au sein de la Commission sur les règles morales à proposer; et surtout parce qu’étaient apparus certains critères de solutions qui s’écartaient de la doctrine morale sur le mariage proposée avec une constante fermeté par le Magistère de l’Eglise ».
C’est pour cette raison que le pape a chargé une autre commission composée de théologiens, d’historiens et de biblistes, d’étudier le magistère, la tradition et les écrits des Pères de l’Eglise sur l’enseignement en la matière.
Henri de Riedmatten, dominicain, et Stanislas de Lestapis, jésuite, spécialisés en théologie morale faisaient partie de cette Commission. Celle-ci a rejeté de manière claire et documentée l’utilisation de moyens contraceptifs.
L’avis de cette Commission a été définitivement ratifié par une troisième commission, composée de cardinaux et de représentants de la Curie romaine.
En ce basant sur ces avis, Paul VI a promulgué l’encyclique dans laquelle il explique que « la doctrine de l’Eglise sur la régulation des naissances, qui promulgue la loi divine, pourra apparaître à beaucoup difficile, pour ne pas dire impossible à mettre en pratique. Et certes, comme toutes les réalités grandes et bienfaisantes, cette loi requiert une sérieuse application et beaucoup d’efforts, individuels, familiaux et sociaux. On peut même dire qu’elle ne serait pas observable sans l’aide de Dieu qui soutient et fortifie la bonne volonté des hommes. Mais si l’on réfléchit bien, on ne peut pas ne pas voir que ces efforts sont ennoblissants pour l’homme et bienfaisants pour la communauté humaine » n. 20.