Jean-Marie Lustiger Le Don de la Miséricorde

Jean-Marie Lustiger Le Don de la Miséricorde

Jean-Marie Lustiger, «Le Don de la Miséricorde»

«La miséricorde, seule riposte qui désarme la violence…», message aux jeunes

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« L’Église appelle avec force tous les catholiques, tous les hommes de bonne volonté, à entrer audacieusement dans le chemin de la miséricorde, de l’amour et du pardon. La miséricorde, c’est l’amour qui pardonne, qui nous apprend non seulement à donner, mais aussi à recevoir le pardon. La miséricorde, c’est la seule riposte qui désarme la violence, la haine, le péché », explique le cardinal Jean-Marie Lustiger, spécialement aux jeunes.
Un livre inédit du cardinal Lustiger (1926-2007), présentant une série d’entretiens de 1989 sur le « sacrement de la miséricorde », précédée d’une catéchèse donnée aux JMJ de 2002 avec des liens pour les enregistrements sonores, sort en librairie en France le 3 mars chez Parole et Silence. Les sites de vente en ligne enregistrent les précommandes.
Voici une présentation anticipée, pour les lecteurs de Zenit, par l’exécuteur littéraire du cardinal Lustiger, M. Jean Duchesne, qu’il en soit vivement remercié.

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Le Don de la Miséricorde
Un message posthume du cardinal Lustiger
La foi chrétienne est si généreuse qu’elle peut se comprendre et se vivre de bien des manières. Un angle d’approche autant que d’approfondissement est la miséricorde. C’est celui que proposent le pape François et l’Église en cette année jubilaire. Ce n’est bien sûr pas de l’inédit. Qu’on se rappelle la pertinence que Jean-Paul II a reconnue aux visions et révélations de Sœur Faustine Kowalska, cette religieuse polonaise morte à 33 ans (l’âge du Christ) en 1938, qu’il a béatifiée en 1993 et canonisée en 2000 : elle a vécu en un temps où il lui était donné de pressentir le besoin de miséricorde qu’avait et garderait le monde, et il a accédé à son vœu que le premier dimanche après Pâques soit consacré à recevoir et méditer plus particulièrement ce prodigieux don de Dieu.
Que la miséricorde ne soit pas seulement une « qualité » de Dieu, mais encore un don, une grâce, un bienfait dispensé gratuitement, sans que le bénéficiaire le mérite, c’est aussi ce qu’a enseigné, entre autres, le cardinal Lustiger. Et c’est ce qu’illustre le petit livre qui vient d’être publié aux Éditions Parole et Silence, justement sous le titre Le Don de la Miséricorde. Il s’agit, pour l’essentiel, d’une série d’entretiens sur le sacrement de la réconciliation, donnés par l’archevêque de Paris sur Radio Notre-Dame en 1989 et dont les résumés retravaillés étaient parus dans l’hebdomadaire diocésain Paris-Notre-Dame, avec, en introduction et en conclusion, deux catéchèses sur le pardon à l’occasion des JMJ de Denver en 1993 et de Toronto en 2002.
En quoi la miséricorde est-elle un don ? C’est la question à laquelle répond celui qui, originaire du pays de Sœur Faustine et de Jean-Paul II et juif de surcroît, mais saisi par le Christ jusqu’à la moelle de ses os, n’a pas été épargné par les tragédies du XXe siècle : la guerre, la Shoah dont sa mère a été une victime, le communisme et la sécularisation qui incitent l’homme à croire qu’il peut et même doit se passer de Dieu.
La miséricorde, dit-il, c’est l’amour que ne décourage aucun rejet. C’est un don qui ne dépend pas de sa réception, parce que c’est la dynamique de la vie même, plus forte que la mort. Et cette vie, ce n’est pas quelque chose, mais soi-même qui, sans peur de s’aliéner, s’offre totalement. Le principe en est le Père, qui engendre son Fils, lequel lui rend tout, et de cet échange jaillit leur Esprit qui les unit et donne part à leur fécondité dans tout ce qu’ensemble ils créent et n’abandonnent pas, même si l’autonomie ainsi produite peut les ignorer, voire les renier.
Le pardon de Dieu à ses créatures ingrates et rebelles s’inscrit de la sorte dans la logique du don qui est d’abord celle de la Trinité sainte, et ensuite celle de la Création et du Salut qui lui reste offert bien qu’elle mésuse de sa liberté. Ce n’est pas par magie, en ôtant toute responsabilité et donc toute dignité, que Dieu libère l’homme de son autosuffisance finalement suicidaire. Mais c’est en se donnant jusqu’à s’abandonner, comme le réalise le Fils en se faisant homme et en subissant la Passion. Alors la perfection trinitaire de l’amour se fait miséricorde pour vaincre l’égoïsme qui laisse croire que les dons de Dieu sont faits pour être appropriés au lieu d’être partagés, c’est-à-dire à la fois remis à la disposition du Donateur et, par là, transmis comme il le désire en participant à son action.
Celui qui suit le Christ, qui est baptisé et rené dans sa mort et sa Résurrection, est ainsi invité à emprunter le même chemin, à prendre sa croix, à se donner et s’abandonner jusque dans le pardon. C’est de cette manière qu’il pratique à son tour la miséricorde, qu’il agit comme Dieu vis-à-vis des autres. Mais pour faire miséricorde, il faut soi-même la recevoir de Dieu, et c’est pourquoi c’est un sacrement, qui est lui-même le don qui associe au Donateur dont la gloire est l’humilité.
Telle est la leçon que le cardinal Lustiger a reçue de l’Église et qui garde sa permanente actualité.
Jean Duchesne
Exécuteur littéraire du cardinal Lustiger
 

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Jean Duchesne

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