ROME, Vendredi 23 mars 2007 (ZENIT.org) – « En suivant Jésus sur le chemin de sa Passion, nous voyons non seulement la Passion de Jésus, mais nous voyons tous ceux qui souffrent dans monde », a affirmé Benoît XVI à la fin du Chemin de Croix qu’il a présidé ce vendredi saint au Colisée, à Rome.
Le pape a prononcé une méditation improvisée à la fin des quatorze stations du Chemin de Croix – du Jardin des oliviers jusqu’à la déposition du Christ dans le sépulcre. Benoît XVI a porté la croix lors de la première et de la dernière station. Différentes personnes l’ont portée lors des autres stations, dont une jeune fille de Chine et deux frères franciscains de Terre Sainte.
Contempler les souffrances du Christ, a expliqué le pape, doit « ouvrir nos cœurs », « nous aider à voir avec le cœur ».
« Se convertir au Christ, devenir chrétien », a-t-il ajouté, signifie « recevoir un cœur de chair, un cœur sensible à la passion et à la souffrance des autres ».
« Notre Dieu n’est pas un Dieu lointain, intouchable dans sa béatitude. Notre Dieu a un cœur, il a même un cœur de chair », a-t-il affirmé.
« Il s’est fait chair précisément pour pouvoir souffrir avec nous et être avec nous dans nos souffrances. Il s’est fait homme pour nous donner un cœur de chair et pour réveiller en nous l’amour pour ceux qui souffrent, pour les personnes dans le besoin », a-t-il précisé.
Le pape a conclu en priant « pour toutes les personnes qui souffrent dans le monde », et en demandant que Dieu « nous donne vraiment un cœur de chair, qu’il fasse de nous des messagers de son amour non seulement par les paroles mais par toute notre vie ».
Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont participé au Chemin de croix qui a été retransmis en direct dans 41 pays grâce à 67 chaînes de télévision.
Les méditations étaient rédigées par Mons. Gianfranco Ravasi, préfet de la Bibliothèque-Pinacothèque ambrosiane de Milan.
Lors de la neuvième station – Jésus rencontre les femmes de Jérusalem – il a évoqué « toutes les femmes humiliées et victimes de violences, celles qui sont rejetées et soumises à des pratiques tribales indignes, les femmes en crise et seules face à leur maternité, les mères juives et palestiniennes et celles de tous les pays en guerre, les veuves ou les personnes âgées oubliées par leurs enfants… ».
« C’est une longue liste de femmes qui témoignent du don de la tendresse et de l’émotion à un monde dur et sans pitié, comme elles le firent pour le fils de Marie en cette fin de matinée à Jérusalem », a-t-il poursuivi.
« Elles nous enseignent la beauté des sentiments : nous ne devons pas avoir honte si les battements de notre cœur s’accélèrent quand nous éprouvons de la compassion, si parfois les larmes nous viennent, si nous ressentons le besoin d’une caresse et d’une consolation ».