Chine : Mobilisation de l’Eglise pour secourir les victimes du séisme

Un « élan de solidarité sans précédent » dans la pays

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ROME, Mercredi 28 mai 2008 (ZENIT.org) –  A l’image de la nation, l’Eglise catholique en Chine s’est mobilisée pour venir au secours des victimes du tremblement de terre du Sichuan, indique « Eglises d’Asie », l’agence des Missions étrangères de Paris (EDA).

A l’unisson de la population, mobilisée dans tout le pays dans un élan de solidarité sans précédent, l’Eglise catholique en Chine participe aux secours destinés aux victimes du tremblement de terre qui a ravagé une partie du Sichuan le 12 mai dernier.

Dans les jours qui ont suivi le séisme, dont la magnitude a été révisée par les sismologues chinois de 7,8 à 8 sur l’échelle de Richter, ce sont soixante prêtres et religieuses qui sont partis du Hebei, de Tianjin, du Shanxi, du Shaanxi et d’autres provinces pour porter secours aux rescapés. Sous l’égide de Jinde Charities, organisation caritative chinoise reconnue par les autorités depuis 2006 (1), ils se sont mis à la disposition des secouristes, une bonne partie d’entre eux étant soit médecins soit infirmières.

Les 21 et 22 mai derniers, une équipe formée de quatre prêtres et deux religieuses ont ainsi pu distribuer cinq tonnes de riz et 200 bidons d’huile de cuisine à des rescapés dans le district particulièrement sinistrés de Beichuan, situé à 90 km au nord-est de Wenchuan, épicentre du séisme. Après avoir franchi des barrages de la police grâce à des laissez-passer fournis par la Croix-Rouge chinoise, ils ont pu parvenir jusqu’aux portes de Beichuan, une localité désormais fantôme que les autorités ont fait évacuer et dont les rares bâtiments encore debout sont promis à la démolition ; aucun espoir subsistant de trouver des survivants sous les décombres, les ruines sont aspergées de désinfectant, mesure visant à prévenir de possibles épidémies. Sur les 30 000 habitants de Beichuan, 12 000 sont morts et 3 000 sont portés disparus (2).

Du 19 au 23 mai, Mgr Joseph Li Liangui, évêque « officiel » du diocèse de Xianxian (province du Hebei) et vice-président de Jinde Charities, s’est rendu dans la région touchée par le séisme. Sur place, il a expliqué qu’une des particularités de Jinde Charities était sa capacité à coordonner les aides des ONG catholiques étrangères. C’est ainsi que Caritas Internationalis a obtenu l’autorisation officielle d’ouvrir, en partenariat avec Jinde Charities, un bureau à Chengdu, capitale du Sichuan, afin d’organiser, au-delà de la phase d’urgence, l’aide venue des organisations catholiques. Plusieurs milliers de tentes ont déjà été envoyées sur place et l’assistance aux rescapés est désormais la priorité. Quant à la phase de reconstruction, Mgr Li Liangui explique qu’il s’agit d’une opération à long terme, nécessitant des capitaux considérables : « Nous continuerons d’aider les victimes par un soutien matériel, mais nos ressources financières sont limitées. Nous ferons tout ce que nous pourrons, mais il me semble qu’il est aussi sinon plus important de reconstruire les esprits, d’apporter une aide psychologique et spirituelle, de témoigner de l’amour à ceux qui ont tout perdu afin qu’ils puissent continuer à aller de l’avant. C’est là une tâche qui doit être faite. »

Les communautés catholiques locales n’ont pas été épargnées par le séisme. Les informations manquent pour établir un bilan. Pour l’heure, on sait seulement que neuf églises ont été entièrement détruites, deux autres sont inutilisables et nécessiteront de gros travaux, seize autres enfin ont été endommagées et appellent d’importants travaux. A Nanchong, située à 240 km de l’épicentre, le toit de la cathédrale s’est fissuré et, à titre conservatoire, les autorités ont interdit l’usage du bâtiment. Selon Joseph, un paroissien de la cathédrale, la catastrophe aura révélé la grandeur d’âme des Chinois : « L’égoïsme et la crainte ont cédé la place au dévouement et à l’engagement envers son prochain. »

(1)            Voir EDA 272, 324, 328, 364, 387, 446.

(2)            A la date du 27 mai, le bilan officiel du séisme était de 67 183 morts et de 20 790 disparus. Plus de quinze jours après le séisme, la rapidité de réaction des pouvoirs publics, la mobilisation et la générosité de la population chinoise ainsi que la transparence avec laquelle les médias locaux et étrangers ont eu accès à la région touchée par le tremblement de terre ne cachaient pas la volonté des autorités de reprendre en main les opérations. Si, dans les premiers jours qui ont suivi le séisme, les médias ont librement fait part de la colère de parents dont les enfants sont morts sous les décombres d’écoles mal construites, la censure semble reprendre le dessus ; toutefois, le régime a pris la mesure du ressentiment populaire et un porte-parole du ministère de l’Education a assuré que des responsables seraient  « sévèrement punis ». Aux parents endeuillés (on compte au minimum 10 000 enfants parmi les 67 000 morts), il a été dit que les restrictions liées à la politique de l’enfant unique seraient, pour eux, levées.

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ZENIT Staff

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