Mère Teresa: Une foi inébranlable en la présence de Jésus en chacun

Messe en mémoire de Mère Teresa

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CITE DU VATICAN, Mercredi 18 septembre 2002 (ZENIT.org) – Mère Teresa avait cette foi inébranlable en la présence du Christ dans chaque personne qu’elle rencontrait, explique Mgr Nowak, secrétaire de la congrégation romaine pour les Causes des Saints, qui a présidé une messe en mémoire de Mère Teresa le 5 septembre à Rome. L’Osservatore Romano en français du 17 septembre (www.vatican.va) publie ces paroles de Mgr Nowak.

Refléter le visage du Christ
La vie de Mère Teresa a été un témoignage de sainteté dans le monde d’aujourd’hui

Le jeudi 5 septembre 2002, les Missionnaires de la Charité, hommes et femmes, entourés de nombreux amis et fidèles, se sont réunis à Rome pour rendre hommage à Mère Teresa de Calcutta, cinq ans après sa mort. Dans la soirée, S.Exc. Mgr Edward Nowak, Secrétaire de la Congrégation pour les Causes des Saints, a présidé une concélébration eucharistique en sa mémoire dans l’église romaine Saint-Grégoire au Cœlius. Trente prêtres ont concélébré la Messe, à laquelle assistaient les Missionnaires de la Charité, guidées par la Mère provinciale, et la branche masculine des Missionnaires de la Charité, avec le Postulateur de la Cause, le Père Brian Kolodiejchuk, qui au terme de la célébration eucharistique, a adressé des paroles de remerciement aux personnes présentes. Parmi celles-ci figuraient également de nombreux collaborateurs et collaboratrices de Mère Teresa, dont le médecin qui la soignait au cours de ses séjours à Rome, le docteur Vincenzo Giulio Billotta, membre du Bureau de Consultation médicale de la Congrégation pour les Causes des Saints.
La commémoration s’est déroulée dans un intense climat de prière et de recueillement, car c’est en effet à Saint-Grégoire au Cœlius que Mère Teresa séjournait au cours de ses visites à Rome. A l’issue de la Messe, de nombreux témoins ont rappelé la figure de Mère Teresa. Le chœur des Missionnaires de la Charité a animé la liturgie à travers des chants exécutés en anglais et en italien. Avant la bénédiction finale, S.Exc. Mgr Nowak a salué les participants, souhaitant que le témoignage de Mère Teresa soit pour tous un encouragement à témoigner de la charité dans un monde toujours plus dur et privé de valeurs authentiques. Au cours de son homélie, après avoir brièvement parcouru la vie et la vocation religieuse de Mère Teresa, Mgr Nowak a mis l’accent sur le témoignage de sainteté laissé par Mère Teresa:

[…] Nous nous demandons quelle était la force, l’énergie qui lui permettait de vivre et d’agir de cette façon extraordinaire. Sans aucun doute, Mère Teresa a permis à Jésus de vivre en elle, de prendre possession de sa vie. Tel a été son secret: être emplie du Christ « Jésus » est la parole qui suffit à résumer toute son existence.

Mère Teresa nous a laissé un exemple de ce que Dieu peut réaliser si nous le laissons entrer dans notre vie et si nous nous abandonnons complètement à son dessein d’amour. Celle que de nombreuses personnes ont appelée une « sainte vivante » était convaincue – et elle le démontrait par sa vie même – que ceux qui se sont abandonnés avec amour et confiance entre les mains de Dieu, doivent être emplis de sa présence, de sa sainteté même, et doivent faire des choses encore plus grandes que Lui. Et pourtant, remettre sa vie entre les mains de Dieu ne comporte absolument pas un comportement passif. Au contraire, cela demande un grand courage. Cela demande le courage d’une foi absolue dans l’Amour fidèle et dans la Bonté de Dieu; le courage qui nous pousse à nous confronter et à dépasser les limites de nos raisonnements égoïstes et de nos certitudes.

Cette foi inébranlable en la présence de Jésus dans chaque personne qu’elle rencontrait, fit de sa vie un signe concret de l’amour et de la compassion de Dieu. Un signe non seulement pour les plus pauvres du monde, auxquels elle avait consacré sa vie de service, mais pour des personnes de tout rang, de toute nation et de toute race. A travers ses œuvres, elle toucha le cœur des croyants et des non-croyants, elle dépassa les barrières de division, que le péché a érigées entre les couches sociales, entre les religions, entre les cultures et entre les nations.

Sa vie elle-même fut un témoignage de la beauté de la sainteté et du pouvoir de l’amour divin; tout cela est ce qui transparaît sur le visage lumineux de Jésus. De cette façon, elle confirme ce que Jean-Paul II a écrit dans la Lettre apostolique « Novo millennio ineunte »: « Message éloquent qui n’a pas besoin de paroles, elle [la sainteté] représente d’une manière vivante le visage du Christ » (Novo millennio ineunte, n. 7)

Cela a été tellement vrai pour Mère Teresa, que le Saint-Père n’a pas hésité à dire: « Dans le sourire de Mère Teresa, dans ses paroles et ses actions, Jésus a marché une fois de plus sur les routes du monde » (Jean-Paul II, « Mère Teresa, don de Dieu aux pauvres »).

Certes, peu de personnes sont appelées à accomplir tout ce qu’elle a fait. Nous sommes tous interpellés, à travers nos qualités, nos talents, nos capacités, nos faiblesses et nos souffrances particuliers, à laisser le Seigneur se servir de nous, pour montrer au monde que « Dieu aime encore le monde à travers toi et moi » (Quatre Instructions de Mère Teresa à ses sœurs, 14 octobre 1977).

A travers la vie et l’exemple de Mère Teresa, Jésus invite aujourd’hui chacun de nous à « avancer en eau profonde et à lâcher les filets pour la pêche ». Nous devons devenir ainsi les collaborateurs du Christ, envoyés pour diffuser son Amour et Sa compassion partout où nous allons. Peut-être vous demandez-vous: « En quoi consiste le « large » et les « eaux profondes »? ». Nous répondons: « N’est-ce pas le monde dans lequel nous vivons? ». Si Mère Teresa était présente ici, aujourd’hui, que nous dirait-elle? Elle ne nous demanderait certainement pas d’aller chercher les pauvres au loin. Elle nous rappellerait précisément ce qu’elle a dit en de nombreuses occasions.

Ecoutons-la: « Connaissons-nous vraiment nos pauvres, précisément ceux qui sont ici? Peut-être sont-ils dans notre famille même. Car l’amour commence dans notre maison. Les connaissons-nous? Connaissons-nous ceux qui sont seuls, exclus, oubliés? Ce que je souhaite de vous est que lorsque nous regardons ensemble et que nous voyons les pauvres de notre famille elle-même, nous commencions chez nous à aimer jusqu’à souffrir par amour. Je désire que nous soyons toujours prêts à sourire, que nous trouvions le moyen de passer du temps avec nos proches. Si nous les connaissons, alors nous savons que c’est notre prochain qui vit auprès de nous. Nous nous apercevrons de lui. Connaissons-nous les personnes autour de nous? Les pauvres ont faim de pain, de riz (mais aussi) d’amour et de la Parole vivante de Dieu » (Lettres de Mère Teresa à ses collaboratrices, 4 octobre 1974).

« Les pauvres ont soif d’eau (mais également) de paix, de vérité et de justice. Les pauvres sont nus, (ont besoin) de vêtements, de dignité humaine et de compassion envers le pécheur. Les pauvres sont sans-abris, (ont besoin) d’un abri fait de briques (mais également) d’un cœur joyeux, qui comprenne, qui entoure, qui aime. Ils sont malades, (ont besoin) de soins médicaux (mais également) d’une main secourable, et d’un sourire accueillant. Les exclus, ceux qui sont rejetés, qui ne sont pas aimés, les alcooliques, les mourants, ceux qui sont seuls et abandonnés, les marginalisés, les intouchables, et les lépreux; tous ceux qui sont un poids pour la société humaine, qui ont perdu tout espoir et foi en la vie. Qui ont oublié comment sourire, qui ne savent plus ce que c’est de recevoir un peu de chaleur humaine, un geste d’amour et d’amitié: Ils se tournent vers nous pour recevoir un réconfort. Si nous leur tournons le dos, nous tournons le dos au Christ! » (Lettre de Mère Teresa à ses collaboratrices,
10 avril 1974).

Mère Teresa nous a enseigné que pour atteindre son prochain avec le cœur et les mains consacrés à l’amour bienveillant, nous devons apprendre à connaître les pauvres. Les connaître nous conduira à les aimer et les aimer à les servir avec joie. Une joie véritable, qui jaillit lorsque l’on « jette les filets » de notre cœur, dans le respect et l’adoration de la présence mystérieuse de Jésus, caché dans les pauvres.

Et Il a dit: « Dans la mesure où vous l’avez fait au plus petit de l’un de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (cf. Mt 10, 40, 42).
Mère Teresa réfléchissait: « C’est en cela que consiste la sainteté: connaître Jésus, aimer Jésus, servir Jésus » (Mère Teresa, Lettre à ses sœurs, septembre 1960). « La sainteté n’est pas un luxe réservé à quelques personnes; c’est un simple devoir, pour toi et pour moi. Et nous devons devenir saintes, quel que soit l’état de vie dans lequel Dieu nous a placés; qui que nous soyons, où que nous soyons, c’est là que nous devons vivre la sainteté » (Mère Teresa à Rochester, Minnesota, au cours d’une réunion entre collaborateurs, 20-22 juillet 1976).

Chers frères et sœurs, c’est à nous, en tant que chrétiens, comme à Mère Teresa, qu’a été confiée la mission de montrer et de diffuser l’amour de Dieu. Et, en regardant sa vie, nous réalisons ce à quoi se référait Jésus lorsqu’il disait: « Voici quel est mon commandement: vous aimer les uns les autres » (Jn 15, 12). Et l’amour ne peut être vrai, sinon au prix du don total de soi. Un grand nombre d’entre nous sont appelés à accomplir de grands sacrifices. Peut-être ne sont-ils appelés qu’à renoncer à leur intérêt, et à le faire avec le sourire. Peut-être à écrire une lettre pour un aveugle, ou à faire les courses pour quelqu’un… Il s’agit de petits gestes, à travers lesquels nous sommes appelés à aimer. Mais pour ce faire, il faut que notre vie soit toujours plus ancrée dans l’Eucharistie.

Mère Teresa le souligna toujours: « Jésus s’est fait « Pain de vie » uniquement pour satisfaire notre désir d’amour, il est devenu celui qui a faim, qui est nu, sans abri, pour nous donner la possibilité de transformer notre amour pour lui en actions concrètes envers les pauvres. C’est pourquoi le service aux pauvres n’est pas notre fin ultime; c’est un moyen pour rendre concret notre amour pour le Christ. Voilà pourquoi nous devons une profonde gratitude aux pauvres, et voilà pourquoi ils sont l’espérance du salut de l’humanité » (Mère Teresa à Rochester, Minnesota, au cours d’une réunion entre collaborateurs, 20-22 juillet 1976).

Avec Mère Teresa, nous demandons à la Mère de Dieu de nous donner un cœur pur, un cœur immaculé, empli d’amour et d’humilité, afin que nous puissions recevoir Jésus dans le « Pain de Vie », l’aimer, comme elle L’a aimé, et le servir dans le visage défiguré des plus pauvres parmi les pauvres.

Et enfin, les paroles que Jésus a adressées à Pierre et à ses amis pêcheurs, sont adressées à nous, à moi et à toi: « Avance en eau profonde et lâchez les filets pour la pêche… »

Et moi, je réponds; « Maître, nous avons peiné toute une nuit sans rien prendre, mais sur ta parole, je vais lâcher les filets »! (cf. Lc 5, 4-5).

© L’Osservatore Romano

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ZENIT Staff

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