Vietnam : réactions internationales au conflit entre catholiques de Hanoi et autorités

Les violences policières, les arrestations, la campagne de dénigrement

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ROME, Mardi 7 octobre 2008 (ZENIT.org) – Les réactions internationales n’ont pas manqué devant le conflit opposant les catholiques de Hanoi aux autorités civiles du Vietnam, rapporte « Eglises d’Asie », l’agence des Missions étrangères de Paris (EDA).

Les violences policières, les arrestations, la campagne de dénigrement de la presse officielle, seules répliques du gouvernement aux manifestations pacifiques des catholiques de Hanoi, ont suscité l’émotion, non seulement dans la diaspora vietnamienne, mais aussi dans les Eglises les plus attentives à l’actualité de ce pays. Parfois avec un certain retard, la presse internationale a rendu compte des diverses étapes du conflit. Les plus importantes organisations de défense des droits de l’homme ont élevé la voix. La Commission américaine pour la liberté religieuse dans le monde a proposé d’inscrire à nouveau le Vietnam dans la liste des « pays particulièrement préoccupants en matière de liberté religieuse ». L’association Human Rights Watch a adressé des remontrances au gouvernement vietnamien et l’a appelé à libérer les prisonniers.

Les catholiques de la diaspora vietnamienne, dont beaucoup sont regroupés dans de grandes paroisses, ont suivi, heure par heure, l’évolution du conflit opposant la paroisse de Thai Ha et l’archevêché de Hanoi aux autorités municipales. Un peu partout dans le monde, surtout là où les Vietnamiens sont nombreux, en Californie, en Australie et au Canada, des réunions de prière ont été organisées en communion (hiêp thông) avec leurs coreligionnaires de Hanoi. En certains lieux, elles ont réuni plus de 5 000 fidèles. Cette solidarité a été quelquefois partagée par les Eglises de certains pays. C’est ainsi que la commission ‘justice et paix’ de la conférence épiscopale des Etats-Unis a exprimé son soutien à la position des évêques vietnamiens dans une lettre adressée à Mgr Nguyên Van Nhon, le 1er octobre 2008. Ailleurs dans le monde, des catholiques ont manifesté leur solidarité de diverses façons (1).

Le 4 octobre, l’agence UPI a rapporté le jugement très sévère porté par Elaine Pearson, une responsable de l’organisation américaine Human Rights Watch, sur l’attitude du gouvernement vietnamien à l’égard des catholiques de Hanoi. « Il s’agit de la répression anticatholique la plus cruelle de cette décennie (…), d’autant plus cruelle qu’elle s’exerce contre des personnes qui manifestent pacifiquement, en priant (…). » L’organisation américaine demande au pouvoir vietnamien de procéder à la libération immédiate et sans condition des fidèles arrêtés durant ces événements. Dix jours plus tôt, le 24 septembre, la commission américaine pour la liberté religieuse dans le monde avait appelé le département d’Etat à placer à nouveau le Vietnam sur la liste des pays où les violations de la liberté religieuse sont les plus graves. Faisant directement allusion aux événements récents, la commission a dénoncé les violences policières exercées contre les catholiques réclamant pacifiquement des propriétés spoliées. Elle reproche au pouvoir vietnamien les arrestations et mises en résidence surveillée qui ont accompagné cette répression. Le communiqué, signé du président de  la commission, Frederico D. Gear, ajoute que ces violations des droits de l’homme sont d’autant plus graves que le Vietnam est actuellement membre du Conseil de sécurité des Nations unies.

Le communiqué évoque aussi plusieurs autres militants de la liberté religieuse et des droits de l’homme en prison depuis quelque temps, comme l’avocate Lê Thi Công Nhân, le P. Nguyen Van Ly et M. Nguyên Van Dai.

A l’issue d’un voyage de longue durée au Vietnam, au cours duquel elle avait rencontré les représentants des autorités et des milieux religieux, une délégation de la commission pour la liberté religieuse dans le monde avait conclu que les progrès accomplis par le Vietnam dans certains domaines n’avaient pas modifié le comportement du pouvoir à l’égard de certaines communautés religieuses provinciales ou issues de minorités ethniques. La commission a déjà proposé plusieurs fois la ré-inscription du Vietnam sur la liste des pays préoccupants. Elle renouvelle cette proposition et demande au département d’Etat d’exiger du gouvernement vietnamien qu’il libère immédiatement les militants de la cause religieuse et qu’il permette à la communauté catholique et aux autres religions d’exercer librement leurs activités.

(1)  Samedi 3 octobre 2008, un groupe d’une cinquantaine de catholiques français ont organisé un rassemblement de prières devant l’ambassade du Vietnam à Paris.

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ZENIT Staff

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