ROME, Lundi 13 octobre 2008 (ZENIT.org) – Plusieurs juifs italiens témoignent devant les caméras avoir été sauvés par des membres de l’Eglise, avec le soutien de Pie XII, lors des persécutions nazies.
Parmi eux, Emanuele Pacifici, fils de Riccardo, qui était le grand rabbin de Gênes durant la seconde guerre mondiale. Un reportage vidéo produit par le mensuel Inside the Vatican et par l’agence H2onews.org, recueille son témoignage et celle d’autres survivants.
Emmanuele Pacifici était un enfant durant la guerre. Il se souvient du jour où les nazis ont réclamé 50 kg d’or à la communauté juive de Rome.
« Réunir 50 kg d’or en quelques heures seulement était impossible. Sans faire de publicité, la ville de Rome collabora de mille façons : avec des dents en or (car avant on portait des dents en or), une bague, tout ce qu’ils avaient. Et les 50 kg furent récoltés », se souvient-il.
« Mais la promesse de nous épargner n’a pas été tenue, ajoute-t-il, et les juifs ont dû aller se cacher pour essayer d’échapper à une mort certaine. L’action du pape Pie XII fut décisive dans ces durs moments ».
Un autre des survivants, Settimio Di Porto, se souvient : « Nous avions perdu nos droits civils. Nous ne pouvions rien faire. Nous n’avions même pas de carte de rationnement pour manger ».
« La matinée du 16 octobre a été terrible. Je vois encore la scène. Ils ont tous été emportés dans des camions… il y a eu une grande razzia. Ils entraient dans les maisons et emmenaient les familles : femmes, vieillards, enfants, malades… ».
« Ici à Rome, tous les couvents ont ouvert leurs portes », souligne Settimio Di Porto.
Et Emmanuelle Pacifici ajoute : « Le Vatican était plein. Il y avait même des gens qui dormaient dans les couloirs ».
Claudio Della Sera se souvient d’avoir été sauvé par les Frères Maristes du Collège Saint-Léon-le-Grand.
Le Yad Vashem, musée et archives de l’holocauste à Jérusalem, conserve la mémoire de nombreux hommes et femmes qui, comme eux, ont arraché tant de juifs à la mort, et que l’on honore sous le nom de « Justes parmi les Nations ».
Le journaliste du quotidien italien « Il Giornale », Andrea Tornelli, souligne que ces personnes « ont agi pour sauver les juifs, à un moment où l’on ne savait pas quelle aurait été l’issue de la guerre, et donc, dans un geste totalement désintéressé ».
Matteo Luigi Napolitano, professeur d’histoire à l’Université de Molise (Italie), témoigne que « les documents des services secrets américains nous disent aussi la raison pour laquelle Hitler haïssait le pape : parce qu’il cachait des juifs, parce qu’il donnait des ordres aux couvents, aux sanctuaires, en cachaient au Vatican même ».
Les religieuses, se souvient encore Emmanuele Pacifici, tentèrent de sauver les femmes juives en les cachant dans les couvents.
Il raconte que les Allemands sont entrés à l’intérieur d’un couvent et déportait 33 femmes, dont sa mère, qui se trouvait là.
« La Mère supérieure Sœur Ester Busnelli a été arrêtée pour avoir fait quelque chose qu’elle ne devait pas faire », raconte-t-il.
« Il faut comprendre le risque que c’était … le risque qu’avait couru Pie XII en sauvant 8.000 personnes », souligne-t-il.
Le reportage « Pie XII et les Juifs » est disponible sur le site www.h2onews.org (reportage du 9 octobre).