Vietnam: Arrestation et condamnation d’un collaborateur du P. Nguyên Van Ly

Une campagne pour la liberté religieuse

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CITE DU VATICAN, Vendredi 13 septembre 2002 (ZENIT.org) – Un collaborateur du P. Nguyên Van Ly dans sa campagne pour la liberté religieuse au Vietnam a été arrêté et condamné sans procès, dénonce la revue des Missions étrangères de Paris, Eglises d’Asie (EDA), dans son édition du 15 septembre (eglasie.mepasie.org).

Selon des informations d’origine locale transmises par courrier électronique, la police vietnamienne vient d’arrêter et de condamner à deux ans de prison Hoang Trong Dung, jeune homme de 20 ans de la paroisse de Nguyêt Biêu où le P. Nguyên Van Ly avait lancé sa campagne pour la liberté religieuse au Vietnam à partir du mois de novembre de l’année 2000, une campagne à laquelle le jeune homme avait collaboré étroitement. Il avait été baptisé le jour de Noël 2000 par le P. Ly lui-même dans la petite église de Nguyêt Biêu sur laquelle flottaient encore des banderoles portant des revendications du type : « La liberté religieuse ou la mort ! ». Aucune sentence n’a été prononcée par un quelconque tribunal. La condamnation et l’ordre d’arrestation ont été proclamés à travers les haut-parleurs de la commune au moment de l’arrestation.

Le 28 août, à 7 heures du matin, le jeune homme s’est présenté au siège de l’administration de la commune de Thuy Biêu à la suite d’une convocation qui lui avait été envoyée par la police. Dix minutes plus tard, il était emmené en direction de la province de Quang Tri par un véhicule de la police de la province de Thua Thiên-Huê. Selon les mêmes sources, il semblerait qu’il ait été placé en détention au centre pénitentiaire de Hoan Cat, dans la province de Quang Tri, lieu où de nombreux prêtres, religieux et séminaristes ont été internés au cours de ces dernières années.

Un peu plus tard, la mère du jeune homme était appelée à la commune où on lui demandait de signer au bas d’un ordre stipulant la condamnation de son fils à deux ans de prison-rééducation (tu cai tao). Elle s’y est obstinément refusée. Pendant ce temps, les haut-parleurs de la commune de Nguyêt Biêu annonçaient que Hoang Trong Dung était coupable de quinze crimes, dont le plus important était sa collaboration avec le « prêtre Nguyên Van Ly » lors de la campagne de celui-ci pour la liberté religieuse. Il était aussi accusé de s’être opposé aux détenteurs du pouvoir, d’avoir incité la population à ne pas se soumettre à l’assignation à résidence, à ne pas participer aux élections législatives…

Déjà au mois de juillet de l’année dernière, le jeune Hoang Trong Dung, en compagnie de son ami Vo Van Bi, âgé de 26 ans, avait subi un interrogatoire de la police de Nguyêt Biêu, à l’issue duquel il avait été assigné à résidence pour six mois.

Selon des informations envoyées très régulièrement du diocèse de Huê, depuis l’arrestation du P. Ly le 17 mai 2001 et sa condamnation à 15 ans de prison et à 5 ans d’assignation à résidence lors d’un procès à huis clos le 19 octobre 2001, l’entourage du P. Ly et les fidèles des deux paroisses où il a successivement exercé son ministère, Nguyêt Biêu et An Truyên, subissent les représailles de la police sous la forme de pressions psychologiques ou encore de mesures économiques. Trois neveux du prêtre ont été arrêtés en juin 2001. L’un a été relâché et les deux autres sont détenus en prison depuis cette époque.

Commencée au mois de novembre 2000, dans le cadre de revendications locales – des terrains paroissiaux confisqués par l’Etat –, la campagne du P. Ly avait vite pris une dimension inter-religieuse, nationale et même internationale. Elle a été tout de suite marquée par le ton sans concession adopté par le prêtre et une volonté de non compromission avec le régime, que symbolisait le calicot qu’il avait accroché au clocher de son Eglise où était inscrit : « La liberté religieuse où la mort ! ». Il diffusait sur le réseau Internet de nombreuses déclarations où il revendiquait liberté et totale indépendance pour les diverses religions du Vietnam, des procès-verbaux où il détaillait concrètement les violations de la liberté religieuse commises par les autorités locales et nationales.

A la demande de la Commission internationale sur les libertés religieuses du Sénat américain, il avait fait parvenir à celle-ci deux rapports sur la liberté religieuse au Vietnam. Dès le 27 février 2001, le P. Ly avait été assigné à résidence dans la paroisse de An Truyên. Le 10 mai, les autorités civiles lui interdisaient de dire la messe. Le 17 mai 2001, 600 agents de la Sûreté vinrent arrêter le prêtre dans son presbytère alors qu’il se préparait à célébrer la messe. Le procès n’a eu lieu que cinq mois plus tard.
© EDA

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ZENIT Staff

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