Le synode écoute l’expérience des mouvements et nouvelles communautés

La Parole de Dieu est la clef pour les comprendre

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ROME, Mardi 21 octobre 2008 (ZENIT.org) – Le synode des évêques a écouté avec intérêt l’expérience des mouvements et des nouvelles communautés grâce auxquels plusieurs millions de personnes, parfois très éloignées de l’Eglise, ont découvert la Parole de Dieu qui a renouvelé leur vie.

Vendredi dernier, dans la salle du Synode, les participants ont écouté le témoignage de Kiko Argüello, initiateur du Chemin néocatéchuménal, dont les statuts ont été approuvés récemment par le Saint-Siège comme un des fruits du Concile Vatican II.

Le cœur de cette expérience de la vie chrétienne, a souligné l’auditeur au synode, se trouve dans l’annonce selon laquelle « Dieu a ressuscité Jésus d’entre les morts et l’a constitué Kyrios », Seigneur, « pour que l’on puisse annoncer à tous les hommes la conversion et la vie éternelle. Dieu nous l’a fait vivre et expérimenter à notre plus grande surprise et émerveillement au milieu des pauvres de Palomeras Altas, où nous avons découvert le tripode sur lequel se fonde la vie chrétienne : parole de Dieu, liturgie et communauté ».

« La Parole de Dieu, célébrée en petite communauté, est un des piliers du Chemin néocatéchuménal est », a-t-il souligné. Puis il a expliqué que le Chemin représente un itinéraire qui permet à chacun de voir sa vie à la lumière de la Parole, le Christ.

Le Chemin néocatéchuménal a été la nouvelle réalité ecclésiale la plus citée durant les interventions des évêques, et de manière toujours positive, en raison de cet esprit de  renouvellement qui le conduit à découvrir ou à redécouvrir la Parole. Le Mouvement des Focolari a également été cité fréquemment.

Parmi les auditeurs présents à l’assemblée, figurait également Maria Voce, la présidente de l’Œuvre de Marie (Mouvement des Focolari) qui a expliqué, le 14 octobre dernier, comment, en pleine seconde guerre mondiale, leur fondatrice, Chiara Lubich, avait entrepris avec un petit groupe d’amies « un cheminement spirituel centré sur la redécouverte et la pratique de l’Évangile dans sa propre vie ».

« De là s’est formée une communauté de personnes qui, entrées en contact avec elles, ont à leur tour commencé à vivre l’Evangile avec élan et enthousiasme, partageant entre elles leurs nombreuses et étonnantes expériences », a-t-elle souligné.

« L’habitude d’échanger les expériences faites en mettant la Parole en pratique constitue un atout pour une évangélisation toujours plus authentique ».

La fondatrice disait que le Mouvement « sera toujours vraiment présent sur terre comme une autre Marie : tout Evangile, rien d’autre qu’Evangile, qui ne mourra pas justement parce qu’il est Evangile ».

Le synode a également entendu Andrea Riccardi, le fondateur de la Communauté de Sant’ Egidio, qui a constaté que « les gens, aujourd’hui, se sentent dépaysés ; ont peur de l’avenir. Nous parlons des difficultés à évangéliser ».

« Mais les gens veulent écouter. Comment les aider ? », s’est-il interrogé. « En nous nourrissant nous-mêmes de la Parole de Dieu. Le peuple sent celui qui l’aime ».

Il existe une seule manière, a-t-il dit : « Ceux qui écoutent la Parole savent parler aux cœurs. Evangéliser n’est pas une technique, mais un débordement de la Parole ».

Aussi demande-t-il que ce synode soit « l’occasion de faire mûrir au sein du peuple de Dieu une saison d’amour pour les Saintes Ecritures ».

Parmi les fondateurs de mouvements présents au synode figurait également Luis Fernando Figari Rodrigo, le supérieur général du Sodalitium Vitae Christianae, du Pérou, qui a expliqué en quoi « la Parole de Dieu écrite sous l’inspiration de l’Esprit interpelle l’homme en son for intérieur et l’invite à une rencontre passionnante et indescriptible avec le Seigneur Jésus ».

« Ce cheminement suppose, et cela est fondamental, la capacité de pratiquer un ‘silence actif’ qui implique non seulement une pratique adéquate de l’écoute, mais une écoute également  in Ecclesia, ouvrant son cœur à l’intériorisation et à l’adhésion à la Parole de Dieu ».

« La Vierge Marie est un modèle d’écoute, et de réponse à la Parole de Dieu », a-t-il souligné.

Michelle Moran, présidente du Conseil de l’International Catholic Charismatic Renewal Services (I.C.C.R.S.), de Grande-Bretagne, a insisté sur le lien fondamental qui unit l’Esprit-Saint et la Parole de Dieu.

« Le renouveau charismatique aide à promouvoir une nouvelle ouverture aux grâces et aux dons de l’Esprit-Saint, a-t-elle expliqué. Il s’agit de produire des ressources qui aident les personnes à avoir accès aux Ecritures, un aspect important, mais qui les aident surtout à vivre des expériences qui, à la lumière de la Parole de Dieu, rencontrée grâce au pouvoir de l’Esprit Saint, peuvent changer leur existence ».

« Je voudrais suggérer que l’on accorde à tous ceux qui sont engagés dans le ministère de la prédication et de la proclamation, la possibilité de faire l’expérience, dans leur vie, de ce renouveau dans l’Esprit Saint », a-t-il poursuivi.

« Cette attention à la Parole de Dieu, sous la conduite du Saint-Esprit, nous protègera de l’hyper activisme et nous portera à un engagement missionnaire fructueux avec le monde », a-t-il conclu.

Autre intervention au synode, celle de Moysés Louro De Azevedo Filho, fondateur et modérateur général de la Communauté catholique Shalom (Brésil), qui a illustré comment « grâce aux mouvements et aux nouvelles communautés d’Eglise, des milliers de personnes,  parties sur les chemins de la rencontre avec Jésus Christ vivant, ont redécouvert la joie d’être Eglise ».

« Cette rencontre personnelle avec le Ressuscité qui est passé par la Croix et qui souffle l’Esprit saint est l’événement qui transforme la personne en disciple, lui fait redécouvrir la beauté et la force de sa Parole ».

« Cette expérience fait naÎtre dans le cœur du disciple de Jésus la nécessité vitale de se nourrir de la Parole de Dieu, et suscite en lui le désir d’aller à sa rencontre dans une lecture priante de la Sainte Ecriture, dans la liturgie eucharistique, et dans l’engagement missionnaire à témoigner de la Parole même avec fermeté et courage », a-t-il poursuivi.

Autre participant convié au synode par Benoît XVI, le père Julián Carrón, président de la Fraternité Communion et Libération, qui a parlé devant l’assemblée le 8 octobre dernier.

« L’interprétation de la Bible est une des préoccupations les plus ressenties aujourd’hui dans l’Eglise », a-t-il relevé.

Le P. Carron a illustré la problématique de l’interprétation moderne des saintes Ecritures en citant les paroles du cardinal Joseph Ratzinger qui se demandait comment arriver à une compréhension qui ne se fonde pas sur l’arbitraire de nos propres acquis, une compréhension qui nous permette vraiment de capter le message du texte, en nous restituant quelque chose qui ne vienne pas de nous.

Il a poursuivi en citant le Concile Vatican II : « C’est le Christ qui, par le seul fait de sa présence et de sa manifestation personnelle, à travers les paroles et l’action, grâce aux signes et aux miracles, mais surtout, en mourant et en ressuscitant d’entre les morts, et pour finir en envoyant l’Esprit de vérité, accomplit et complète la Révélation ».

« Cet événement, a-t-il dit, n’appartient pas seulement au passé, à un moment du temps et de l’espace, mais reste présent dans l’histoire. Il se transmet dans la totalité de la vie de l’Eglise qui l’accueille ».

« L’expérimenter la rencontre avec le Christ présent dans la tradition vivante de l’Eglise est un événement et devient donc le facteur déterminant de l’interprétation du texte biblique », a-
t-il conclu.

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ZENIT Staff

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