ROME, Vendredi 5 mars 2010 (ZENIT.org) – Le départ de l’archevêque de Hanoi pour Rome provoque une grande émotion dans la population catholique de la capitale, indique aujourd’hui « Eglises d’Asie » (EDA), l’agence des Missions étrangères de Paris.
Une certaine inquiétude et beaucoup d’émotion ont entouré, le 4 mars 2010, le départ de Mgr Joseph Ngô Quang Kiêt pour Rome. Invité par la Congrégation pour l’évangélisation des peuples et le Conseil pontifical Cor Unum, il doit y faire un long séjour de deux mois pour y restaurer ses forces, aujourd’hui sérieusement délabrées. C’est ce qu’a expliqué l’archevêque au groupe nombreux d’évêques, de prêtres et de laïcs qui sont venus le saluer à l’archevêché avant son départ, et l’ont ensuite accompagné jusqu’à l’aéroport.
Voilà déjà plusieurs mois que l’on sait que l’état de santé de l’archevêque de Hanoi laisse à désirer. Il souffre tout particulièrement d’insomnies répétées. Déjà, lors de son séjour à Rome, en juin dernier, pour la visite ad limina des évêques, il s’était confié aux responsables romains à ce sujet. Certains bruits avaient même laissé entendre qu’il avait proposé sa démission au Souverain Pontife. A son retour au Vietnam, il s’était isolé, pendant une période assez longue, au monastère cistercien de Châu Son, qui se trouve à environ 105 km au sud de Hanoi. Cependant, même s’il a pu mener à bien la mission qui était la sienne pour l’inauguration de l’Année sainte, il n’a jamais pu retrouver un état de santé satisfaisant. Le rôle joué par l’archevêque, lors de l’affaire de la Délégation apostolique, qui a commencé en décembre 2007, ensuite dans l’affaire de la paroisse de Thai Ha et encore, tout récemment, lors de la destruction par la police de la croix monumentale de Dong Chiêm, a rendu plus étroites les relations liant le responsable religieux de la capitale du Vietnam à la population catholique et à beaucoup de sympathisants. La tension supportée au cours de ces confrontations avec les autorités, ainsi que les calomnies qui ont pu être répandues à son sujet par les médias officiels ont sans doute contribué pour une part à la dégradation présente de la santé de l’archevêque. Par ailleurs, les autorités locales de Hanoi ayant demandé, en septembre 2008, à la Conférence épiscopale que Mgr Kiêt soit éloigné de la capitale, certaines personnes ont craint que ce séjour à Rome ne se transforme en exil permanent ! C’est pourquoi, de tous les voyages à l’étranger déjà accomplis par l’archevêque, ce dernier est celui qui a suscité le plus d’émotion et d »interrogations.
Pourtant, ces derniers jours, les explications n’ont pas manqué. Les prêtres de l’archidiocèse, dans les paroisses, ont informé les fidèles, avec clarté et sans ambiguïté, du motif du voyage de leur pasteur à Rome, à savoir le soin de sa santé. A l’annonce de ce départ, beaucoup de chrétiens ont voulu organiser une manifestation de soutien à leur archevêque en l’accompagnant juste qu’à l’aérodrome. Pour des raisons compréhensibles, il leur a été demandé de renoncer à ce projet. Du coup, dans les derniers jours, les groupes venant visiter l’archevêque se sont multipliés. A chacun, avec calme et simplicité, celui-ci a répété les raisons de son absence temporaire du diocèse. Son séjour à Rome, au siège de Cor Unum, durerait au moins deux mois, le temps de retrouver des forces grâce aux soins d’un médecin romain bien connu. Il les a assurés de son désir de reprendre son poste à Hanoi dès son retour.
© Les dépêches d’Eglises d’Asie peuvent être reproduites, intégralement comme partiellement, à la seule condition de citer la source.