« L'Eglise au Moyen-Orient », message de Benoît XVI au Liban

Une communauté au service des peuples de la région

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A. Bourdin

ROME, 11 septembre 2012 (ZENIT.org) –  La visite de Benoît XVI au Liban, et son message pour le Moyen Orient reflète la volonté de l’Eglise d’être « au service des peuples de la région », a fait observer le P. Lombardi.

Le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi, s.j., est a en effet reçu la presse ce midi au Vatican, à la veille du voyage apostolique de Benoît XVI au Liban (14-16 septembre). Le samedi 15 septembre a été déclaré jour férié par le gouvernement libanais.

Le but du voyage du pape, a-t-il rappelé, est de remettre aux catholiques du Moyen Orient son « exhortation apostolique » intitulée « L’Eglise au Moyen Orient » qui noue la gerbe des trois semaines d’assemblée des évêques en synode, à Rome, en octobre 2010.

Ainsi, Benoît XVI ne vient pas en « puissant chef politique » mais comme le responsable d’une « communauté religieuse » et pour « transmettre un message » à cette communauté qui, « par son témoignage est au service des peuples de la région » : il ne faut donc pas attendre de « grandes interventions de nature politique » a fait observer le porte-parole du Vatican.

Sous le signe de la paix

Mais le voyage, comme le pape l’a annoncé lui-même, après l’angélus de dimanche dernier, 9 septembre, est sous le signe de la paix (cf. Zenit du 9 septembre 2012) : sa devise est en effet « paix à vous », « Pax vobis ».

Le logo représente une colombe aux contours rouges sur fond blanc (couleurs du Liban),  tenant en son bec un rameau d’olivier (symbole biblique, au moment où Noé constate la fin du déluge). Sur la droite, une croix, au centre un cèdre, arbre symbole du Liban.

Le pape, a déclaré le P. Lombardi « encourage la communauté chrétienne à servir la concorde ».

« Même s’il semble difficile de trouver des solutions aux différents problèmes qui touchent la région, on ne peut pas se résigner à la violence et à l’exaspération des tensions. L’engagement pour un dialogue et pour la réconciliation doit être prioritaire pour toutes les parties impliquées et il doit être soutenu par la communauté internationale, toujours plus consciente de l’importance pour le monde entier d’une paix stable et durable dans toute la région », avait déclaré Benoît XVI dimanche à l’angélus.

Pour ce qui est de la sécurité de Benoît XVI – et des foules qui l’accueilleront –  le P. Lombardi a constaté que le voyage s’effectue dans un contexte bien changé par rapport aux débats du synode et à la décision de cette visite.

Même s’il se veut rassurant – « pas de préoccupation pour un danger » spécial -, le P. Lombardi n’en a pas moins salué le « courage » et la « liberté » de Benoît XVI comme « un signe de sa volonté d’aller dans cette région, malgré la situation, pour apporter un message de paix et de réconciliation ».

Il a aussi souligné que le pape se rend dans un pays « où la majeure partie de la population l’aime et où il est considéré comme un messager de paix ».

A propos de la situation en Syrie, le directeur de la salle de presse a rappelé les nombreux appels de Benoît XVI au dialogue et à la concertation en vue de la paix.

Quatrième voyage dans la région

Ce sera le quatrième voyage de Benoît XVI dans la région, après ses voyages en Turquie, en Terre Sainte – Israël, Territoires palestiniens, Jordanie – et à Chypre. Et le deuxième voyage d’un pape au Liban, après la visite de Jean-Paul II, également pour remettre au Liban l’exhortation apostolique post-synodale, en 1997. En 1965, Paul VI n’avait fait qu’une escale technique à Beyrouth où il avait salué les autorités : il se rendait en Inde.

La visite se déroulera essentiellement à Beyrouth, et dans des localités voisines : un choix dicté par la nécessité d’éviter les zones plus turbulentes du Nord avec les combats en Syrie, et du Sud,  mais aussi par la présence dans la capitale des sièges religieux les plus importants comme la nonciature, les patriarcats.

Le P. Lombardi a rappelé que le Liban a reconnu officiellement 18 confessions religieuses différentes : les catholiques étant eux-mêmes de 6 rites et cultures différentes : latins, maronites, gréco-catholiques (melkites), arméniens, syro-catholiques, chaldéens. Parmi les autres chrétiens, des grecs-orthodoxes, arméniens apostoliques, syro-orthodoxes, coptes, assyriens, chaldéens, et protestants de différentes dénominations. Les musulmans eux-mêmes sont sunnites, chiites, druses et alaouites. Il faut aussi mentionner une consistante communauté juive.

Programme de la visite

Le départ de Benoît XVI est fixé à vendredi, 14 septembre, qui conïcide, dans l’Eglise latine, avec la fête la Croix glorieuse : les lectures des liturgies du voyage sont celle prévues par la liturgie dans toute l’Eglise.

Benoît XVI s’envolera de l’aéroport romain de Ciampino, sur un avion de la compagnie italienne Alitalia, pour arriver à l’aéroport international de Beyrouth « Rafiq Hariri » à 13 h 45 (12 h 45, heure de Rome).

Le pape prononcera son premier discours en présence des représentants de trois grandes charges de l’Etat et des différentes religions : le président de la République, M. Michel Sleiman, chrétien, le président du Conseil, un musulman sunnite, M. Najib Mikati, et du président du Parlement, M. Nabih Berri, un musulman chiite.

A 18h, le pape signera son exhortation apostolique post-synodale et tiendra un discours en la basilique Saint-Paul à Harissa, près du sanctuaire de Notre-Dame du Liban.

Samedi 15 septembre

La journée du 15 commencera par la messe célébrée par le pape en privé à la nonciature apostolique de Harissa.

A 10 h, il rencontrera, sous forme privée, le président au palais de Baadba, résidence officielle de la présidence libanaise, sur une colline qui domine Beyrouth, puis le président du Parlement et le président du Conseil des ministres.

A 10 h 50, le pape rencontrera également, au salon des ambassadeurs, dans le même palais présidentiel, les chefs des communautés religieuses musulmanes.

A 11 h 15, au « Salon du 25 ai », il rencontrera les membres du gouvernement, des Institutions de la République, du Corps diplomatique, les chefs religieux et les représentants du monde de la culture et il y prononcera un discours.

A 13h30, le déjeuner du pape aura lieu en compagnie des patriarches et des évêques du Liban, des membres du Collège spécial pour le Moyen-Orient du Synode des évêques et de la suite papale, au réfectoire du Patriarcat arménien catholique de Bzommar.

A 18h, le pape a rendez-vous avec la jeunesse du Liban – ouverte à tous les chrétiens et aux non-chrétiens qui le souhaitent – à Bkerké, siège du Patriarcat maronite, au nord de Beyrouth : le pape prononcera un troisième discours.

Dimanche 16 septembre

A 10h, le pape présidera la messe en plein air au « Beyrouth City Center Waterfront », et il remettra l’Exhortation apostolique dit « post-synodale », il prononcera l’homélie et une allocution à l’angélus.

A 13h20, le pape doit déjeuner à la nonciature, à Harissa.

A 17h15 aura lieu une rencontre œcuménique au Patriarcat syro-catholique de Charfet.

A 18h30 est prévue la cérémonie de congé à l’aéroport de Beyrouth, avec un discours de Benoît XVI. Le pape doit embarquer à 19h et s’envoler pour Rome. Son arrivée est prévue à 21h40.

Les discours du pape sont prévus en français, à l’exception de quelques passage en anglais ou quelques phrases en arabes.

Répondant à
la presse, le P. Lombardi n’a pas exclu d’éventuelles rencontres avec des chefs religieux syriens, des réfugiés chrétiens d’Irak et de Syrie, ou même des représentants du Hezbollah, mais pour le moment, elles ne figurent pas au programme de ce voyage.

Enfin, le pape sera accompagné dans son voyage notamment par le cardinal secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone, par le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation  pour les Eglises orientales, le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens et Mgr Nikola Eterovic, secrétaire général du synode des évêques.

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ZENIT Staff

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