Célibat sacerdotal et maturité affective, par Nicole Jeammet

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ROME, Dimanche 23 janvier 2011 (ZENIT.org) – « Est affectivement mûr celui qui s’essaie, dans une solitude assumée, à tenir toute sa place, mais rien que sa place » : c’est ce qu’explique à ZENIT Nicole Jeammet, maître de conférences en psychopathologie à Paris V et enseignante au centre Sèvres.

Nicole Jeammet interviendra le mardi 25 janvier dans le cadre du colloque d’Ars sur le célibat sacerdotal. Elle y développera le thème « Maturité affective et célibat ».

Dans un entretien à ZENIT, elle rappelle que la maturité affective « n’est pas un état » : elle « pourra prendre des formes assez différentes suivant les histoires de chacun ».

« Je dirais que c’est une dynamique d’intégration et de transformation du lien affectif vécu avec un autre qui permet peu à peu la constitution de frontières suffisamment bien établies pour se sentir alors occuper, seul, une place « sécure » où se vivre aimable », affirme-t-elle. Une place « qui tient en tension de multiples contradictions : passivité/activité (cette place est reçue des autres et en même temps je la choisis pour y faire fructifier les dons reçus) dépendance/indépendance (je peux écouter et répondre à la demande de l’autre car j’ai suffisamment construit mon territoire) etc… ».

« Est affectivement mûr celui qui s’essaie, dans une solitude assumée, à tenir toute sa place, mais rien que sa place », affirme-t-elle.

Pour Nicole Jeammet, de multiples signes caractérisent cette maturité affective : « la capacité à vivre aussi bien seul qu’en communauté, une certaine fiabilité et une façon de faire confiance, sans naïveté, au risque de la déception, une acceptation des conflits, une capacité réflexive qui permet le discernement, et si possible de l’humour. Et surtout un vécu de mutualité où pouvoir être affecté par l’autre et partager du plaisir avec lui ».

Elle rappelle l’importance de « l’estime de soi » dans la construction de la maturité affective et la nécessité de la travailler, car « c’est toujours dans et grâce aux rencontres avec leur lot de joie et de souffrance que je peux comprendre quelque chose de moi-même et évoluer ».

Nicole Jeammet invite néanmoins à rester attentif à deux éléments rédhibitoires à la maturité affective : « une trop forte idéalisation ainsi qu’une trop grande rigidité et fermeture avec en arrière-fond la peur de ses propres émotions – et cela est aussi vrai pour le célibat que pour le mariage ».

Marine Soreau

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ZENIT Staff

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