Anita Bourdin
ROME, lundi 21 mai 2012 (ZENIT.org) – Mgr Fisichella expose les « raisons d’une Année de la foi » dans une réflexion sur « le droit de Dieu » publiée par L’Osservatore Romano en français du 16 mai dernier. Il diagnostique une « dramatique crise de la foi ».
« Pourquoi une Année de la foi? La question n’est pas rhétorique et mérite une réponse, surtout face à la grande attente que l’on perçoit dans l’Eglise pour cet événement », explique Mgr Rino Fisichella, président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation.
Il rappelle un premier objectif indiqué par Benoît XVI : « Parler de Dieu, faire mémoire de sa souveraineté, rappeler à tous, en particulier aux chrétiens qui ont égaré leur identité, le droit de Dieu sur ce qui lui appartient, c’est-à-dire notre vie ».
Le pape veut « donner un élan renouvelé à la mission de toute l’Eglise », c’est-à-dire « conduire les hommes hors du désert dans lequel ils se trouvent souvent, vers le lieu de la vie, l’amitié avec le Christ qui nous donne la vie en plénitude, que j’ai décidé de proclamer une Année de la foi».
« Cette année, explique Mgr Fisichella, s’adresse donc en premier lieu à toute l’Eglise pour que, face à la dramatique crise de la foi qui touche de nombreux chrétiens, elle soit capable de montrer encore une fois et avec un enthousiasme renouvelé le vrai visage du Christ qui appelle à sa suite ».
Mais cette année exceptionnelle s’adresse aussi, souligne-t-il, à « ceux qui ont conscience de leur propre faiblesse, qui prend souvent les formes de l’indifférence et de l’agnosticisme », avec la perspective de « retrouver le sens perdu et comprendre la valeur d’appartenance à une communauté, véritable antidote à la stérilité de l’individualisme de notre époque ». « Personne, insiste-t-il, ne peut se sentir exclu ».
Il fait aussi remarquer que « se poser la question sur la foi ne veut pas dire se retirer du monde, mais plutôt faire prendre conscience de la responsabilité que l’on a vis-à-vis de l’humanité à cette époque historique ».
Enfin, il s’agit d’une année « au cours de laquelle la prière et la réflexion pourront plus facilement se conjuguer avec l’intelligence de la foi dont chacun doit ressentir l’urgence et la nécessité ».
Il souligne le paradoxe d’une formation avancée des chrétiens, sauf dans le domaine de l’intelligence de la foi : ils « se retrouvent avec une connaissance faible et insuffisante des contenus de la foi ».
Il y voit un « déséquilibre impardonnable qui ne permet pas de croître dans l’identité personnelle et qui empêche de savoir donner raison du choix que l’on a fait ».