Messe à Saint-Pierre de Rome, pour la « fille aînée de l'Eglise »

La tradition de sainte Pétronille, par le card. Poupard

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Anita Bourdin

ROME, vendredi 1erjuin 2012 (ZENIT.org) – C’est le roi franc Pépin le Bref  (715-768) qui  demanda au pape « que le corps de Pétronille soit porté au Vatican, qu’un sanctuaire y perpétue son culte, et qu’on y prie pour la nation franque », rappelle le cardinal Poupard. C’est ainsi que la France devint la « fille aînée de l’Eglise »

Le cardinal Paul Poupard, président émérite des Conseils pontificaux de la Culture ete  pour le dialogue interreligieux, a en effet présidé ce vendredi matin, 1er juin, en la basilique Saint-Pierre, la traditionnelle messe en l’honneur de sainte Pétronille – fêtée le 31 mai -, en la basilique Saint-Pierre, en présence de l’ambassadeur de France près le Saint-Siège, M. Bruno Joubert.

Dans son homélie, le cardinal français a  évoqué les souffrances actuelles de Benoît XVI en disant l’assurer « au milieu des pénibles épreuves que nous partageons avec lui, de notre filiale affection et de notre fervente prière ».

« Pétronille, vierge romaine, nous est connue par une inscription  apposée sur son sarcophage, dans la catacombe de Domitille, à la mémoire de Petronillae, filiae dulcissima, rapidement attribuée à saint Pierre », a expliqué le cardinal Poupard.

Et de préciser : « Alors que les rapports se resserrent entre le Siège apostolique et la nation franque, et que le domaine temporel de Saint-Pierre est menacé par les Lombards, les papes Etienne II et Paul Ier se tournent vers la France. Une alliance est conclue sous le signe de Pétronille, qui personnifie dès lors la France chrétienne. Pétronille étant, selon la croyance du temps, la fille de saint Pierre, la France devient la fille aînée de l’Eglise ».

« A ce titre, Pépin le Bref demande au pape que le corps de Pétronille soit porté au Vatican, qu’un sanctuaire y perpétue son culte, et qu’on y prie pour la nation franque. Ce  beau symbole devient le gage des bons rapports entre la France et la Papauté », a-t-il ajouté.

Après avoir rappelé les voyages de Jean-Paul II et ses messages à la France, – notamment le fameux « Qu’as-tu fait des promesses de ton baptême ? » -, le cardinal Poupard a aussi mentionné les voyages de Benoît XVI.

Il a cité le discours à l’Elysée, le 12 septembre 2006, dans lequel le pape a salué  « tous ceux et toutes celles qui habitent ce pays à l’histoire millénaire, au présent riche d’évènements et à l’avenir prometteur. Qu’ils sachent que la France est très souvent au cœur de la prière du Pape, qui ne peut oublier tout ce qu’elle a apporté à l’Eglise au cours des vingt derniers siècles ! »

Le cardinal citait encore ce passage du discours de Benoît XVI sur la séparation entre « politique » et « religieux »: « Il est en effet fondamental, d’une part, d’insister sur la distinction entre le politique et le religieux, afin de garantir aussi bien la liberté religieuse des citoyens que la responsabilité de l’Etat envers eux, et, d’autre part, de prendre une conscience plus claire de la fonction irremplaçable de la religion pour la formation des consciences et de la contribution qu’elle peut apporter, avec d’autres instances, à la création d’un consensus éthique fondamental dans la société… Je vous assure de ma fervente prière pour votre belle nation, afin que Dieu lui concède paix et prospérité, liberté et unité, égalité et fraternité… Que Dieu bénisse la France et tous les Français ». 

«  Le Royaume de Dieu, a conclu le cardinal Poupard, ne s’acquiert pas par les valeurs périssables de l’avoir, du savoir et du pouvoir : « Qui aura trouvé sa propre vie la perdra et qui aura perdu sa vie à cause de moi la trouvera », comme l’apôtre Pierre, sainte Pétronille, et tous les saints martyrs que nous vénérons et que nous prions en cette heure difficile, pour nous-mêmes et pour notre pays, pour l’Eglise et pour le monde ».

Le prénom de Pétronille est un diminutif féminin de « Petro » ou « Petrus » : elle aurait été une descendante de Titus Flavius Petro, grand-père de l’empereur romain Vespasien. Une fresque représente la jeune martyre chrétienne dans la catacombe de Domitille construite sur la via Ardeatina par le pape Sirice vers 390, avec l’indication : PETRONELLE MART.

C’est le pape Paul Ier – né vers 700, et pape pendant une dizaine d’années, du 9 mai 757 au 28 juin 767 – qui fit transférer le sarcophage où reposaient la jeune martyre en la basilique Saint-Pierre. Elle est honorée traditionnellement comme la fille ou la fille spirituelle de l’apôtre Pierre.

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ZENIT Staff

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