« La non-admission à la communion » des personnes mariées à l’Eglise puis divorcés et remariés civilement « n’élimine pas automatiquement la grâce du Christ », a affirmé le synode, à l’occasion de la 6e Congrégation générale, mercredi 8 octobre, dans l’après-midi, en présence du pape François et des 180 membres du synode.
Synthèse des interventions publiée par le Saint-Siège
Cette session a prolongé le débat général autours des situations pastorales difficiles, notamment familiales, et les unions entre personnes de même sexe.
On a rappelé d’abord que, n’étant pas une sorte de douane mais une maison de famille, l’Eglise devait offrir un accompagnement à tous, y compris aux personnes en situation pastorale délicate. Rassemblant familles en bonne santé et familles en crise, l’Eglise ne peut être indifférente dans son chemin de sanctification aux faiblesses de certains. Elle doit aider le plus faible.
La procédure relative aux nullités matrimoniales a besoin d’être allégée, et il faut plus de laïcs dans les tribunaux ecclésiastiques. Ceci dit, il faut éviter la superficialité et garantir le respect de la vérité et des droits des parties. Si le procès canonique n’est pas contraire à la charité pastorale, la pastorale judiciaire doit éviter toute culpabilisation et traiter chaque cas avec équilibre. Toujours à propos des procédures en nullité, on a réfléchi à l’hypothèse d’un recours administratif qui ne se substituerait pas au recours judiciaire mais en serait un complément en fonction d’une décision épiscopale.
Les divorcés remariés doivent être traités avec respect parce qu’ils se trouvent souvent dans des situations précaires et douloureuses, et cherchent à retisser une vie ecclésiale. Ils ont besoin d’une pastorale de miséricorde et non de répression.
Si la polygamie est en recul, à cause de la décroissance du monde rural et à l’accroissement de l’urbanisation, on doit tenir compte des polygames convertis au catholicisme, et qui désirent recevoir les sacrements. Pour cette catégorie des mesures pastorales s’imposent.
Par ailleurs, il convient de mieux préparer les candidats au mariage, en insistant en particulier sur l’aspect sacramentel du lien conjugal et une mission éducative qui ne se limite pas à un discours moraliste portant à un analphabétisme religieux. Le parcours matrimonial doit tendre au développement de la personne.
L’heure de débat libre a servi à la présentation d’expériences personnelles mais aussi de modèles appliqués à la pastorale des divorcés remariés, passant par des groupes d’écoute. Il convient ici d’éviter les formules du type « état permanent de péché », et s’expliquer que la non-admission à la communion n’élimine pas automatiquement la grâce du Christ. Cette non-admission découle de la permanence du lien sacramentel antérieur et indissoluble. On a avancé à ce propos l’hypothèse de la communion spirituelle, qui montre en tout cas les limites comme la difficulté de nouvelles solutions.
Dans la pastorale des homosexuels aussi, l’écoute doit être fondamentale, notamment au moyen de groupes.
Il a enfin été question de fidèles qui passent à une autre confession chrétienne, et vice versa, avec toutes les difficultés découlant des mariages interconfessionnels, la question de leur validité, notamment parce que le divorce est prévu dans les Eglises orthodoxes.
Certains intervenants ont fait noté la grande évolution de la problématique de la famille chrétienne depuis le Synode ordinaire qui lui fut consacré en 1980, y compris en matière de culture juridique. L’Eglise doit tenir compte de cette évolution internationale, qui doit être sujet de débats dans universités et autres institutions culturelles.
[Texte original: Italien – version de travail]