CITE DU VATICAN, Mercredi 26 septembre 2001 (ZENIT.org) – Un proche collaborateur de Jean-Paul II, Mgr Sandri, affirme depuis Erevan, que « le souverain pontife considère la paix comme le bien suprême ». « Il faut éviter un bain de sang en Afghanistan », disait pour sa part le cardinal Kasper.
La question d´une riposte des Etats-Unis après les attentats du 11 septembre a suscité différentes réactions dans l´entourage du pape Jean-Paul II lors de son voyage au Kazakhstan et en Arménie. Elles ont été recueillies par les correspondants sur place.
A Erevan, un proche collaborateur du pape (après le cardinal italien, secrétaire d´Etat, Angelo Sodano, resté à Rome à la demande de Jean-Paul II en raison de la crise internationale), le substitut de la Secrétairerie d´Etat, Mgr Leonardo Sandri, Argentin, rappelle que « le souverain pontife considère la paix comme le bien suprême ». Mais il ajoute: « Le terrorisme est un danger pour le monde, non seulement pour les Etats-Unis ». Il souligne en même temps que « le pape respecte l´Islam, comme il l´a redit à plusieurs reprises au Kazakhstan ».
Le cardinal allemand Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour l´unité des chrétiens, déclare, également à Erevan, qu´il faut éviter un « bain de sang en Afghanistan », mais aussi « stopper » les terroristes. « Il faut faire quelques chose contre les terroristes, sinon nous deviendrons tous des otages », affirme le cardinal, selon l´AFP.
Dans l´avion qui conduisait Jean-Paul II d´Astana à Erevan, le porte-parole du Saint-Siège, M. Joaquin Navarro Valls, a réaffirmé pour sa part le principe du droit à « l´autodéfense », en cas de menace. Selon la doctrine sociale catholique, il s´agit du principe admettant la légitimité de l´emploi de la force en vue de désarmer un agresseur.
Interrogé, le 24 septembre, sur la position du Saint-Siège à propos de la « moralité » d´une éventuelle réponse armée des Etats-Unis à l´attaque terroriste du 11 septembre, M. Navarro-Valls rappelait tout d´abord que le Saint-Siège préfère une solution non-violente à la crise.
Mais il ajoutait en même temps qu´une réponse des Etats-Unis, comme « autodéfense », était « compréhensible ». Le Vatican, précisait-il en substance, n´accepte pas que des victimes innocentes souffrent, ni une guerre contre l´Islam comme religion.
« Il est certain que si quelqu´un a blessé gravement une société et que son maintien en liberté constitue une menace continue, alors les dirigeants de la société blessée ont le droit de recourir à l´autodéfense, même si le moyen choisi peut être agressif », expliquait le directeur de la salle de presse du Saint-Siège. Une « autodéfense » qui implique parfois, reconnaissait M. Navarro-Valls, « des actions qui peuvent entraîner la mort de personnes ». Il employait cette comparaison: « De même, des gens responsables d´un horrible crime sont mis hors d´état de nuire par l´arrestation et l´incarcération ».
Mais l´écho donné à ces propos a retenu l´affirmation de la légitimité d´une « riposte » plus que la « préférence » du Saint-Siège pour une solution « non-violente ». Le correspondant d´une radio française, Serge Marie, a pu parler à ce sujet, le 25 septembre, de « couac » de la communication. En effet, ces propos ont pu être compris comme opposés aux appels de Jean-Paul II à la justice et à la paix de ses discours au Kazakhstan puis en Arménie. Dès son arrivée en Arménie, le pape disait par exemple: « La paix ne peut être construite que sur les fondations solides du respect mutuel, de la justice dans les relations entre communautés et de la magnanimité de la part des forts ».