« Nous te voyons comme un ambassadeur de la réconciliation. Nous te voyons comme quelqu’un qui promeut la justice. Nous voyons en toi la présence au milieu de nous du Saint-Père le pape François lui-même », a déclaré Mgr Andrew Nkea Fuanya, archevêque de l’archidiocèse métropolitain de Bamenda, au Cameroun, en saluant le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin, indique L’Osservatore Romano de ce 2 février 2021.
Le cardinal Parolin est arrivé au Cameroun le 28 janvier 2021, pour témoigner de la proximité et de l’attention du pape pour le Cameroun et le continent africain, et à l’occasion de l’imposition du pallium à l’archevêque de Bamenda, Andrew Nkea Fuanya. Le cardinal a participé, en présence de nombreux fidèles, à la célébration solennelle du dimanche 31 janvier, à Bamenda, dans le Nord-Ouest du pays. À cause du blocus imposé par les séparatistes, presque toutes les activités sont suspendues dans la ville et les routes sont complètement désertes. Le samedi 30 janvier, un groupe de jeunes sont venus saluer le secrétaire d’État du Vatican dans l’enceinte de la cathédrale Saint-Joseph de Mankon.
Pour la ville de Bamenda, la présence du « numéro 2 » du Vatican est une occasion de travailler pour la réconciliation : « Nous sommes sûrs, a dit Mgr Nkea, que ton arrivée à Bamenda sera comme la pluie, qui ne tombe jamais sans arroser le terrain. Ainsi toi aussi, tu ne nous laisseras pas pour continuer à combattre, mais tu nous laisseras comme des personnes qui commenceront à s’aimer les unes les autres. »
« Nous sommes heureux parce que, en ce temps de crise, nous te voyons comme un messager de paix », a souligné l’archevêque.
Il a rappelé que le cardinal Parolin est la « première autorité étrangère à rencontrer les populations des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun depuis le début de la crise en 2016 ». Sa visite, préparée et organisée par le nonce apostolique Mgr Giulio Murat et par son collaborateur l’abbé Mario Biffi, se déroule dans un moment où les populations subissent beaucoup de souffrances: on compte des milliers de déplacés internes et d’émigrés.
Plusieurs entreprises ont été fermées et pendant quatre ans les jeunes ne sont pas allés à l’école: « Les enfants, a dit Mgr Nkea, étaient utilisés comme appât pour des motifs politiques et pour la lutte. » Et il a poursuivi : « Beaucoup de prêtres, de religieux, d’évêques et de laïcs de cette province ont été frappés, molestés ou même tués dans le conflit. Et pourtant, l’Église continue à apporter le message de l’Évangile comme lumière d’espérance à un peuple traumatisé. »
En concluant sa salutation au cardinal Parolin, Mgr Nkea a affirmé : « À nous gens de Bamenda, il manque beaucoup de choses, l’unique chose qui ne nous manque pas c’est la foi. La présence ici des gens de Bamenda, en si grand nombre, est un signe sûr que leur foi est plus grande que la politique. La foi du peuple de l’archidiocèse de Bamenda est plus grande que l’intimidation. … Avec la foi en Dieu et avec une profonde gratitude pour la personne de Votre Éminence, nous pouvons maintenant prier ensemble pour la paix et la réconciliation. »
