Tabitha Nazir Gill, 28 janv. 2021, capture @ Morning-Star-News

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Pakistan : des musulmans condamnent « les tortures » d’une chrétienne

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« Le gouvernement du Pakistan ne tolérera pas ces abus »

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Des responsables musulmans ont exprimé leur indignation face au traitement violent de Tabitha Nazir Gill, chrétienne accusée de blasphème par ses collègues au Sobhraj Maternity Hospital. « Toutes les organisations religieuses et les responsables ont condamné les tortures infligées à l’infirmière chrétienne à l’hôpital, a déclaré Hafiz Tahir Mehmood Ashrafi, assistant spécial du Premier ministre pour l’harmonie religieuse et président du Conseil des oulémas du Pakistan. Le gouvernement du Pakistan ne tolérera pas ces abus ».

Selon l’agence vaticane Fides qui s’est déjà élevée contre ces violences, Hafiz Tahir Mehmood Ashrafi a promis une enquête attentive sur l’incident : « Il ne doit être permis à personne de se faire justice par soi-même, pas plus que d’abuser des lois sur le blasphème », a-t-il déclaré.

Le responsable islamique Allama Shehryar Raza Abidi a aussi condamné la violence contre la chrétienne en affirmant que « cela a été une honte que de voir des femmes musulmanes qui frappent une chrétienne et utilisent un langage offensant vis-à-vis d’elle ». « Cette violence, a-t-il poursuivi, démontre leur extrémisme et leur fondamentalisme, qui ne sont pas des enseignements de l’islam, et communique un message et une image erronée de l’islam. Ce fondamentalisme n’a rien à voir avec l’islam, qui ne diffuse pas la violence ».

Partageant ses préoccupations à propos du cas de Tabitha Nazir Gill, Shehryar Raza Abidi a évoqué des exécutions intervenues par le passé, et, entre autres, le cas du gouverneur du Pendjab, Salam Taseer, tué en 2011: « Si par ailleurs, les assassins sont transformés en héros de l’islam, c’est une chose triste qui endommage l’image de l’islam et du Pakistan. L’islam nous enseigne à être du côté des opprimés, à nous opposer à la violence, à protéger les faibles : en tant que disciple de Mahomet nous devons être miséricordieux. »

Tabitha Nazir Gill a été accusée de blasphème par des collègues le 28 janvier au matin. Elle a été traînée sur le sol de l’hôpital, frappée, menacée et torturée pendant des heures jusqu’à ce que la police n’arrive dans l’établissement et ne la prenne en charge. Après une première enquête, les agents de police l’avaient remise en liberté. Cependant, le lendemain, les policiers ont enregistré une plainte contre elle après des protestations de la part de groupes musulmans qui l’accusent d’avoir prononcé des phrases méprisantes à l’encontre de Mahomet.

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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