Message aux prêtres et aux évêques du Venezuela, capture @ Vatican Media

Message aux prêtres et aux évêques du Venezuela, capture @ Vatican Media

Venezuela : vivre «une fraternité sacerdotale» (traduction complète)

Message vidéo du pape François

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Dans le contexte de la pandémie actuelle, les « pasteurs de l’Église » sont appelés à vivre la « fraternité sacerdotale », autour de Jésus : c’est ce que recommande le pape François aux évêques et aux prêtres du Venezuela.

Le pape François a adressé un message vidéo aux participants à la Rencontre nationale (en ligne) des évêques et des prêtres du Venezuela. Organisé par la Conférence des évêques du Venezuela, l’événement se tient les 19 et 20 janvier 2021sur le thème : Nos prêtres pendant la pandémie : Leur expérience de l’exercice ministériel pendant cette période » (Nuestros presbíteros en la pandemia: Su vivencia y ejercicio ministerial durante este tiempo).

Le pape les a invités à être des « experts dans notre tâche d’aimer les autres et capables de leur montrer, dans la simplicité des petits gestes quotidiens d’affection et d’attention, la caresse de la tendresse divine ». Et aussi à être « serviteurs de nos frères, mais serviteurs humbles », en particulier des plus pauvres, afin qu’ « ils se sentent accompagnés, soutenus et aimés ».

En ces moments difficiles, a-t-il souligné, « nous ne pouvons pas agir seuls, isolés, autosuffisants, avec des emplois du temps cachés. Il est indispensable que nous revenions toujours à Jésus, que nous nous réunissions dans une fraternité sacerdotale ». Mettant en garde contre le risque « de s’isoler et de créer une attitude de cœur sectaire, en dehors de l’unité de l’Église », le pape a exhorté ses auditeurs : « Ne vous divisez pas, frères ! », a-t-il répété.

Voici notre traduction du message vidéo du pape François.

HG

Message vidéo du pape François

Chers frères évêques et prêtres,

Je remercie le Seigneur pour cette opportunité de m’adresser à vous en ce jour où vous initiez une rencontre virtuelle, tenant compte des difficultés qui oppriment également tant de nos frères et sœurs au Venezuela et dans le monde entier. C’est une occasion de partager, dans un esprit de fraternité ministérielle, vos expériences sacerdotales, vos fatigues, vos incertitudes, ainsi que vos aspirations et la conviction que vous faites l’œuvre de l’Église, qui est l’œuvre du Seigneur. En ces moments difficiles, il me vient à l’esprit le passage de l’Évangile de Marc (cf. 6, 30-31), qui raconte comment les apôtres, rentrant de la mission à laquelle Jésus les avait invités, se réunirent autour de lui. Ils lui racontèrent tout ce qu’ils avaient fait, ce qu’ils avaient enseigné. Puis Jésus les invita à se rendre, seuls avec lui, dans un endroit désert pour se reposer un peu.

Être pasteurs de l’Église, notamment dans le contexte actuel, nous demande d’agir de cette façon. Nous ne pouvons pas agir seuls, isolés, autosuffisants, avec des emplois du temps cachés. Il est indispensable que nous revenions toujours à Jésus, que nous nous réunissions dans une fraternité sacerdotale, pour lui raconter et nous raconter entre nous « tout ce que nous avons fait et enseigné », avec la conviction qu’il ne s’agit pas de notre œuvre mais de celle de Dieu. C’est lui qui nous sauve, nous ne sommes que des instruments entre ses mains.

Cette assemblée, qui se tient virtuellement à cause de la pandémie de covid-19, a pour objectif de permettre la rencontre de ceux qui ont reçu la mission de témoigner et d’étendre la paternité du Seigneur sur le saint peuple fidèle de Dieu. A ce propos, je voudrais vous indiquer deux principes que l’on ne devrait jamais perdre de vue et qui garantissent la croissance de l’Église, si nous y restons fidèles : l’amour du prochain et le service des uns à l’égard des autres. Ces deux principes sont ancrés dans deux sacrements que Jésus institua lors de la dernière cène et qui sont, pour ainsi dire, le fondement de son message : l’Eucharistie, pour enseigner l’amour, et le lavement des pieds, pour enseigner le service. Amour et service ensemble, sinon, cela ne va pas.

C’est ainsi que nous veut le Seigneur : experts dans notre tâche d’aimer les autres et capables de leur montrer, dans la simplicité des petits gestes quotidiens d’affection et d’attention, la caresse de la tendresse divine. Il nous veut aussi serviteurs de nos frères, mais serviteurs humbles, parce que c’est Jésus qui nous envoie et nous rappelle que le serviteur n’est pas plus grand que son Seigneur, ni l’envoyé plus grand que celui qui l’a envoyé. Il faut raviver dans notre vie le désir d’imiter le Bon Pasteur, et apprendre à être les « serviteurs » de tous, en particulier de nos frères et sœurs qui ont moins de chance et qui sont parfois rejetés, et faire en sorte qu’en ce temps de crise, ils se sentent accompagnés, soutenus et aimés.

Chers frères évêques et prêtres, je vous invite à avancer en travaillant avec joie et détermination à votre tâche pastorale. A renouveler le don de vous-mêmes au Seigneur et à son peuple saint. Je vous remercie pour votre témoignage d’amour et de service à l’égard de vos frères et sœurs vénézuéliens, manifesté par votre accompagnement du personnel médical, paramédical et des bénévoles qui assistent les patients pendant cette pandémie ; et par votre zèle à secourir les pauvres et les exclus, et ceux qui manquent du nécessaire pour survivre et avancer dignement. Merci, merci pour tout !

Avec gratitude, je vous assure de ma proximité et de ma prière pour vous tous qui portez la mission de l’Église au Venezuela, à travers l’annonce de l’Évangile et les nombreuses initiatives de charité envers nos frères épuisés par la pauvreté et la crise sanitaire. Je vous confie tous à l’intercession de Notre Dame de Coromoto et de saint Joseph.

Que le Seigneur vous bénisse et vous accompagne. Qu’il bénisse et accompagne votre travail, votre cœur, vos mains, vos genoux quand vous priez. Qu’il bénisse et accompagne vos espérances, vos bonnes intentions et, surtout, qu’il bénisse et qu’il accompagne votre unité. Ne vous divisez pas, frères ! Ne vous divisez pas ! Il y a toujours une possibilité de s’unir. Comme toujours, il y a une possibilité de s’isoler et de créer une attitude de cœur sectaire, en dehors de l’unité de l’Église.

Que le Seigneur vous bénisse et vous accompagne ! Et, s’il vous plaît, je vous demande de prier pour moi. Merci !

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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