Diaconie de la Beauté, 17 février 2022 © Vatican Media

Diaconie de la Beauté, 17 février 2022 © Vatican Media

La « Diaconie de la Beauté » fête ses dix ans avec le pape François (texte complet)

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« Un art incompréhensible et hermétique manque son but »

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« Je vous invite, dans l’exercice de votre art, à chercher à parler aux hommes et aux femmes de notre temps, en ayant toujours le souci d’une certaine compréhension de leur part, car un art incompréhensible et hermétique manque son but »: c’est ainsi que le pape François définit la vocation des artistes de la Diaconie de la Beauté qu’il a reçus ce jeudi 17 février 2022

Le pape François a reçu en audience les participants au symposium organisé pour le 10è anniversaire de la fondation de la Diaconie de la Beauté, ce jeudi matin, dans la Salle Clémentine du Vatican. Ils étaient accompagnés par Mgr Le Gall, archevêque émérite de Toulouse, et par Mgr Benoît Rivière, évêque d’Autun. La famille Lefèvre, qui fait partie du groupe, a chanté pour le pape.

Le symposium se tient à Rome du 14 au 22 février, sous la présidence du cardinal Paul Poupard, président émérite du Conseil pontifical pour la culture.

Voici le texte du discours prononcé par le pape en italien, dans la traduction officielle du Saint-Siège.

HG

Mgr Robert Le Gall OSB, Diaconie de la Beauté, 17 février 2022 © Vatican Media

Mgr Robert Le Gall OSB, Diaconie de la Beauté, 17 février 2022 © Vatican Media

Discours du pape François

Chers amis, chers artistes !

Je suis heureux de vous recevoir, et je vous souhaite une cordiale bienvenue à Rome. Je vous remercie, Monseigneur Le Gall, d’avoir pris l’initiative de cette rencontre dans le cadre du 10ème anniversaire de « la Diaconie de la Beauté » et de vos aimables paroles. Je vous salue tous également, artistes qui vous efforcez d’aider et d’encourager de diverses manières vos contemporains à emprunter la Via pulchritudinis.

Les Saintes Ecritures nous parlent beaucoup de la beauté de l’univers et de tout ce qu’il renferme, et qui renvoie par analogie à celle du Créateur. Elles nous rappellent aussi que chacun d’entre nous est appelé par vocation à être artisan et gardien de cette beauté. Le travail artistique parachève, d’une certaine manière, la beauté de la création, et lorsqu’il est inspiré par la foi, il révèle plus clairement aux hommes l’amour divin qui en est à l’origine.

Je rends grâce pour le travail accompli depuis 10 ans, pour l’amour et la passion avec lesquels vous avez mis à disposition des frères et sœurs les talents que vous avez reçus de Dieu, en exprimant dans les langues de l’art des messages précieux pour la foi et l’évangélisation.

La Beauté est en mesure de créer une communion, « parce qu’elle unit Dieu, l’homme et la création dans une unique symphonie : parce qu’elle conjugue le passé, le présent et l’avenir ; parce qu’elle attire dans le même lieu et implique dans le même regard des personnes différentes et des peuples distants » (Salut aux Dirigeants des Patrons of the Arts in the Vatican Museums, 28 septembre 2018). Une particularité de l’artiste est qu’il n’est pas limité par le temps car son art parle à toutes les époques. L’artiste n’est pas non plus limité par l’espace car la beauté peut toucher en chacun ce qu’il a d’universel – en particulier sa soif de Dieu – en passant les frontières des langues et des cultures. S’il est authentique, l’artiste est capable de parler de Dieu mieux que quiconque, d’en faire pressentir la beauté et la bonté, d’« atteindre le cœur humain et de faire resplendir en lui la vérité du Ressuscité » (Evangelii gaudium, n. 167).

Comme le disait Saint Jean Paul II, dans sa Lettre aux artistes, que je vous invite à relire avec attention, « pour transmettre le message que le Christ lui a confié, l’Église a besoin de l’art. Elle doit en effet rendre perceptible le monde de l’esprit, de l’invisible, de Dieu, et pour cela traduire en formules significatives ce qui, en soi, est ineffable. Or, l’art a une capacité qui lui est propre de saisir l’un ou l’autre aspect du message et de le traduire en couleurs, en formes ou en sons qui renforcent l’intuition de celui qui regarde ou qui écoute ».

Je vous invite par conséquent, dans l’exercice de votre art, à chercher à parler aux hommes et aux femmes de notre temps, en ayant toujours le souci d’une certaine compréhension de leur part, car un art incompréhensible et hermétique manque son but. Cherchez à toucher ce qu’il y a en eux de meilleur. L’Église compte sur vous aujourd’hui pour aider vos frères et sœurs à avoir un cœur sensible et compatissant, un regard d’amour renouvelé sur le monde et sur les autres.

Dans le contexte actuel difficile que connaît notre monde, où le désarroi et la tristesse semblent parfois avoir le dessus, votre mission s’avère plus que nécessaire car la beauté est toujours une source de joie en nous mettant en contact avec la bonté divine. S’il y a de la beauté, c’est parce que Dieu est bon, et qu’il nous la donne. Et cela nous met dans la joie, cela nous rassure, cela nous fait du bien. Le contact avec « la beauté remonte toujours le moral, la beauté nous fait aller plus loin ». Suscitant et soutenant la foi, elle « est un chemin pour aller vers le Seigneur » (Audience générale, 5 janvier 2022).

Je vous remercie pour le travail que vous faites, pour la joie que vous donnez au monde par vos œuvres, et je vous encourage, une fois encore, à continuer votre service avec amour et avec compétence, car notre monde a besoin de beauté, plus que jamais. Que le la Vierge Marie vous introduise toujours davantage dans les mystères de Dieu et que l’Esprit Saint vous inspire, n’oubliez jamais de l’invoquer.

Je prie pour vous et je vous donne ma Bénédiction.

© Libreria Editrice Vaticana

 

Anne Facérias, Diaconie de la Beauté, 17 février 2022 © Vatican Media

Anne Facérias, Diaconie de la Beauté, 17 février 2022 © Vatican Media

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Hélène Ginabat

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