Abrhaley, Erythréen, à Assise © Vatican Media

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Assise: l’admiration et le respect d’Abrhaley, jeune Erythréen, pour le pape François

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Et sa reconnaissance envers l’Italie, son pays d’accueil

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« François est « un homme que j’admire et que je respecte », déclarait Abrhaley Tesfagergs Habter, Erythréen réfugié en Italie.

Il a rencontré le pape François à Assise, ce vendredi 12 novembre 2021, sur le parvis de la basilique Sainte-Marie-des-Anges, avec les 500 personnes en situation de pauvreté venues d’Italie et d’Europe à l’occasion de la Journée mondiale des pauvres. Un récit de Radio Vatican (Salvatore Cernuzio).

Enfant, une mine lui explose au visage et il perd la vue. Aujourd’hui, Abrhaley a 31 ans. Il est complètement aveugle depuis l’âge de 5 ans, victime d’une de ces nombreuses mines antipersonnel disséminées sur la terre d’Erythrée pendant la guerre d’indépendance contre l’Ethiopie. Ce matin, c’est lui qui a remis au pape le bâton du pèlerin. « Je suis très ému », confiait-il avant l’événement.

Abrhaley voulait « remercier le pape parce qu’ « il travaille vraiment pour les personnes qui souffrent ». Dans les paroles qu’il attribue au pape argentin, « Il y a deux sortes de personnes : la première, c’est ton frère dans la foi ; l’autre est ton semblable en humanité », il voit « la preuve de sa sincérité, de son humanité et de sa foi chrétienne ». Alors que « tant de personnes se servent de leur position pour accumuler richesse et pouvoir », observe-t-il, le pape travaille pour les plus marginalisés. Il met vraiment en pratique les paroles du Seigneur : aime ton prochain comme toi-même ».

Malgré les diplômes obtenus dans son pays, Abrhaley a dû quitter sa famille et s’enfuir en raison de sa foi chrétienne : « Il y avait une persécution en cours… Je risquais de subir des violences ou d’être arrêté comme c’est arrivé à d’autres personnes que je connais, mais je me suis enfui avant ».

Parti seul, il traverse le Soudan pour rejoindre l’Ethiopie, où il cherche à avoir « une vie indépendante et productive » mais il est contraint de vivre un camp de réfugiés : « L’une des périodes les plus difficiles de ma vie dans un lieu de désespoir », confie-t-il. Grâce aux couloirs humanitaires organisés par la Communauté Sant’Egidio, la Fédération des Eglises évangéliques, la Table vaudoise et la Caritas, le jeune Erythréen a finalement pu entrer en Italie.

Il est d’abord accueilli à Assise par la Caritas diocésaine, avant de s’installer dans une petite commune de l’Ombrie où il vit aujourd’hui. Il s’inscrit à un cours de langue et de culture italienne et se passionne pour la programmation numérique. « J’ai de nombreux projets », affirme-t-il. « Ici, je me suis senti accueilli… Tout le monde est très bon avec moi… Si j’ai besoin d’aide, on me la donne volontiers ».

Quant à son pays, le jeune Erythréen espère « un changement rapide : « Le peuple souffre depuis trop longtemps, la guerre a trop duré, des années, la population se sent opprimée. J’attends avec anxiété un moment de “repos“ pour mon peuple ».

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Hélène Ginabat

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