Nonciature de Vilnius (Lituanie) 25 sept. 2018 © Vatican News

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Lituanie : le pape reçoit la Première ministre Ingrida Šimonytė

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Migrations, Afghanistan et vaccination

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Les migrations, la situation en Afghanistan et la vaccination ont été au cœur de la rencontre du pape François avec Ingrida Šimonytė, Première ministre de la République de Lituanie, ce vendredi matin 3 septembre 2021, au Palais apostolique du Vatican.

Mme Šimonytė s’est également entretenue avec le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État, et Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les relations avec les États.

Il s’agissait de la première rencontre entre la Première ministre et le pape François, indique un communiqué en anglais du gouvernement de Lituanie. Mme Šimonytė « a remercié le chef de l’Église pour l’attention constante qu’il porte à la Lituanie et à son peuple ».

Au cours de la rencontre « cordiale », les « bonnes relations » entre le Saint-Siège et la Lituanie ont été soulignées, lit-on dans un communiqué officiel du Vatican. Les deux parties ont discuté de questions de « l’intérêt réciproque » comme « la collaboration entre les nations pour affronter les défis actuels, accentués par la pandémie; la paix et la sécurité aux niveaux régionale et internationale, et l’urgence humanitaire actuelle, comme celle de l’Afghanistan ».

Dans l’interview à Vatican News en lituanien, après la rencontre avec le pape, Ingrida Šimonytė a dit que la situation des migrants a été au centre de la discussion avec le pape François : « Nous avons beaucoup parlé avec le pape de la migration. Le pape s’est montré très intéressé par la situation en Lituanie et par cette partie de la migration qui est liée aux actions organisées par Loukachenko (le président de la Biélorussie – ndlr)  pour … tenter de faire passer clandestinement … des ressortissants de pays tiers vers l’Union européenne. »

Les deux parties ont parlé également de l’Afghanistan, « de la façon dont la situation en Afghanistan peut se développer et des conséquences possibles de la migration », a expliqué la première ministre. Ce sera « un casse-tête », a-t-elle ajouté, pour « aider les gens d’une part, et, d’autre part, pour assurer d’une manière ou d’une autre que ces processus sont contrôlés ». « Nous en avons beaucoup parlé », a dit Ingrida Šimonytė.

« La vaccination » et « la pandémie de COVID en général et des conséquences de la pandémie sur l’humeur et la santé mentale des gens » ont également été discutées avec le pape. « J’ai remercié le pape pour son appel très opportun à la vaccination et le lien entre une telle décision et l’amour du prochain », a noté la première ministre lituanienne.

Ingrida Šimonytė a souligné l’importance de « la parole de l’Église » dans ce domaine : « Je sais, a-t-elle dit, que le Vatican est l’un des pays les mieux protégés, car les exigences en matière de vaccination sont très, très élevées. Dans d’autres pays, la situation est différente, il y a beaucoup de mensonges, de théories du complot, de découragement ouvert et d’intimidation des gens. Il me semble qu’il y a des domaines où la parole de l’Église est très précieuse et très importante parce qu’elle offre un angle de vue légèrement différent de celui des appels des politiciens. »

Un communiqué du gouvernement lituanien indique que Mme Šimonytė « a exprimé son soutien aux activités du Saint-Siège et du pape visant à promouvoir la paix dans le monde, en plaidant pour un plus grand respect des femmes, la protection de l’environnement et les principes de la dignité humaine ».

Selon la Première ministre, souligne un communiqué, « la Lituanie et le Vatican partagent l’objectif de soutenir les pays victimes d’agressions ». La Lituanie soutient les actions du Saint-Siège en Ukraine, c’est pourquoi, au nom de la Lituanie, Mme Šimonytė « a remis 10 000 euros à la Fondation Pape pour l’Ukraine ».

Pendant l’échange traditionnel des cadeaux, la première ministre a remis au pape François un dessin de l’artiste graphique Eglė Kuckaitė, représentant la chapelle de la Porte de l’Aurore, un lieu de pèlerinage à Vilnius, et un fragment du décor de la chapelle (roses et colombes), « symbolisant les principales valeurs du christianisme – pureté d’âme, espérance et paix ».

Selon Ingrida Šimonytė, le pape « a chaleureusement rappelé sa visite en Lituanie il y a trois ans et la visite de la chapelle de la Porte de l’Aurore ».

Rappelons que le pape François a visité la Lituanie les 22 et 23 septembre 2018. A Vilnius et à Kaunas, il a prié avec les malades, a célébré une messe avec les jeunes en présence du tableau de Jésus miséricordieux réalisé sur les indications de sainte Faustine et a rencontré les prêtres et les personnes consacrées. Le pape s’est aussi recueilli sur les lieux du Ghetto de Vilnius. Il a visité longuement le «Musée» du KGB, et parcouru les salles – aujourd’hui illustrées de nombreuses photos d’archives – où les résistants étaient incarcérés et torturés, notamment des prêtres et des évêques. Il était guidé par le cardinal Sigitas Tamkevicius, survivant du goulag, archevêque émérite de Kaunas.

Mgr Tamkevicius, alors jeune prêtre, y a été détenu et interrogé par le KGB, avant d’être condamné à 10 ans de travaux forcés et d’exil en Sibérie: il a survécu, célébrant la messe grâce à des miettes de pain et du jus extrait de raisins secs, et il n’est revenu qu’en 1988. Mais il a confié à Zenit – Anita Bourdin – que l’époque du goulag a été un très beau moment de sa vie de prêtre en raison de la « présence du Seigneur ».

 

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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