« Dieu nous donne toujours ce dont nous avons besoin pour accueillir une autre personne », affirme Mgr Mark Seitz, évêque d’El Paso, au Texas, sur la frontière américano-mexicaine, dans un témoignage publié pour la Journée mondiale du Migrant et du Réfugié (JMMR), qui sera célébrée le dimanche 26 septembre 2021.
La section Migrants et Réfugiés du Dicastère pour le service du développement humain intégral publie un dossier spécial consacré à cet événement avec les témoignages et des réflexions théologiques pastorales.
L’évêque d’El Paso, une ville située sur l’une des rives du fleuve Río Grande alors qu’une ville mexicaine de Ciudad Juárez partage l’autre rive, souligne qu’« ici, à la frontière » « et dans chaque lieu de rencontre avec ceux qui sont marginalisés, Dieu nous appelle à être des bâtisseurs de ponts ».
Il se souvient d’une histoire qui s’est passée à une époque où beaucoup de réfugiés « étaient déportés de l’autre côté de la frontière » : « Je me suis senti un jour appelé à traverser la frontière pour rencontrer des familles expulsées de l’autre côté, raconte-t-il. J’ai rencontré une famille immigrante fuyant des menaces de mort. Je les ai ensuite raccompagnés de retour à la frontière internationale pour témoigner alors qu’ils demandaient l’asile de nouveau. »
Mgr Seitz partage ses sentiments dont il a éprouvé au moment où ils ont approché de la frontière ensemble : « Quand nous sommes arrivés à la frontière et que nous approchions des gardes, l’enfant de neuf ans de la famille, Maria, a pris ma main. Elle était si vulnérable. Moi aussi, j’avais peur. J’ai découvert quelque chose sur moi-même. J’ai réalisé que nos destinées, la sienne et la mienne, étaient d’une certaine manière liées. Il ne s’agissait plus de nous et d’eux. J’ai senti la présence de Dieu, nous appelant à construire un monde où chacun a sa place, une chance de prospérer et de vivre avec dignité. »
Dans ce même témoignage, l’évêque, qui a grandi dans une famille de dix enfants, partage ses souvenirs d’enfance : « Nous avions peu, dit-il. Mais je me souviens que dès qu’une nouvelle bouche à nourrir apparaissait à l’heure du dîner, nous nous poussions simplement sur le côté et ma mère s’assurait toujours qu’il y avait assez de nourriture pour tout le monde. »
Se référant aux paroles du pape François, Mgr Seitz souligne : « Nous sommes tous dans le même bateau et nous sommes appelés à nous engager pour qu’il n’y ait plus de murs qui nous séparent, pour qu’il n’y ait plus les autres, mais seulement un nous, un nous grand comme l’humanité tout entière. »
Il termine en affirmant : « J’ai appris que nous sommes tous interconnectés comme une famille humaine. Nous restons debout ou nous tombons, ensemble. »