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ONU : le Saint-Siège souligne le « coût humain » de la déforestation

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Agir avec les peuples de la région panamazonienne

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Prendre conscience « du coût humain de la dégradation des forêts » et de ses « conséquences profondes et concrètes » en particulier pour les pauvres et les personnes plus vulnérables : tel est le vœu que forme Mgr Gabriele Caccia, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies.

Le nonce apostolique Mgr Gabriele Caccia est intervenu à la seizième session du Forum des Nations Unies sur les Forêts, le 26 avril 2021, à New York. Soulignant « l’interconnexion entre la santé des forêts et celle de l’humanité » il a exhorté à « répondre à la fois aux besoins urgents du monde naturel et à ceux de la famille humaine ».

Le représentant du Saint-Siège a également évoqué la « plus grande forêt du monde » qu’est la région panamazonienne et appelé de ses vœux une plus grande prise en considération de « la voix » des peuples autochtones qui sont « le plus directement touchés par la dégradation des forêts ».

Voici notre traduction du discours de Mgr Gabriele Caccia

Madame la Présidente,

Le Saint-Siège est heureux de participer à cette seizième session du Forum des Nations Unies sur les Forêts. Nous nous félicitons de son orientation pratique et espérons qu’elle débouchera sur des mesures concrètes afin de traduire les objectifs de protection des forêts dans la réalité.

Les forêts constituent une dimension essentielle du monde naturel. Elles jouent un rôle clé dans le maintien d’écosystèmes fragiles, l’amélioration de l’environnement et la contribution à l’atténuation du changement climatique. Inverser la perte de la couverture forestière et s’attaquer aux causes de cette perte au niveau mondial doit rester une priorité de l’ordre du jour du Forum. En même temps, le Saint-Siège exhorte le Forum à rester particulièrement conscient du coût humain de la dégradation des forêts. Nombre de nos frères et sœurs dépendent des forêts pour leur maison, leurs moyens de subsistance, leur sécurité alimentaire, leurs entreprises forestières et la préservation de leur patrimoine spirituel et culturel. La dégradation des forêts et le mépris total de l’impact de l’activité humaine sur la santé des forêts ont eu des conséquences profondes et concrètes pour la famille humaine, en particulier pour les pauvres et pour les personnes en situation de plus grande vulnérabilité.

Dans notre travail et dans celui du Forum, le Plan stratégique des Nations Unies pour les Forêts est « un cadre de référence pour des actions ambitieuses et transformationnelles ». [1] Ces actions doivent répondre à la fois aux besoins urgents du monde naturel et à ceux de la famille humaine – des besoins rendus encore plus évidents au cours de l’année écoulée alors que nous avons tous lutté ensemble contre une pandémie mondiale et ses conséquences. Comme l’a dit le pape François, « la santé de l’humanité ne peut être séparée de celle de l’environnement dans lequel nous vivons ». [2] Cette claire reconnaissance de l’interconnexion entre la santé des forêts et celle de l’humanité fait écho au thème de la Journée internationale des Forêts de cette année intitulée « La restauration des forêts : une voie vers la reprise et le bien-être ». Notre maison commune est notre patrimoine commun. Nous devons le partager non pas dans un esprit de compétition mais dans un esprit de fraternité mutuelle et de gestion responsable, en nous soutenant et en nous protégeant mutuellement.

Madame la Présidente,

Le pape François a fait observer que « la pandémie nous a amenés à un carrefour. Il faut que nous saisissions ce moment décisif pour mettre fin à nos objectifs et activités superflus et destructeurs, et pour cultiver des valeurs, des liens et des activités qui donnent la vie ». [3] Les thèmes prioritaires 16 et 17 du Forum sur les Forêts visent justement cela : porter l’attention sur un large éventail de problèmes naturels, économiques, sociaux, environnementaux, scientifiques, techniques et de gouvernance qui doivent être abordés si nous voulons nous attaquer de manière globale aux problèmes complexes auxquels nous sommes confrontés.

En 2019, le pape François a convoqué un synode, une réunion consultative des évêques, avec la participation d’experts et de représentants des peuples autochtones, sur la région panamazonienne, qui abrite la plus grande forêt du monde. Il a attiré l’attention sur les préoccupations écologiques, environnementales et humaines de la région, et a exprimé des objectifs pour la préservation et l’épanouissement de ses écosystèmes naturels et de l’écologie humaine. Tandis que le Forum travaille à trouver des solutions concrètes dans cette région et au-delà, prenons en considération les voix de ceux qui sont le plus directement touchés par la dégradation de la forêt, afin que nous puissions restaurer nos forêts sur des racines solides et en même temps progresser sur la voie de la reprise intégrale et du bien-être. Soyez assurés du soutien et de l’intérêt du Saint-Siège pour les travaux de ce Forum.

Merci, Madame la Présidente.

[1] E/CN.18/2021/3, page 2.

[2] Pape François, Discours aux participants à la Rencontre des Communautés Laudato si’, 12 septembre 2020) http://www.vatican.va/content/francesco/fr/speeches/2020/september/documents/papa-francesco_20200912_comunita-laudatosi.html

[3] Pape François, Journée mondiale de la prière pour la sauvegarde de la création, 1er septembre 2020

http://www.vatican.va/content/francesco/fr/messages/pont-messages/2020/documents/papa-francesco_20200901_messaggio-giornata-cura-creato.html

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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