Card. Pietro Parolin © ACN 2017

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La dimension universelle et l’indépendance de la papauté, par le card. Parolin

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150e anniversaire de la brèche de Porta Pia

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« La mission de la papauté a acquis beaucoup dans sa dimension universelle et aussi dans son indépendance. Nous devons lire l’histoire sur de longues périodes, attendre que les temps de Dieu, qui ne sont pas les nôtres, se réalisent ».

C’est ce qu’a affirmé le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin lors d’une conférence au Sénat italien consacrée au 150e anniversaire de la brèche de Porta Pia, ce 2 octobre 2020, indique L’Osservatore Romano en italien. Rappelons que la prise de Rome, le 20 septembre 1870, a provoqué l’annexion de la ville au royaume de l’Italie et a mis fin à l’existence des États pontificaux et du pouvoir temporel des papes.

Dans son intervention, le secrétaire d’État a souligné que « dans la mémoire du Saint-Siège, il y a la certitude de l’action de Dieu et de sa Providence », « de Porta Pia à nos jours ».

Le cardinal a cité les paroles du futur pape Paul VI – à l’époque le cardinal Giovanni Battista Montini, archevêque de Milan – parlant de la prise de Rome : « Cela semblait un effondrement; et pour le dominion territorial pontifical, c’en était un… mais la Providence, maintenant nous le voyons bien, avait arrangé les choses différemment, en jouant presque dramatiquement dans les événements. »

L’Église, a expliqué le cardinal Parolin, ne sous-estime pas l’événement de la brèche de Porta Pia, mais le met dans un contexte plus large : « L’épisode de Porta Pia, a dit le cardinal, a été lu, et je crois à juste titre, comme une interruption, comme un traumatisme, à la fois pour la perte du pouvoir temporel du pape et pour la forte opposition qui s’est ensuivie entre le Royaume d’Italie et le Saint-Siège. Mais dans l’histoire de deux mille ans de l’Église, 1870 n’était qu’une étape. »

Le secrétaire d’État estime qu’il faut « considérer l’histoire des relations entre le Saint-Siège et l’État italien, selon le canon de la continuité, dans une évolution progressive, une fois la phase de conflit surmontée, avec l’objectif de coopération entre les deux institutions, souligné par la signature concomitante du Traité de Concordat ».

Les « deux accords, a-t-il poursuivi, l’un destiné à assurer l’indépendance du pontife romain et l’autre à protéger l’activité de l’Église en Italie, soulignaient le caractère spirituel et pastoral de l’Église et de son chef, le pape ».

Les papes au Capitole

Le cardinal Parolin a aussi retracé les visites des papes au Capitole : « Un siècle après Pie IX, Paul VI est revenu au Capitole, au siège de la municipalité de Rome, le 16 avril 1966, et a prononcé, à cette occasion solennelle, un discours qui résume et illustre la pensée du successeur de Pierre sur les événements liés à l’épisode de Porta Pia », a-t-il dit. Puisque la présence du pape au Capitole avait suscité des surprises, Paul VI a dit: « Le pape au Capitole. C’est un retour; Nous ne sommes pas des étrangers ici … Nous n’avons plus de souveraineté temporelle à affirmer ici. Nous en gardons la mémoire historique … mais aujourd’hui nous n’avons aucun regret … non plus de nostalgie, encore moins d’ambitions secrètes. »

Le pape Jean-Paul II, a rappelé le cardinal Parolin, est allé visiter le conseil municipal le 15 janvier 1998 : « Ici, on retrouve la Rome civile et la Rome chrétienne, disait saint Jean-Paul II – non opposées, mais unies ensemble dans le respect des différentes compétences, de la passion pour cette ville et du désir de rendre son visage exemplaire. »

Le pape Benoît XVI, a poursuivi le cardinal, « lui aussi, suivant les traces de son prédécesseur, a visité le Capitole le 9 mars 2009 en mémoire de sainte Francesca Romana, et a manifesté la continuité de la vocation de Rome à travers les événements de l’histoire. Rome, centre de la civilisation latine et chrétienne, mère accueillante des peuples et disciple de la vérité ».

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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