Prof. Edgar Morin © Vatican Media

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Le penseur français Edgar Morin reçu par le pape François

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Et à l’ambassade de France près le Saint-Siège

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« Heureuse d’accueillir à la Villa Bonaparte le philosophe, sociologue, anthropologue et écrivain, Edgar Morin, penseur de la complexité. Son travail exerce une forte influence sur la réflexion contemporaine »: c’est le tweet de l’ambassadrice de France près le Saint-Siège, Mme Elisabeth Beton Delègue, ce 27 juin 2019.
Mme Beton Delègue (à gch) a accompagné au Vatican le penseur français qui a été reçu ce même jour par le pape François.
Edgar Nahoum, connu sous le nom d’Edgar Morin, est né à Paris le 8 juillet 1921: il aura 98 ans dans une dizaine de jours.  Il définit sa façon de penser comme « co-constructiviste » en précisant : « c’est-à-dire que je parle de la collaboration du monde extérieur et de notre esprit pour construire la réalité ».
Né dans une famille juive « moderne et laïcisée depuis trois générations », originaire de Salonique (Grèce) – avec une ascendance italienne -, il se déclare agnostique.
Il a été engagé « pacifiste et anti-fasciste », Résistant, membre du Parti communiste français (PCF, d’où il sera exclu) et du Parti socialiste unifié (PSU).
Il a réfuté les accusations de relativisme ou de nihilisme: « Le fond du nihilisme contemporain, je le surmonte en disant que s’il n’existe pas de fondement de certitude à partir duquel on puisse développer une connaissance vraie, alors on peut développer une connaissance comme une symphonie ».
Il ne lui aura certainement pas été impossible de trouver ici ou là des points de dialogue avec son hôte, notamment peut-être par le biais de son concept de « reliance » indiquant « le besoin de relier ce qui a été séparé, disjoint, morcelé, détaillé, compartimenté, classé, trié… en disciplines, écoles de pensée, etc. »
Mais aussi parce qu’il n’a pas peur de la « confrontation, complémentarité, concurrence, coopération, les quatre en étroite synergie dynamique ».
Il prône une « attitude d’ouverture », et une attitude « dialogique », et même une « conscience planétaire »: il veut promouvoir la « solidarité entre les humains ». Et il a le souci de « l’éducation ».
Il recommande aussi une « politique de civilisation », qui « vise à remettre l’homme au centre de la politique ». Remettre l’homme au centre de la politique ou de l’économie, on a entendu cela chez le pape François et ses prédécesseurs…
Et dès 2012, il a soutenu  publiquement le chef Raoni, que le pape vient de recevoir, comme un jalon vers le synode sur l’Amazonie.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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