Jésuites de Roumanie © Vatican News

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Roumanie : "il faut avoir de la patience et de la douceur", dit le pape aux jésuites

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« L’Église est tellement blessée »

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Dans les moments difficiles de la vie, « il faut avoir de la patience et de la douceur », a affirmé le pape François devant les jésuites travaillant en Roumanie.
Il les a rencontrés lors de son voyage apostolique dans le pays du 31 mai au 2 juin, à la fin de la première journée, à la nonciature de Bucarest. Vingt-deux jésuites étaient présents à la rencontre à laquelle participaient le p. Gianfranco Matarazzo, provincial de la Province euro-méditerranéenne de la Compagnie, l’adjoint du général provincial de l’Europe méridionale, le p. Joaquín Barrero, le délégué pour la Roumanie, le p. Michael Bugeja et le supérieur, le p. Henryk Urban. Ce moment de dialogue et de communion est résumé dans l’article du p. Antonio Spadaro paru dans « La Civiltà Cattolica », indique Vatican News de ce 13 juin 2019.
« Nous devons d’abord être proches du Seigneur par la prière », et proches « du peuple de Dieu dans la vie quotidienne », afin de panser les plaies, a dit le pape François. « L’Église est tellement blessée », a-t-il poursuivi, il y a aussi des tensions à l’intérieur et il faut donc de la douceur. « Ce n’est pas le temps de convaincre, de discuter », a dit le pape, et nous ne devons pas « réagir aux attaques ».
Il a cité ensuite l’exemple du père Lorenzo Ricci, général de la Compagnie en 1758, qui explique dans ses lettres ce que les jésuites doivent faire au moment de la tribulation : imiter le Christ qui « est resté silencieux » devant les accusations.
« Quelles sont les vraies consolations? s’est demandé le pape : celles dans lesquelles le pas du Seigneur se rend présent. » « Où puis-je trouver les plus grandes consolations ? a-t-il poursuivi. Dans la prière, le Seigneur se fait entendre. Et puis je les trouve avec le peuple de Dieu. » En particulier avec les malades et les personnes âgées et avec les jeunes « qui sont agités et qui cherchent de vrais témoignages ». « Dans le peuple de Dieu, nous trouvons le concret de la vie, de vraies questions, de l’apostolat, de ce que nous devons faire », a ajouté le pape.
Le pape a aussi rappelé que selon saint Ignace de Loyola, si dans l’âme « il n’y a ni consolations ni désolations, ce n’est pas bon. Si rien ne bouge, il faut regarder ce qui se passe… là où tout est calme, où vous ne réagissez pas à l’histoire, quand vous ne riez pas et ne pleurez pas ». Une communauté comme celle-ci, a-t-il conclu, « n’a pas d’horizon ».
Pour le pape François, l’indifférence est « l’une des grandes tentations d’aujourd’hui (…) c’est la forme la plus moderne du paganisme », parce que dans l’indifférence « tout est centré sur le moi ».
Au lendemain de la béatification de sept évêques martyrs gréco-catholiques, le pape François a répété, avec saint Jean-Paul II, que l’Église respire à deux poumons et que « le poumon oriental peut être orthodoxe ou catholique ».
Sur la reconnaissance de la nullité des mariages et ses délais, le pape a souligné la gravité du problème et a fait observer que les causes de la nullité peuvent être différentes. « Le danger dans lequel nous risquons toujours de tomber est la casuistique », a-t-il affirmé, soulignant qu’un grand pas en avant a été réalisé par le récent Synode sur la famille. « Le Synode, a-t-il expliqué, a fait un voyage dans la morale matrimoniale, en passant de la casuistique de Scolastique décadente à la véritable morale de saint Thomas. »
Enfin, sur les différences entre les jésuites, le pape a dit que la diversité était une grâce, car elle signifie « que la Compagnie n’annule pas les personnalités ». Comment gérer ces différences ? Par le dialogue communautaire et la confrontation fraternelle. Mais « lorsqu’elle résulte de positions idéologiques fermées, la diversité est inutile » et doit être combattue.
«Les difficultés ne doivent jamais bloquer. Nous devons toujours aller de l’avant », a conclu le pape.

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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