Retraite de carême 2019 de la Curie à Ariccia © Vatican Media

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Retraite de carême : montrer la beauté de la mémoire

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Quatrième méditation de dom Bernardo Francesco Maria Gianni

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Montrer aux hommes « la beauté de la mémoire », même si faire mémoire est « fatigant » : c’est l’invitation de dom Bernardo Francesco Maria Gianni, prédicateur de la retraite de carême du pape François et de la Curie romaine, en cours à Ariccia, au sud de Rome.
Au cours de sa quatrième méditation, dans la soirée du 12 mars 2019, le père abbé de San Miniato a mis en garde contre le risque que « la mémoire et l’espérance » soient « atrophiées par le présent » : il est « fatigant de faire mémoire », a-t-il noté, « il est difficile de se souvenir, c’est-à-dire de rapporter au cœur, un cœur enfin attentif et reconnaissant, les événements du passé ». C’est « la fatigue de la persévérance à rester dans le temps, dans l’Histoire ».
La mémoire, a expliqué le père abbé bénédictin, rend présents une « multitude de témoins », notamment les personnes « qui ont influencé de manière spéciale pour faire germer notre joie de croyant » : « Alors l’Église, et dans mon cas limité, le monastère auquel j’appartiens, sont des lieux pour la ville où l’on perçoit la possibilité, surtout pour les nouvelles générations, de reconnecter le passé, le présent et l’avenir pour de nouveaux horizons d’espérance. »
Et le prédicateur d’encourager : « En surmontant le pessimisme, projetés vers l’espérance, nous cherchons ensemble de nouvelles voies de fidélité au Seigneur, enrichis par la sève qui nous arrive de la tradition mais sans peur. Nous devons montrer aux hommes, disait saint Jean-Paul II, la beauté de la mémoire, la force qui nous vient de l’Esprit et qui fait de nous des témoins parce que nous sommes des enfants de témoins ; leur faire goûter les choses étonnantes que l’Esprit a disséminées dans l’Histoire. »
Dom Bernardo Francesco Maria Gianni a particulièrement souligné l’importance de témoigner aux jeunes « une mémoire fiable qui inspire un avenir fiable lui aussi » : que dans les communautés ecclésiales, les jeunes « sentent une tradition qui les lance dans la vie, avec ces très belles perspectives dans lesquelles on n’est plus seul ».
Et il a conclu : « Que notre exercice quotidien de mémoire, à travers l’écoute de la Parole de Dieu, la célébration liturgique et la liturgie des Heures fasse de toute notre existence un ‘officium laudis’ pour que notre témoignage recommence vraiment à épouser l’homme et la femme de notre temps dans une alliance retrouvée avec le présent que Dieu nous donne, et à conduire ainsi l’humanité entière sans peur, sans nostalgie et sans hésitations vers cet avenir que le Seigneur prépare pour nous. »
Avec une traduction d’Hélène Ginabat

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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