Colloque Célibataires en Eglise © Christophe Laflaquière

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"Célibataires en Église": un colloque pour accueillir "le charisme des célibataires"

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Entretien avec Claire Lesegretain et Dominique de Monléon Cabaret

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Comment prendre mieux soin des célibataires dans l’Église et accueillir leur charisme ? Des questions auxquelles le colloque « Célibataires en Eglise » organisé au Collège des Bernardins, a voulu répondre. Claire Lesegretain et Dominique de Monléon Cabaret en disent davantage aux lecteurs de Zenit.
AB

Dominique de Monléon Cabaret et Claire Lesegretain © Célibataires en Eglise

Dominique de Monléon Cabaret et Claire Lesegretain © Célibataires en Eglise

Zenit – Vous venez de vivre au Bernardins, un colloque étonnant sur « Célibataires en Église »: pourquoi ne pas en parler le jour où la Saint-Valentin peut raviver bien des nostalgies et même des blessures. En quoi consistait ce colloque et quelle a été sa « genèse »?
Claire Lesegretain – Pour comprendre la genèse de notre colloque « Célibataires en Église », il faut partir du Canada. Une femme célibataire d’Ottawa, après être venue à l’une de mes sessions spirituelles pour célibataires en septembre 2016, m’a invitée à venir donner la même session à Ottawa en octobre 2017. Rapidement, il lui est apparu qu’il fallait non seulement organiser une session pour personnes célibataires mais aussi une tournée à travers les cinq diocèses francophones pour rencontrer les évêques, les prêtres et les acteurs ecclésiaux afin de les sensibiliser à la réalité du célibat non choisi, non consacré. À mon retour à Paris, alors que je partageais à une amie mon enthousiasme pour cette « tournée canadienne », elle m’a lancé le défi : « Ce que tu as fais au Canada, il faut le faire en France ! » Ensemble, nous avons eu l’idée d’un colloque théologique et pastoral aux Bernardins pour les responsables de l’Église. Très vite, le groupe « Célibataires en Église » s’est formé avec Dominique de Monléon Cabaret, dont l’expérience dans ce domaine est incontournable, puis Étienne Maître, un ami diacre et veuf, et Laurence Dario de Turkheim qui a contribué à des « parcours célibataires » de sessions Emmanuel à Paray-le-Monial. Nous avons rencontré plusieurs évêques – notamment Mgr Michel Santier et Mgr Bruno Feillet -, qui ont tout de suite validé notre projet et nous ont permis de bien nous situer sur le plan spirituel. Tout en organisant ce colloque aux Bernardins, nous avons voulu être présents au Congrès Mission de septembre 2018 : c’était la première fois que des célibataires, en tant que tels, étaient représentés à un grand rassemblement d’Église.
Quels objectifs vous étiez-vous fixés?
C. L. – L’objet de ce colloque était d’approfondir plusieurs questions : Comment prendre mieux soin des célibataires dans l’Église ? Comment mieux identifier leurs attentes sur le plan spirituel et y répondre ? Comment aider l’Église à accueillir leur charisme propre et leur fécondité spirituelle ?
Pourquoi avoir choisi la date du 2 février, alors que l’on fête ce jour-là les consacrés ?
Dominique de Monléon Cabaret – Tout simplement parce que c’était la seule date libre pour réserver la salle du Collège des Bernardins contenant 130 personnes.
Qui étaient les participants? Des évêques?
C. L.  – Nous souhaitions que ce colloque s’adresse à des acteurs ecclésiaux, capables de relayer ce qu’ils entendraient et surtout, d’agir pour changer le regard sur les célibataires tout en veillant à ce qu’ils ne se sentent plus oubliés de l’Église. Trois évêques étaient présents : Mgr Santier, évêque de Créteil ; Mgr Ravel, archevêque de Strasbourg et fondateur d’un mouvement pour célibataires chrétiens, Notre-Dame de l’écoute (NDE) ; et Mgr Delannoy, évêque de Saint-Denis. Étaient également présents une vingtaine de prêtres et de diacres. La diversité de l’Église était représentée par des responsables de la pastorale familiale de divers diocèses, par des membres d’une dizaine de congrégations (jésuites, sœurs du Cénacles, communauté de Saint-François-Xavier…) ou communautés nouvelles (Fraternités monastiques de Jérusalem, Emmanuel, Saint-Martin, Saint-Jean..) et par des représentants de mouvements d’Église ou associations (Devenir un en Christ, AFC, Cler, CVX…), ou encore par des responsables de groupes chrétiens pour célibataires.
D. M. C. De nombreuses personnes, en particulier prêtres et consacrés, fêtant le 2 février, n’ont pu venir, mais ont souhaité recevoir un compte rendu du colloque. D’autres n’ont pu venir, faute de places dans la salle.
Que faut-il retenir de ce colloque ?
D. M. C. Le fort désir des célibataires, exprimé par six courtes vidéos introductives, d’être mieux accueillis par l’Église ; le message de Mgr Aupetit, conscient de tout ce que les célibataires « peuvent donner à l’Église et au monde » ; les propos très riches et variés des intervenants de la table ronde (la vie des célibataires peut être d’une grande fécondité), l’intervention vidéo du théologien jésuite Christoph Theobald (proposition d’une « fête des baptisés »), et celle de Mgr Ravel (« la Mère Église doit prendre soin des célibataires »), l’envoi de Mgr Santier (« la personne célibataire, en Église, est signe d’espérance et de fécondité » ; « Les personnes célibataires ont beaucoup de richesses intérieures qu’elles ne peuvent révéler que par l’écoute »). Voilà quelques exemples de ce qui a été dit.
C. L  Il y a encore un point important qui a caractérisé ce colloque, et qui n’est pas des moindres, c’est l’atmosphère très fraternelle qui a régné pendant le cocktail final. Nous voulions que ce soit un temps de rencontres informelles, afin de se rendre compte de ce qui se fait déjà pour les célibataires. Un membre de la Communion Béthanie nous a écrit à propos de ces échanges : « L’Église est belle quand elle est fraternelle ! » Et cette fraternité en Église guérit le cœur parfois blessé des personnes célibataires.
D. M. C.  Il me semble que les deux idées clefs qui sont revenus tout au long de ce colloque sont : « la fécondité spirituelle dépend d’abord de l’union au Christ et non de l’état de vie » ; « les célibataires ont un charisme particulier pour rappeler que la vocation essentielle, vitale, ce n’est ni le mariage ni la vie religieuse, mais la vocation baptismale : être aimé de Dieu d’un amour unique, personnel, pour devenir des saints ». Se savoir aimé de Dieu, d’un amour définitif, unique, personnel !
Logo © Célibataires en Eglise

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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