Soeur Rani Maria Vattalil © ofm.org

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Inde: béatification de sœur Rani Maria, martyre

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Au service des pauvres et des sans défense

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« Nous sommes le 25 février 1995 quand sœur Rani Maria Vattalil, tout juste âgée de 41 ans, est assassinée alors qu’elle est en voyage sur un bus à destination de Bhopal. Le tueur s’acharne sur son corps qu’il frappe d’une cinquantaine de coups de couteau. Alors qu’il la massacre, la religieuse ne cesse de répéter le nom de Jésus », rapporte L’Osservatore Romano du 5 novembre 2017 qui brosse le portrait de la nouvelle bienheureuse indienne, martyre, dans cet article que nous traduisons de l’italien. Son meurtrier s’est repenti et a voulu devenir chrétien.
L’Osservatore Romano rapporte en effet les paroles du cardinal Angelo Amato, préfet de la congrégation pour les causes des saints, qui a rappelé le martyre subit par cette clarisse franciscaine, lors de la messe de béatification en Inde, le 4 novembre 2017, à Indore. Le cardinal présidait la célébration au nom du Pape.
« Commentant le meurtre de la religieuse, le cardinal Amato a rappelé que la raison de tant d’acharnement contre elle venait de ce qu’« elle prêchait l’évangile de la charité et défendait les pauvres contre les injustices » commises par ceux qui « frauduleusement, prenaient possession des terres ». Pour s’opposer à ces abus, dans le village d’Udainagar (Madhya Pradesh) sœur Rani « cherchait à soustraire les petits propriétaires au suicide ou à un triste destin d’indigence, par des initiatives concrètes de coopération et microcrédit ». Ce qu’elle faisait recevait « la gratitude du peuple mais attirait la colère des tyrans ». Le repentir du meurtrier, Samunder Singh, et son désir de devenir chrétien, sont une marque évidente de l’efficacité apostolique de son martyre.
« Soeur Rani, a souligné le prélat, était prête spirituellement au martyre. Son ouverture « aux dons de l’Esprit, sa foi dans l’Eucharistie, sa confiance dans la Providence, sa prière continue à la bienheureuse Alphonsine — canonisée en 2008 — pour rester forte face dans les difficultés et dans la souffrance » témoignent de sa « tension vers la perfection et la sainteté ». Face aux obstacles, elle disait : « Dieu est avec moi. Pourquoi devrais-je avoir peur ? ». La foi « lui transmettait patience, courage, sérénité et esprit de conciliation ». Toujours optimiste, malgré les larmes des souffrances, on l’appelait « l’apôtre du sourire ». Elle avait en effet « une manière aimable de sourire face aux problèmes ». Ce niveau de maturité, elle le devait à sa spiritualité franciscaine.  C’était une mystique de la prière. Elle aimait prier et enseigner à prier ».
« La religieuse avait « une attitude de bienveillance et générosité envers le prochain ». Personne, a déclaré le cardinal Amato, « n’était exclu de sa charité, de son conseil, de ses encouragements ». Elle aimait tout le monde, « au-delà des barrières de caste, de religion et de langue. Elle avait de bonnes relations avec les riches et avec les pauvres, avec les personnes cultivées et les illettrés ». Elle se rendait souvent, en effet, « dans les bureaux gouvernementaux pour plaider les causes des personnes dans le besoin et des pauvres, pour lesquels elle était une généreuse bienfaitrice ». Mais son héroïsme avait « atteint son apogée dans la charité envers les ennemis ». Un jour, a rappelé le préfet, Rani Maria, qui avait eu connaissance « des menaces d’un de ses ennemis déclarés, hostile à son programme social, se rendit au village où vivait son adversaire pour le rencontrer personnellement. Conquis par sa gentillesse et sa bonté, celui-ci devint son ami ».
« La supérieure de sa congrégation était « pleine d’admiration pour le zèle de Rani qui, avec grande simplicité, exhortait les sœurs à être fortes et courageuses ». Elle aimait répéter : « Nous ne devons pas rechercher la sécurité mais agir en missionnaire ; avec courage et confiance en Dieu, les religieuses devraient être prêtes à risquer leur vie pour servir les pauvres et les personnes en détresse dans les villages sous-développés ».
« Le martyre de sœur Rani, a poursuivi le cardinal Amato, est « une bénédiction non seulement pour la mission d’Udainagar, mais pour toute l’Eglise catholique en Inde ». Son sacrifice est devenu un phare de lumière pour la multitude des missionnaires, qui trouvent en elle inspiration et protection ». Et les sœurs franciscaines clarisses, a-t-il ajouté, son particulièrement fières d’avoir maintenant, en plus de la protection de sainte Alphonsine Muttathupaddathu, aussi celle de la bienheureuse Rani.
« La religieuse « invite ses consoeurs à être fidèles à leur vocation, au sacrifice, dans leur noble mission de témoignage évangélique e d’apostolat social ». Dans un horizon multiculturel et multireligieux, sa « figure montre la beauté et la haute dignité de la personne humaine, surtout de la femme elle aussi au cœur de la proclamation du message social de Jésus Christ pour les marginalisés » et tous ceux qui « souffrent de violence et d’injustice ». Elle mourut « pour promouvoir et défendre les valeurs évangéliques de la justice, de la fraternité, du pardon, qu’elle proclamait et appliquait ».
« Sœur Rani, a rappelé encore le cardinal Amato, était « animée d’un grand désir d’évangélisation ». Son apostolat social « reposait sur une profonde attitude d’adoration et une écoute continuelle de la parole ». Sa vie missionnaire « unissait harmonieusement la prière et la responsabilité sociale, la vie communautaire et la fraternité ». Pour finir, de son témoignage jaillit l’invitation « à prier pour les persécuteurs de l’Eglise ». »

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Océane Le Gall

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