L’encyclique de Paul VI « Humanae Vitae » garde son actualité. « Elle mérite certainement encore d’être étudiée et approfondie », estime le p. Gilfredo Marengo, à la tête d’un groupe de recherche sur le document magistériel.
L’enseignant en anthropologie théologique à l’Institut Jean-Paul II à Rome a expliqué à l’antenne de Radio Vatican en italien les raisons de l’actualité de Humanae Vitae (1968), en vue du 50e anniversaire de sa publication.
L’encyclique « Humanae Vitae » mérite d’être étudiée « au moins dans deux directions » affirme le p. Marengo : « il est nécessaire de la situer dans le contexte de toutes les choses très importantes et fécondes que l’Église a dites, pendant ces 50 ans, sur le mariage et la famille » et « ensuite, du point de vue de la recherche historico-théologique, il sera très utile de pouvoir reconstruire … le parcours de la composition de l’encyclique, qui s’est développé avec des phases distinctes de juin 1966 à sa publication, le 25 juillet 1968 ».
En vue du 50e anniversaire, le p. Marengo a « eu la permission de commencer ces recherches sur archives, aidé de quelques experts autorisés, les professeurs Sequeri, Maffeis et Chenaux ». Il espère qu’il serait « possible de mettre de côté de nombreuses lectures partielles du texte » et, « surtout … de saisir les intentions et les préoccupations qui ont motivé le pape Paul VI ».
Pour le chercheur, il existe un « fil rouge » qui relie Humanae Vitae aux enseignements actuels du pape François : « Le fil rouge, a-t-il expliqué, est le fait qu’à partir de Gaudium et Spes, l’Église met à la première place le souci du mariage et de la famille, reconnaissant dans cette réalité le lieu, je dirais, ‘principe’, où la communauté chrétienne est appelée à rencontrer les hommes de son temps, à prendre soin de toute leur dimension humaine et à leur offrir la nouveauté de l’annonce chrétienne. En ce sens, il existe une continuité singulière qui va de Paul VI à François, en passant par saint Jean-Paul II et Benoît XVI. »
« Avec cette encyclique, a précisé le p. Marengo, le pape Paul VI, dans le sillage de Vatican II, déclara sans incertitudes que l’exercice responsable de la paternité est une valeur objective pour les familles chrétiennes ; et en même temps, il a indiqué les modes adéquats pour vivre cette valeur, tenant compte de toutes les dimensions de l’expérience de l’amour humain. »
« Humanae Vitae est justement construite sur l’unité indivisible, a affirmé le p. Marengo, la signification unitive et procréative de l’acte conjugal », ce qui n’était pas commun à l’époque. « Une emphase sur la procréation, comprise comme une fin première du mariage », a-t-il expliqué, a été « encore très présente dans la vie de l’Église ». « Pendant longtemps », cela a « rendu difficile une compréhension théologiquement équilibrée du mariage même ».
Le pape Paul VI, a dit le chercheur, « n’a pas toujours été soutenu comme il se devait pendant ces années : toute l’histoire compliquée de la Commission pontificale, qui travailla de 1963 à 1966 et qui, à la fin, n’a pas réussi à lui donner ce qui lui était utile pour pouvoir procéder à élaborer l’encyclique. De sorte que Paul VI a quasiment dû redémarrer tout seul. »
« Le temps a rendu justice de tant de polémiques inutiles et de tant de préjugés avec lesquels on a regardé Paul VI », a constaté le p. Marengo : « la contribution de saint Jean-Paul II a été déterminante ».
Jean-Paul II « n’a pas seulement défendu le cœur de l’enseignement d’Humanae Vitae avant même de devenir pape, mais ensuite il a pris sur lui de développer une ample réflexion », en particulier dans les « catéchèses sur l’amour humain », « qui ont montré tout le caractère raisonnable de ce qu’enseigne Humanae Vitae ».
Avec une traduction de Constance Roques
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Humanae Vitae "mérite encore d’être étudiée et approfondie"
Un groupe de recherche en vue du 50e anniversaire de l’encyclique